Cette ancienne propriété des Jésuites, que certains appellent encore «la maison Vocelle», n’a rien perdu de son cachet, comme en font foi sa robuste charpente de bois et ses murs de pierre vieux de deux siècles. Distribué sur deux étages, le restaurant comporte également une terrasse extérieure dont mon amie et moi n’avons pas pu apprécier les délices la première fois que nous y sommes allés: il pleuvait et on gelait en plein été. Nous n’en profiterons pas davantage aujourd’hui, par le temps qu’il fait – ce vent qui vous transit de froid et vous griffe jusqu’aux os… On n’y pense même plus, une fois à l’intérieur: l’accueil est presque aussi chaleureux que le foyer où les flammes dansent. Mis à part le steak frites, les linguine et quelques extras à la mode (jalapeños et consorts), on ne vous sert ici que «le poulet dans tous ses états», des ailes au pâté de foie maison, en passant par les «pépites», l’escalope Francesca, le burger de poulet, le croque Ste-Angèle et, bien entendu, le poulet rôti. La carte et la table d’hôte proposent également quelques plats un peu plus élaborés, tels le suprême de volaille au miel, cari et moutarde de Meaux, le poulet parmigiana, le roulé de volaille farci au chèvre et fromage suisse, sauce florentine. Comme la première fois, je commande une brochette de poulet mariné et, pour me permettre de l’attendre, la bière qui me semble indiquée en pareil lieu: une Ste-Angèle. Mon amie se rabat sur le menu du jour, en l’occurrence un quart de poulet rôti avec, en guise d’entrée, une crème de zucchini que nous nous partageons sans façon tout en nous amusant de la corbeille à pain en forme de coq (et coiffée d’une vraie crête rouge), des dessins d’enfants, collés un peu partout, qui représentent des poulets, ainsi que des volailles de porcelaine juchées sur une étagère. C’est dans cet agréable état d’esprit que nous dînons, quelques instants plus tard, d’un repas simple et copieux – avec assez de goût pour vous changer de la banalité des chaînes de fast-food.
Rôtisserie Ste-Angèle
32, rue Sainte-Angèle
Québec (Québec)
Tél.: (418) 694-3339
Table d’hôte: 10,95 à 19,95 $
Menu du jour: 6,95 à 10, 95 $
Le régime crétois adapté
Les régimes, il en pleut et, parfois, on en pleure. Sauf de rares exceptions, ils se situent à mi-chemin entre un vieux Guide du confesseur (promotion du sacrifice et de la culpabilité) et un manuel d’entretien pour cyborgs (prescriptions péremptoires en termes de grammes, calories, glucides, fibres et autres délices). En ouvrant un livre parlant de «santé», je souhaite toujours que ce ne soit pas, une fois de plus, un «sérieux» canular étayé de statistiques et de références invérifiables. Qu’en est-il du régime crétois? Sympa dès l’abord parce qu’il ne vous flanque pas en pénitence et qu’il n’a pas subitement vu le jour sur le coup d’une… inspiration. Et plutôt convaincant, puisqu’il s’agit tout bonnement de la façon dont vivent et se nourrissent les Crétois – ce dont porte témoignage l’étude du docteur Serge Renaud intitulé Le Régime santé (Paris, Odile Jacob, 1998). L’éditeur n’a pas hésité à parer l’ouvrage d’un brassard clamant «Le miracle du régime crétois», sans doute pour rassurer ceux que ferait fuir un titre trop passe-partout. C’est d’évidences que parle ce livre, de faits réels et de situations encore actuelles: en Crète, ce n’est pas le nombre d’accidents cardiaques qui baisse, «ce sont les décès cardiaques eux-mêmes qui chutent de 95 % à 98 %» (p. 9). Marie Béïque, Josiane Cyr et Michel Lucas, nutritionnistes de Québec, se sont longuement intéressés à la question et ont finalement publié, en collaboration avec la firme Olive Micronutrition, une petite affiche illustrant et résumant tout cela sans verbiage: Le Régime crétois adapté, une alimentation saine.
Renseignements: (418) 686-7498 ou 1-800-686-7498