La Perla : L'amour à l'italienne

En raison de la tempête annoncée pour la Saint-Valentin, bien des gens ont choisi de devancer d’une journée leur souper au restaurant. Mon amie et moi faisons partie des couples qu’accueille La Perla, exceptionnellement ouvert un dimanche soir. Quelques pas dans l’entrée, et nous voilà déjà tout ragaillardis par une chaleur bienfaisante, alors qu’à nos oreilles, le chant d’une mandoline succède au bruit du vent. Au même titre que le papier peint des murs et les tableaux réfléchis par les grands miroirs où l’on n’ose pas se regarder, l’odeur fait ici partie du décor. Elle ne s’échappe pas des cuisines, mais des tables déjà garnies de poissons, d’escalopes ou de pasta. Avons-nous vraiment besoin de consulter la carte? Celle des vins, sans doute. Le serveur nous aide à fixer notre choix sur un Libaio. Nous trinquons à tout, sauf à l’hiver. Une entrée de calamari fritti suffit pour nous deux. Abondante et goûteuse, elle nous est servie avec deux sauces maison du type tartare – dont une tomatée qui, à mon sens, lui va beaucoup mieux. La faim un peu calmée, nous sommes un peu plus attentifs à ce qui nous environne. À l’une des tables, occupée par deux couples, la bonne humeur se fait sonore, mais sans excès. À une autre, on apporte les desserts, zuppa inglese et autres spécialités italiennes. À une autre encore, un couple répète au serveur qu’«on va revenir, c’est sûr». Peu après, on sert à mon invitée son trio di pasta: des ravioli de bon goût, des cannelloni exceptionnels et des linguine aux palourdes dont elle dit beaucoup de bien. J’en pense autant de mon crabe des neiges: rien que des pattes, soigneusement décortiquées, et accompagnées d’une suave hollandaise qu’on n’hésiterait pas à manger seule. Le temps passe vite, tout à coup. Nous succombons à l’assiette de desserts qu’on pose bientôt devant nous, à deux cafés corsés et aux sambuca enflammées qui viennent clore la soirée.
Restaurant La Perla
1274, avenue Chanoine-Morel
Sillery (Québec)BR>Tél.: (418) 688-6060
Menu du midi: 9,75 à 14,75 $
Souper pour deux (incluant taxes et boisson): 92,14 $

Le Galopin
Guylaine et Robert nous ont invités pour le simple plaisir de dîner ensemble et de converser à bâtons rompus sur les joies de la vie. Je n’étais pas censé prendre des notes, mais mon carnet a sauté sur la table, tandis que ma main s’agrippait au stylo égaré dans l’une de mes poches. L’apéro nous a servi d’introduction, puis nous sommes passés à un Pomino Bianco et à un vin rouge libanais (Château Musar, vallée de la Beqaa) velouté, boisé et d’une robe limpide. Finalement, nous parlons surtout des plaisirs de la table, qui croissent avec l’usage. C’est pour nous l’occasion d’évoquer les plats dont chacun de nous a déjà tâté au Galopin. Nous commentons brièvement les changements apportés au décor, notamment la disparition d’un mur et l’ajout de grandes portes vitrées s’ouvrant sur un salon privé. Nous nous intéressons enfin au menu du jour qui débute par le «velouté du moment», la «terrine maison à la manière du chef» et le «panaché de laitue fine au balsamique», petite salade fraîche que prendront Guylaine et Michèle. Me ralliant au choix de Robert, j’opte pour une entrée à la carte, en l’occurrence des «ris de veau poêlés au thym frais et citronnés», escortés d’un feuilletage léger. Michèle souscrit ensuite à la «suggestion du chef à sa façon», un heureux mariage de sole et de truite dans une sauce vraisemblablement à la crème et au vin blanc. Robert s’en tient au «tartare de saumon frais à la façon du Galopin», l’un des orgueils de la maison. Pour Guylaine et pour moi, du blanc de volaille au fromage de chèvre. Et nous parlons de gibier, de sauces, de voyages et de bon vin. Il ne reste plus que nous dans la salle à manger. Au moment des desserts, nous discutons encore de fines herbes et de victuailles.
Restaurant Le Galopin
3135, chemin Saint-Louis
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 652-0991
Menu du midi: 10,50 à 15,50 $
Table d’hôte: 20 à 30 $