Ce resto me renvoie brusquement dans le passé. J’avais 13 ou 14 ans. Les bras croisés, je regardais tristement l’assiette posée devant moi sur la table. Je n’y avais pris qu’une bouchée. Quand mon père a voulu savoir ce qui se passait, je n’ai pu que répondre maladroitement: "Ce plat est chaud, mais… froid.". Ce sont les mêmes mots que je prononce ce soir. Mon amie, à qui j’ai déjà conté l’anecdote, m’avoue: "Je comprends maintenant ce que tu voulais dire…" Elle comprendra d’ailleurs de plus en plus, pendant tout ce repas égal à lui-même jusqu’à la fin. Elle vient de goûter à ses rouleaux impériaux. Ils sont de la même fournée que les miens. Auparavant, nous avions mangé sans enthousiasme une soupe dite "aux fruits de mer", en l’occurrence des nouilles et trois pauvres crevettes coincées entre de gros morceaux de goberge, tout cela dans un bouillon où j’ai failli ajouter un peu de vin. Ma compagne, elle, s’était fait servir à part une sauce piquante dont elle a généreusement usé. En plus des rouleaux, de la laitue, des carottes râpées et de la sauce, chacune de nos assiettes comporte quatre papillotes huileuses que nous épongeons discrètement dans nos serviettes de papier. Paradoxalement, elles se révèlent plus sèches que croustillantes, mais d’un goût acceptable. Calmes (ou résignés?) nous attendons la suite. Nous avions commandé le "Souper royal pour deux" parmi les divers menus disponibles, notamment la fondue cambodgienne pour deux (crevettes, boeuf et poulet), le porc aux trois saveurs (sauce aigre-douce, arômes de gingembre et de fruits de mer), le poulet Bayon (légumes et huile de sésame), le poulet Phnom Penh (légumes, noix d’acajou et sauce maison). On peut aussi manger, à la carte, des soupes diverses, des salades thaïlandaises ou cambodgiennes, du poulet ou du porc kirirom (sautés aux champignons), du porc kroeung aux légumes, arachides et citronnelle… Au service suivant, nous avons chacun droit, en accompagnement, à une assiette de riz vapeur surmonté de fines lamelles de poulet. Nos plats de résistance diffèrent. Mon amie a droit au "nid Koral" au poulet – des morceaux de poulet, évidemment, des fèves germées, des courgettes, du brocoli et du chou dans un nid de nouilles frites "posé" sur un léger fond de sauce. Devant moi, le "sizzling" de fruits de mer pétille. Des poivrons verts et rouges, du chou, du brocoli, des courgettes se mêlent à de rares crevettes et à une surabondance de goberge. Même pas une rondelle de calmar ou un morceau de pétoncle! Une bouchée, deux, trois… J’ai hâte de rentrer chez moi pour me taper un sandwich. Mon amie soupire et je l’entends murmurer: "Et pourtant, j’aime la cuisine asiatique…" Certes. Quand cette cuisine s’avère moins quelconque, quand il y entre un minimum de raffinement… et de "chaleur", peut-être? Re-soupir – alors que les cuillerées de sauce piquante se font de plus en plus généreuses. Mon vis-à-vis finit par déclarer forfait. Elle n’a pas vidé la moitié de son assiette. Elle se commande un thé, moi un café. Curieuse, elle interroge le serveur sur les desserts disponibles: tapioca, crème caramel, beignets aux pommes ou à l’ananas. Courageuse, elle opte pour un beignet à l’ananas auquel elle me fait goûter. Je m’abstiens de tout commentaire: car je ne pourrais que me répéter.
Restaurant Lotus Cartier
29, boulevard René-Lévesque Ouest
Québec (Québec)
Tél.: (418) 649-9991
Menu midi à partir de 6,95 $
Table d’hôte: 18,95 à 19,95 $
Souper pour deux (incluant les taxes): 49,40 $
Les Fêtes au Château Bonne entente
Au cours de la période des Fêtes, les activités ne manquent pas au Château Bonne Entente, l’hôtel champêtre de Sainte-Foy. Un buffet du midi accueillera les gens d’affaires pendant tout le mois de décembre. Le dimanche, les habitués pourront profiter soit du brunch, soit du buffet musical (à partir de 18h). Des "forfaits-hébergement" sont également offerts pour le réveillon de Noël, le jour de Noël, la soirée de la Saint-Sylvestre et le jour de l’an, incluant brunches, soupers-spectacles, soupers-buffets dansants et tables d’hôte. Plusieurs de ces activités seront animées par Chantal Blanchais, revenue de Las Vegas, et le pianiste Claude Olivier-Dubuc. D’autres le seront par Robin Grenon et Gisèle Guibord (harpe et guitare); d’autres encore par l’orchestre Complot qui vous fera revivre les meilleurs moments de la musique d’hier à aujourd’hui. À tout cela s’ajoute un forfait "Spécial du millénaire" (trois jours et deux nuits). Réservation obligatoire au (418) 650-4535. Pour plus de détails, on consultera utilement le site du Château Bonne Entente à l’adresse www.chateaubonneentente.com