Restos / Bars

Sosua : Playa del sol

Les Antilles attestent d’un mélange de cuisines européennes, africaines et indiennes avec un soupçon d’esprit de flibuste, fait de rhum et de salsa. Peu importe l’île, les mets sont fortement assaisonnés et colorés, et font appel à ce trio d’inséparables que sont le riz, les haricots et la noix de  coco.

Leur principale vertu est d’évoquer l’esprit des vacances, de l’évasion, de la plage. Cependant, il ne s’agit pas d’encourager la cuisine de touristes, loin de là (elle est partout homogène), mais de découvrir des plats nouveaux. En République dominicaine, par exemple, les plats sont d’origine espagnole et africaine, utilisent assez peu le piment fort, mais racontent avec candeur l’histoire du pays.

Un exemple de cette cuisine en ville? Le petit bistro baptisé Sosua, ouvert par Marlen (non pas «Marlon», et surtout pas «Marlène»), un Dominicain qui a travaillé dans certains restaurants de la rue Crescent et qui n’a pas appris le français au COFI, mais bien avec les touristes québécois en vacances chez lui. Cela devrait encourager ces derniers à venir essayer sa cuisine (s’ils gardent de bons souvenirs de la table dominicaine, bien entendu) et à se ficher du décor, qui n’a rien d’invitant. D’ailleurs, on se préoccupe assez peu des décors dans les Antilles: les salles à manger sont souvent froides et sans âme, le soleil et la mer se chargeant de faire le reste là-bas; ici, pourtant, on doit les imaginer. Ce qui est plutôt difficile sur le boulevard Saint-Laurent, dans un quartier à moitié industriel qui n’a rien de réconfortant.

Du reste, le nom du lieu a quand même quelque chose d’ensoleillé. Idem pour la cuisine, préparée sur place, qui a des goûts à la fois de popote maison et de tambouille de voyage. Le menu comporte quatre plats facturés huit dollars chacun («Pour lé moment», nous dit le chef) et cela résume un peu sa gastronomie. Son ragoût de bouf, cuit d’abord dans une sorte de sofrito relevé, est le triomphe d’une vraie sauce maison, simple et goûteuse. On le sert avec un riz savoureux, des bananes plantain cuites en deux coups (pas de panique! ça goûte un peu les patates frites, en meilleur), et une salade fraîche faite de laitue, d’avocat, de betterave et de tomate. Pour l’accompagner, une purée de haricots absolument délicieuse. Le poulet frit est succulent et n’a rien des inquiétants bestiaux du colonel, tandis que le poulet en sauce est moelleux et pourrait sans peine figurer à la carte d’un bistro lyonnais.

Rappelez-vous: ceci est de la cuisine maison (servie dans une ambiance un peu glauque) et elle ne remportera pas d’oscars culinaires. De toute façon, qui a dit qu’il fallait s’attendre à ça de la cuisine latino-américaine en général? Mais le patron est ultra-sympathique, ça coûte trois fois rien et, après une cerveza ou deux, la salsa vous fera bouger les hanches et vous donnera envie de partir plus loin. Comptez 25 $ à deux, tout compris.

Sosua
6548, boulevard Saint-Laurent
271-6622

Los Afurinos
Quand des Dominicains se mettent à faire de la cuisine mexicaine, on se pose des questions. Pourtant, le résultat est pour le moins inattendu et les plats s’avèrent assez soignés dans ce petit bistro du quartier Rosemont nommé Los Afurinos («ceux qui viennent d’ailleurs», en espagnol). Les patrons ont conservé l’esprit des anciens proprios mexicains et proposent tacos, enroulades, empilades et grosses platées de tout ce qui fait la réputation de la cuisine mexicaine… en dehors du Mexique! Si la Corona donne de la fluidité à cette nourriture pour le moins rustique, les piments qu’on sert en condiments et qui raniment ces plats plutôt fades sont suffisamment puissants pour réveiller les morts. Un bistro sympa, souriant et plein de couleurs quand on envie de changement. Comptez une trentaine de dollars à deux, taxes et service compris.

Los Afurinos
1289, rue Bélanger
270-5889

Amuse-gueule
On s’en doutait, le junk food nous tue à petit feu: alzheimer, cancers divers, maladies cardiovasculaires, obésité, infarctus, vieillissement prématuré; tout peut être imputé à cette forme de nourriture basée sur des produits de piètre qualité, sans nutriment aucun et toujours trop salée et trop grasse. Le magazine Québec Science (vol. 38, no 3), qui n’est d’ailleurs pas réputé pour faire dans la dentelle, vient de publier sous la plume de Catherine Dubé une enquête très sérieuse et pour le moins troublante sur les effets pervers des hamburgers, des pizzas, des pogos, du poulet et des patates frites, tous considérés par les chercheurs comme presque aussi nocifs pour la santé que le tabac. Si vous cherchez des arguments pour convaincre vos amis, et surtout les enfants de vos amis, d’éviter les fast-food joints, faites cette édifiante lecture et prenez aussi note de ceci: on pense qu’en l’an 2010, 90 % des Américains seront obèses. Justement à cause de leur alimentation! À lire absolument.