Restos / Bars

La Fenouillère : Aromate thérapie

Quelqu’un m’avait affirmé que le décor de La Fenouillère avait récemment changé (faux!) et que cela valait le coup d’oeil (toujours vrai). À peine avons-nous franchi le seuil qu’on vient à notre rencontre. Soir ou midi, la politesse de l’accueil n’est que prélude à celle du service, attentif quelle que soit l’affluence.

Qui donc m’a «enduit d’erreur», comme aime à dire un de mes amis?… Quelqu’un m’avait affirmé que le décor de La Fenouillère avait récemment changé (faux!) et que cela valait le coup d’oeil (toujours vrai). Riche sans agressivité, abondamment éclairé par de grandes baies vitrées, il est de boiseries claires, de plantes vertes et de fleurs séchées. Les frêles paravents dressés ici et là me semblent aussi légers que des cerfs-volants. Sur les murs, des tableaux immuables – symbolisant sans doute la constance d’une table où, d’une fois à l’autre, on se retient pour ne pas glousser de plaisir. L’amie qui m’accompagne aujourd’hui y a déjeuné ou brunché une fois. Elle y remet donc les pieds ce midi avec un empressement qui en dit long sur les souvenirs qu’elle en a gardés. À peine avons-nous franchi le seuil qu’on vient à notre rencontre. Soir ou midi, la politesse de l’accueil n’est que prélude à celle du service, attentif quelle que soit l’affluence. Nous prenons place non loin de la «rallonge», dans la grande salle à manger bondée où les serveurs ont l’air de se multiplier. Les vins passent et repassent; les plats aussi, élégants sans surcharge. Quelques bruits d’ustensiles tintent dans la rumeur sourde des voix. Des odeurs chaudes arrivent à notre table pour nous rappeler que nous crevons de faim, mon invitée et moi. Une fois commandés nos apéros, un verre de rouge et un de blanc pour moi, nous nous intéressons de près au menu du jour. Araigné (sic) de veau à l’échalote grise, sauté de veau à l’ancienne, médaillon de porc mariné dyjonnaise (sic), suprême de volaille farci à l’ancienne… J’ai commencé ma lecture par la fin, si bien qu’en remontant en direction des entrées et du potage, je croise mon invitée du côté des saumons, en l’occurrence les crêpes et le tartare. Notre choix s’arrête dans ces eaux-là. En attendant d’être servis, nous trinquons à notre «revoyure», puis notre conversation suit le cours de notre fantaisie, passant des sushis aux médias et de la salade à la programmation télé. Arrive mon entrée de crevettes et bocconcini à l’orientale, bellement présentée avec sa petite salade enluminée de radicchio et son accompagnement de semoule (dont une simple pincée de sel «ajuste» considérablement le goût). Mon invitée la trouve «un peu vinaigrée», ce que j’admets volontiers, bien que le mariage des saveurs n’en souffre pas vraiment. Quant à sa crème de volaille aux fines herbes, elle en fait ses délices. Elle me le confirme à plusieurs reprises et m’offre d’y goûter, invitation que je décline simplement parce que… ce n’est pas mon jour de potage. La suite se fait attendre… un peu beaucoup, de même que mon second verre de vin blanc. L’une et l’autre arrivent enfin (mais pas ensemble), de même que les crêpes de saumon destinées à mon invitée. Courgettes, tomate cerise et chou-fleur leur font une escorte discrète. Brûlantes, odorantes, dodues – et si sympathiques que je me permets une bouchée. Un poème en bouche!… Mon invitée le confirme d’ailleurs à sa façon par des «c’est vraiment très bon» et «je suis contente de mon choix». Je me serais permis une autre bouchée, n’était l’abondance qui attend dans ma propre assiette: de longues et larges tranches de pomme de terre rissolée et une salade profuse surmontée d’un oeuf dur (dont le jaune n’a malheureusement pas assez cuit). Quant au tartare de saumon lui-même, on l’a nappé de guacamole. Une fois que je lui ai administré la petite pincée de sel qu’il réclame, il consent à révéler sa vraie nature. Détaillé presque en brunoise et accommodé d’un assaisonnement où rien ne s’impose trop, il satisfait à la fois la faim et l’appétit. Pour finir, mon invitée se fait servir un gâteau-mousse au chocolat passementé d’une double sauce (coulis de fraises et crème anglaise) avec, à côté, des tranches de kiwi, d’orange et d’ananas. Quelques minutes plus tard, la voici qui s’exclame: «Quatre sucres dans ton café!… Je comprends pourquoi tu ne prends pas de dessert…» Évidemment, elle ignore que je me retiens pour ne pas en ajouter un cinquième.

Restaurant La Fenouillère
3100, chemin Saint-Louis
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 653-3886
Menu du midi: 10,95 à 14,50 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boisson): 48,83 $