Italien? Non. Tex-mex? Non. Fast-food? Non. Steaks? Non. Nous continuons comme cela un bout de temps. Nous nous lançons aussi quelques noms de restos. En vain. Mangerons-nous, ce soir? Et puis, voilà que me revient en mémoire une petite enseigne aperçue un jour du côté de la rue Saint-Jean. Je me rappelle qu’on y lisait le mot "latin"… Et nous voilà partis, mon amie et moi. Nous n’avons pas eu à chercher longtemps. Pour discret que soit Le Petit Coin latin, nous l’avons retrouvé sans peine. Elle nous a immédiatement convaincus, cette immense carte bilingue affichée dehors: quiches, salades, raclettes, tourtière de caribou, plus toute une série de nachos, bagels, croissants, sous-marins, sandwiches, déjeuners latins (dont une raclette spéciale) et j’en passe. À l’intérieur, boiseries, briques, vieilles pierres et reproductions de Picasso encadrées se parent déjà de fausses toiles d’araignées et d’effigies évoquant l’Halloween. À toutes les tables occupées, on mange de la raclette. Notre faim nous aiguise l’ouïe, sans doute, car nous croyons entendre le pétillement des fromages trop fondus et le grésillement des viandes qui cuisent. Quant aux odeurs, elles sont bien réelles, prenantes, en un mot persuasives. Nous commandons tout de suite du vin – du rouge et du blanc. Vu l’urgence de notre état, nous agressons immédiatement la corbeille de pain qu’on nous a amenée en même temps que nos verres d’eau. Par pure curiosité, nous parcourons la table d’hôte proposant, ce soir, une quiche à la tomate et sa verdure, des lasagnes aux épinards ou à la viande, du pâté de saumon, du steak sauce au poivre, du couscous à l’agneau et aux merguez, le demi-homard froid accompagné de salade César. Puis nous choisissons, non pas la "classique", non pas la "végétarienne", mais la raclette "Pantagruel". Les préparatifs durent à peine quelques minutes, et c’est tant mieux. Un grand plat ovale nous arrive peu après, garni de fort belles couleurs, mais nous balayons d’un même geste les soucis esthétiques pour ne voir là que l’essentiel, l’abondance des feuilles de laitue et des tranches de fromage, les morceaux de poulet, le prosciutto, le jambon forêt noire, le bacon, les merguez, les pommes de terre, les deux oeufs (à faire cuire soi-même), les cornichons, les petits oignons, les grandes rondelles d’oignons, les champignons… Nous découvrons à mesure, évidemment, au hasard de la fourchette. Nous mangeons en silence – mis à part quelques brèves réflexions du genre "le prosciutto est un peu trop salé". Pour le reste, tout est frais et de bonne qualité. Nous tentons comme il se doit mille et une expériences. Quand il nous arrive de flancher, une bonne rasade de vin nous ranime illico. Mais ce que je craignais tant se produit tout de même: mon appétit a fichu le camp, le traître! J’ai beau me forcer et me rappeler à quel point j’avais faim en début de soirée, rien à faire. Je me console alors en regardant les autres manger. Mon amie en fait de même et commente l’ambiance. Les deux paliers de la salle à manger sont maintenant pleins et la raclette continue d’y faire des heureux. On parle – surtout à voix basse et en anglais (combinaison plutôt rare). Tarte au sucre, gâteau au chocolat, crème caramel et autres douceurs s’offrent à nous sans succès. Même un café serait de trop. "Voulez-vous emporter le reste?" nous demande la serveuse. Nous hésitons tout de même un peu avant de répondre non.
Restaurant Le Petit Coin latin
8 1/2, rue Sainte-Ursule, Québec (Québec)
Tél.: (418) 692-2022
Menu du jour: 8,25 à 10,65 $
Table d’hôte: 11,95 à 17,95 $
Repas pour deux (incluant boissons, taxes et service): 64,08 $
De la bière à tous les repas?
Bien sûr, puisqu’on peut la boire ou la manger. En effet, déjà connue grâce à ses Griffon et St-Ambroise (sans parler de sa disponibilité à commanditer les événements culturels), la brasserie McAuslan s’est associée à d’autres artisans du secteur alimentaire pour lancer quelques nouveaux produits – déjà disponibles dans certaines épiceries fines de la région. Il s’agit d’abord de deux fromages à pâte demi-ferme et croûte lavée, soit le Clos Saint-Ambroise et la raclette Griffon, de la Fromagerie Fritz Kayser (Noyan), disponibles tous deux en meules rondes ou en pointes. Viennent ensuite le pain Saint-Ambroise au levain à la farine non blanchie, réalisé par M. André Valéra de la boulangerie La Porteuse de pain (Québec), diverses gelées et confitures (abricots, pêches, fraises, etc.) à la Saint-Ambroise et à la Griffon blonde ou rousse, commercialisées par Les Produits Mille Fleurs (Laval). Et ce n’est pas tout, puisqu’une autre entreprise québécoise assure depuis quelque temps la mise en marché d’une moutarde de type "Meaux" à la Saint-Ambroise et une autre de type "Dijon" à la Griffon. Un peu de viande pour compléter le tableau? La charcuterie européenne Alpina Salami a emboîté le pas avec ses jambons et ses saucisses (douces ou piquantes) à la bière McAuslan. N’ayant pu assister au lancement de ces produits, je les ai néanmoins vus débarquer chez moi avec d’autant plus de joie que midi allait sonner. Et, deux repas plus tard, j’en redemande.
Renseignements: (418) 682-2295 et (418) 261-7664