Restos / Bars

47e Parallèle : Nouvelle latitude

Au 47e Parallèle, le décor a subi quelques changements pour mieux exprimer cette «passion du voyage» dont s’inspirent les mets. Mais autre chose sollicite davantage mon attention: la carte des vins, riche, équilibrée, où presque tous les pays trouvent leur place. Toutefois, c’est au moment où j’ouvre l’autre carte, celle des plats (âgée de 15 jours à peine), qu’un mot s’impose à mon esprit: sérénité.

J’y arrive de ce bon pas qui creuse l’estomac et prédispose à tous les excès de table. Devant l’entrée, quatre dames lisent à haute voix la carte affichée, commentent et s’interrogent. Deux clientes, en sortant du resto, leur lancent d’une même voix: «Allez-y. C’est bon. Très bon.» La curiosité étant ce qu’elle est, ma première question, une fois installé à l’intérieur, ressemble à ceci: «Qu’est-ce qu’elles ont mangé, les deux clientes qui viennent de sortir?» Un ceviche de pétoncles, me dit-on. Avant toute chose, je me commande un verre de vin blanc maison, en l’occurrence un chardonnay australien. Le décor a subi lui aussi quelques changements pour mieux exprimer cette «passion du voyage» dont s’inspirent les mets. Les plantes vertes ont fait des petits, en quelque sorte; les tables s’habillent de nouvelles nappes… Mais autre chose sollicite davantage mon attention: la nouvelle carte des vins, riche, équilibrée, où presque tous les pays trouvent leur place – la France et l’Italie, inévitablement, mais aussi le Mexique, le Chili, l’Argentine, la Hongrie, l’Uruguay, etc. Toutefois, c’est au moment où j’ouvre l’autre carte, celle des plats (âgée de 15 jours à peine), qu’un mot s’impose à mon esprit: sérénité. Comme si tout ce qui avait précédé n’avait été qu’une longue mise en place, fébrile mais nécessaire. Repensée, dépouillée… oui, sereine. Elle vous dépayse encore, mais en vous tenant la main, si l’on peut dire. J’erre, confiant, des entrées aux «Poêlées des cinq continents», des salades aux tartares et du régional à l’exotique, en passant par l’européen. Veau, canard, daim, poissons, autruche… Que faire, quand on voudrait goûter à tout? Je me fais réexpliquer un plat, fais mon choix, change d’idée… Je me décide enfin pour des «petits ravioles de Sainte-Catherine aux trois fromages de Portneuf». Ils m’arrivent dans une assiette brûlante. Nombreux, ils débordent d’une «coupe» de pâte échevelée de nouilles frites et de pousses de maïs. Tendres ou croquants, leur goût fin se marie à merveille avec elui de la sauce rosée (basilic et tomates séchées) qui les accompagne. Je termine avec eux mon verre de vin. Mis au fait des questions que j’ai posées en arrivant, le chef me fait servir le fameux ceviche de pétoncles… Je me promets de n’y prendre qu’une ou deux bouchées, mais je mange tout et ne m’en rends compte qu’à la fin. À l’arrivée du plat principal, je prends ma gourmandise à deux mains pour faire front au steak de thon rouge a la plancha, garni d’un flan parfumé au fenouil confit, d’«aïoli méditerranéen», de tranches de citron. Je n’en viens pas à bout. L’assiette repart, accompagnée de mes regrets les plus intimes et les plus sincères. Me reste la consolation d’y avoir fait une belle percée. J’ai présumé de mon appétit, je le sais; mais c’était prémédité, puisque j’ai stationné l’auto suffisamment loin pour me contraindre à une marche digestive. Après cela? Un long, très long café me ramène doucement de voyage. Je quitte les lieux avant de succomber à la tentation d’un dessert.

47e Parallèle
24, rue Sainte-Anne
Québec (Québec)
Tél.: (418) 692-1534
Tables d’hôte à partir de 19,95 $
Menu du jour: 7,95 à 12,95 $
Souper pour un (incluant taxes et boisson): 39,40 $

Encore l’Alsace
Il y a quelques années, alors que j’étais en quête de vrai jambon (c’est-à-dire non violenté à la vapeur et non piqué à l’huile de fumée), des amis m’ont présenté un charcutier alsacien – qui, par la suite, a souvent apprêté pour moi la viande de porc que je lui amenais: bacon, petit salé, fromage de tête, palette fumée, saucisses (bratwurst, montbelliard) et, naturellement, du jambon. C’est justement ce charcutier qui tient depuis peu l’épicerie-resto dont le nom, à peine modifié, est devenu La Brioche alsacienne. La liste des spécialités s’est allongée d’entrées froides ou chaudes, de plats cuisinés et de quelques desserts. Il fallait un Festival alsacien pour fêter ça: il a débuté le 18 de ce mois et prendra fin le 2 avril. Au menu: proskoff et vinaigrette, tourte de la vallée e Munster, tarte flambée du Kochersberg, jambon à l’os braisé, longe de porc à la bière, choucroute, baeckeofe, etc., tout cela offert en table d’hôte ou à la carte.

La Brioche alsacienne
1325, route de l’Église
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 659-3932