Cela fait déjà plus d’un an que La Petite Folie prend ses aises dans un tout nouveau décor ensoleillé de jaune, ponctué d’affiches et de tableaux, sans parler des nombreuses bouteilles de porto qu’on découvre nichées très haut dans les murs, près du plafond où brillent de petites lampes jaunes ou bleues en forme de Life Savers. L’imposant cellier est maintenant visible dès l’entrée, des affiches colorées tapissent le sol, de loin en loin. L’un des «murs» est de verre et donne accès, par une porte-patio, à la terrasse extérieure dont le toit de toile évoque immanquablement le Cirque du Soleil. S’il a maintenant une tout autre allure, ce bistro qui se fait encore appeler «café» n’a rien changé à ce qui fait son charme: un accueil simple et cordial, une table qui vous réserve d’une fois à l’autre d’agréables surprises, des vins et des portos choisis – et l’impression qu’on vous attendait, même quand vous arrivez à l’improviste, comme c’est le cas pour nous, ce soir. Il y a là quelques clients; d’autres arriveront au cours de la soirée. Bavette de bœuf grillée, salade composée au lapin, linguine, omelette aux gésiers confits, couscous, mignon de porc, jambonnette de canard, foie de veau, cuisse de canard confite et la fameuse entrecôte amie-ami: voilà qui résume en gros l’agréable cuisine bistro qu’on vous sert ici, préparée sous vos yeux si vous vous donnez la peine de zyeuter en direction du comptoir derrière lequel le chef s’affaire à vous mijoter une sauce au cognac ou un coulis de tomate et basilic. Crevant de faim, nous l’avons vu ainsi dresser nos assiettes: carpaccio d’autruche fumée et râble de lapereau farci mouillé d’une sauce aux champignons. Ce n’était que nos entrées, expédiées ad patres en quelques coups de fourchettes alternant avec de bonnes gorgées de vin maison. Nous avons bientôt accueilli à notre table une sympathique cervelle de veau, parfumée et encore grésillante, à laquelle mon amie a fait le plus beau compliment qui soit: elle y a goûté et regoûté, elle qui déteste les abats en général. J’en ai profité pour lui piquer quelques écrevisses du lac Saint-Pierre. Ce sont elles, justement, qu’accompagnait la sauce rosée au cognac – sorte de nantua – nuancée de plusieurs «touches» maison. Nous souhaiter bon appétit est superflu, parole! Nous avons, ce soir, une de ces faims qu’on n’apaise pas, mais qu’on extermine. Nous lui portons même le coup de grâce au moyen d’une tarte Bourdaloue qui fond dans la bouche comme une crème.
Café La Petite Folie
1995, boul. Jean-Talon Sud
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 681-8008
Table d’hôte à partir de 9,95 $
Menu du jour: 7,25 à 9,50 $
Souper pour deux (incluant taxes et boissons): 55,61 $
Le lait de chèvre
Il n’y a pas si longtemps, le seul fait d’évoquer la consommation du lait de chèvre vous faisait qualifier de bizarre par certains. Le fromage de chèvre, lui, a eu un peu moins de mal à s’imposer, notamment parce qu’il fut souvent (et l’est encore quelquefois) mâtiné de lait de vache – pour des raisons de goût, certes, mais aussi d’approvisionnement. Quant au yogourt de même origine, il a ses amateurs, motivés ou non par des raisons de santé. D’ailleurs, c’est avant tout de santé qu’il est question dans la récente publication de Louise Lambert-Lagacé, Michèle Laflamme et Louise Desaulniers. Une centaine de pages suffisent à ces diététistes pour traiter alertement du lait de chèvre et de ses vertus: entre l’introduction et la bibliographie, quatre chapitres d’analyses et de conseils, plus un dernier où l’on vous propose un choix de recettes, bien entendu. Ce petit livre ne prétend rien révolutionner; il présente objectivement l’état actuel des recherches entreprises, au pays comme à l’étranger, sur la valeur nutritive et la digestibilité du lait de chèvre, les allergies alimentaires, l’utilisation culinaire des produits caprins, etc. Les recettes «inédites» sont simples et constituent, à vrai dire, des variations intéressantes sur des thèmes connus – pizza, gratin de pommes de terre, potage, crème brûlée… Même les plus timorés se sentiront en confiance, s’y laisseront prendre et ne le regretteront pas. Un détail, toutefois, m’a fait tiquer: une bisque où il n’entre aucun crustacé, mais du saumon frais! On aurait dû lui trouver un autre nom, pas vrai? Cela dit, l’ouvrage s’avérera instructif et fort utile à bien des gens.
Le Lait de chèvre: un choix santé,
de Louise Lambert-Lagacé et coll.
Les Éditions de l’Homme
1999, 112 pages