Un peu angoissés, elle et moi. Notre dernière expérience asiatique nous a laissé en bouche un goût de déception que nous souhaitons effacer comme on biffe un mauvais souvenir. Qui plus est, il fait un froid des plus antipathiques, et je ronchonne en descendant de voiture que je n’en peux plus des "sibériades". Quelques mètres à parcourir dans le vent, une porte de bois, quelques marches à gravir… puis une chaleur réconciliante où flottent les odeurs de tout ce qu’on a déjà servi aux clients éparpillés dans cette longue salle à manger. Nous nous installons près des grands vitrages enguirlandés de verdure qui donnent sur la rue Saint-Jean. Le serveur s’empresse d’ouvrir la bouteille de vin apportée par nous. Autour, le décor est simple et rassurant: des lanternes tombant du plafond, de grands tableaux de laque et de nacre décorant les murs. Il en est de même pour la carte. Nous passons outre les calmars farcis, les cuisses de grenouilles, le vermicelle au boeuf et au poulet, le flétan, les cailles, les côtelettes d’agneau, les brochettes de poulet, les soupes, la table d’hôte et les divers accompagnements proposés séparément. La fleur d’escargots au parfum d’Asie nous sollicite un instant, mais nous nous plaisons davantage du côté des menus pour deux "Le Trio de Saïgon", "L’Émeraude du Vietnam", "Le Voyage sur l’îlot", "Trésors de l’Asie" (soupes, crevettes, pétoncles, langoustines, pinces de crabes en beignets). Nous optons pour le "Spécial de la maison". Chaude sans être brûlante, la soupe du jour au vermicelle et au poulet n’a rien d’exceptionnel, mais elle nous plaît. Après cela, on nous sert, dans une grande assiette posée au centre de la table, des galettes aux crevettes disposées autour de la salade de boeuf citronné. Mon amie y goûte avant moi et fait entendre son "Ah!" des grands jours. De fines rondelles d’oignons se mêlent aux lanières de viande crues parfaitement assaisonnées, délicieuses, tendres, relevées sans excès. On en ferait tout un repas. La bouche en reste tout excitée, prête pour la suite composée de rouleaux impériaux (bons) et de savoureuses papillotes présentées ici en termes de "feuilletés au porc et aux crevettes". Nos demi-homards à la vietnamienne (sautés à l’ail) prennent la relève. Je m’en régale sans remords, en commençant par les oeufs (car il s’agit d’une femelle, évidemment), oubliant même de goûter à la sauce servie à côté. Comme à l’accoutumée, ma compagne réclame de la sauce piquante; on lui en amène toute une bouteille qu’elle se fait un devoir de ne pas ménager. J’ai mangé plus qu’il ne faut pour satisfaire un estomac normal, mais on nous administre le coup de grâce avec un abondant sizzling aux crevettes, pétoncles et légumes. Pour un peu, je me mettrais à applaudir en constatant l’absence de goberge. Nous nous comprenons du regard, mon amie et moi: quelques gorgées de vin s’imposent pour nous raviver l’appétit. L’instant d’après, il ne reste plus qu’un peu de sauce et un bout de brocoli dans le plat à sizzling. Du thé et du café accompagnent nos desserts: pour mon amie, un beignet aux bananes et, pour moi, trois petits fours horoscope (fortune cookies) qui m’annoncent du courrier et beaucoup de chance – j’aurais préféré un été précoce.
Restaurant La Campagne
555, rue Saint-Jean
Québec (Québec)
Tél.: (418) 525-5247
Menu du jour à partir de 6,50 $
Table d’hôte: 12,50 à 22,95 $
Souper pour deux (incluant les taxes): 52,86 $
Des arômes… historiques
À partir de quatre mélanges de base, de doux à corsé, on s’inspire de l’histoire du chocolat pour vous permettre de personnaliser votre bol de chocolat chaud. De belles gorgées d’histoire en perspective! Le voulez-vous à la mode aztèque (piment de Cayenne, poivre, girofle), mexicaine (amandes, cannelle et muscade), américaine (guimauves fondantes) ou contemporaine (chocolat noir à 70 % et crème chantilly)? Ce ne sont là que des exemples, car vous pouvez encore choisir, parmi d’autres, le Moctezuma (miel, gingembre, cardamome) et l’Aphrodite (framboises et liqueur de framboise… Il n’y a que des spécialistes pour oser avec vous pareille aventure, n’est-ce pas? En effet, car cela se passe au Choco-musée Érico. Gravures, ustensiles et objets divers décorent toujours les lieux, évoquant la longue histoire d’un aliment que se réservaient jadis les prêtres et les élus.
Choco-musée Érico
634, rue Saint-Jean
Québec (Québec)
Tél.: (418) 524-2122
Noël au Marché
Jusqu’au 30 décembre, "Québec fête Noël" au Marché du Vieux-Port. Une cinquantaine de producteurs et d’artisans de l’industrie agro-alimentaire y présentent leurs produits frais ou transformés, à boire ou à manger, pains et pâtisseries, viandes exotiques (sanglier, pintade, autruche, émeu), foie gras, légumes divers, crêpes, tartes, fromages fins, vins, cidres, hydromel et plusieurs autres. Vous trouvez également sur place tout ce qui manque à votre liste de cadeaux, des sculptures, des ouvrages tissés, des savons, des arrangements floraux, huiles essentielles, etc. Selon un horaire précis, des chefs connus, membres de la Corporation de cuisine régionale de Québec, sont sur place pour vous conseiller sur le choix des produits, la concordance des mets et des boissons et l’établissement d’un menu des Fêtes. Ce sont Daniel Vézina (Laurie Raphaël), Philip Rae (Château Bonne Entente), Robert Bolduc (auberge Le Vieux Presbytère), José Mariello (Château Mont-Sainte-Anne), Roland Bouchard (La Conserverie du Quartier). Les 17 et 22 décembre, s’en donneront à coeur joie lors des séances de dégustation proposant différents types de fromages d’ici et d’ailleurs.