Nous nous sommes retrouvés sur une terrasse de l’avenue Cartier, histoire de prendre, plutôt que de vrais apéros, elle un bol de café au lait et, moi, une camomille que je bois sans hâte en écoutant mon invitée parler de son petit coin de Beauce et des bonnes tables qui s’y multiplient. Et puis, brusquement, la faim nous tombe dessus ou, plus précisément, dedans. Nous nous suivons donc jusqu’à L’Ardoise, où j’avais réservé deux places – sur la terrasse, naturellement, car il fait un temps à raviver tous les rêves de farniente. Comme pour confirmer la chose, mon invitée se commande une sangría garnie de gros morceaux de fraises fraîches. Tandis que nous parlons de vacances passées et futures, d’autres clients arrivent comme s’ils répondaient à l’appel des odeurs qui s’échappent en douce des cuisines. Quand la serveuse vient s’enquérir de nos choix, nous n’avons même pas encore jeté un coup d’oeil sur le menu du jour. C’est peut-être le moment, non? Baguette savoyarde, omelette à l’ail et au parmesan, tortellini aurora, steak-frites, gigot d’agneau aux herbes… Là, je consulte mon appétit et lui signale, en passant, les moules et frites, l’émincé de veau et le foie d’agneau à l’échalote. Mon invitée, elle, médite un moment sur les salades (Ardoise, danoise, au bleu, au thon), hésite entre l’osso buco et le boudin grillé aux pommes. Et la voici, peu après, attaquant d’une fourchette leste une entrée de coeurs d’artichauts dont elle s’entiche, mais à laquelle je ne goûte pas. Sirotant mon verre de vin blanc maison, je la regarde manger. J’accorde aussi quelques minutes d’attention distraite – c’est possible – à la carte du soir, où je note presque sans m’en rendre compte les escargots aux pousses des bois, le filet de porc à l’érable et noix de Grenoble, l’assiette royale de la mer, le caribou aux pleurotes, les aiguillettes de canard, le filet d’aiglefin Dugléré. Après l’obligation pour nous d’aller nourrir à tour de rôle nos parcomètres, nous passons au service suivant. Elle avait fini par se décider pour le boudin – belle assiette plutôt chargée et néanmoins sympathique. Deux demi-pommes chapeautent les morceaux de boudin avec, autour, une fleur en pelure de pomme, des haricots, des frites, du brocoli, un peu de salade, un peu de ratatouille. Cette fois, je n’hésite pas à goûter. Ce n’est certes pas un motif d’extase, mais le plat s’avère plus qu’honnête. De mon côté, on retrouve à peu près la même garniture: brocoli, haricots et ratatouille, plus quelques tranches de pommes de terre rissolée et du citron. Mon filet d’aiglefin meunière, doré à point, s’avère plus copieux que savoureux. Sans doute convient-il parfaitement aux amateurs du goût "100 % nature", mais, en ce qui me concerne, un poisson mérite autant d’assaisonnement que… n’importe qui. J’en mange environ la moitié en lui attribuant, par la pensée, plusieurs saveurs possibles. Le vin aidant, il ne s’en tire pas trop mal. Notre repas s’achève sur deux cafés bien tassés et, pour mon invitée, un renversé aux fraises dont elle me dit le plus grand bien.
Restaurant L’Ardoise
71, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
Tél.: (418) 694-0213
Menu du jour: 8,95 à 12,95 $
Table d’hôte: 22 $ à 30,95 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 37,21 $
Journées nationales du goût et des saveurs
Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation lançait récemment, à Montréal, quatre nouveaux concours visant à illustrer la qualité et la diversité de la production bioalimentaire québécoise. Il annonçait en même temps la création des Journées nationales du goût et des saveurs, "événement promotionnel" qui se déroulera du 30 septembre au 9 octobre sur tout le territoire du Québec. Au menu: brunches, conférences, démonstrations, rallyes gourmets, dégustations, salons, festivals et animations diverses s’adressant au grand public, en plus d’un volet éducatif spécialement destiné aux élèves du primaire. Chaque région présente une programmation distincte, inspirée de ses propres spécialités. En ce qui concerne Québec, des chefs réputés vous proposent plusieurs activités d’animation au marché du Vieux-Port, le samedi 30 septembre, et vous invitent à suivre les chroniques agroalimentaires diffusées par Radio-Canada du 2 au 6 octobre.y
Pour de plus amples renseignements:
1-800-463-5023 ou
www.agr.gouv.qc.ca