Restos / Bars

Casse-crêpe breton : À la souple!

Les clients sont nombreux, les odeurs diverses et appétissantes…

Une jeune amie de vieille date dînera avec moi. Nous nous étions perdus de vue pendant quelque 10 ans. Récemment, nous nous sommes retrouvés devant une tisane pour égrener quelques formules de circonstance – tu n’as pas changé, toi non plus, qu’est-ce que tu deviens, etc. – et nous dire qu’il fallait remettre ça. Ce midi, donc, je l’attends et mets à profit les minutes oisives pour examiner le décor de cette crêperie où je viens pour la première fois: boiseries sombres, pierres grises et grands miroirs détaillant l’essentiel de la carte. Un comptoir occupe le centre de la pièce; derrière, on s’affaire à préparer sandwiches, salades, lait frappé, infusions… Sur l’un des murs, une petite affiche propose, "Pour affronter l’hiver": café brésilien, vin chaud et la Quelque Chose, cette bière que je ne me hâte pas de connaître. Les clients sont nombreux, les odeurs diverses et appétissantes. Je viens de terminer mon "jus naturel de l’extracteur" (carottes, pommes et oranges) quand arrive mon invitée. Ma faim se met en veilleuse pour nous laisser parler un peu – de boulot, de musique, de livres et du temps qui manque à tous pour faire le plus de choses possible. Nous prenons au moins celui de consulter le napperon où s’alignent les spécialités de la maison, les crêpes et les multiples combinaisons de jambon, oeuf, fromage, oignons, etc., les extras (boeuf, dinde, sirop d’érable), les potages, bagels (jambon, thon ou saumon) et les boissons (que certains ont encore la fâcheuse habitude d’appeler "breuvages"). Nous bavardons toujours, mon invitée et moi, bien que mon regard dérape de temps à autre pour scruter les autres rubriques du napperon: crêpes desserts aux fruits frais, parfait, yaourt, biscuits… Nous songeons enfin à passer commande, et nous voilà servis peu de temps après. La même garniture se retrouve dans nos assiettes: carottes râpées, tranches de tomate et de concombre. Nos crêpes diffèrent, bien sûr: au jambon, épinards et fromage pour mon invitée et, pour moi, au jambon, champignons et oeuf. Le registre n’est limité qu’en apparence, car nous aurions pu opter pour de plus extravagantes combinaisons. Nous mangeons avec plaisir et d’un bel appétit. De prime abord, à la première bouchée, j’ai marqué un certain étonnement: je m’attendais à une pâte très fine et plus croustillante; celle-ci s’avère plutôt souple et à peine plus mince que la traditionnelle. Mais, bref, elle est maison, elle a bon goût et vous colmate la faim en moins de deux. Je me fais servir un deuxième "jus naturel de l’extracteur" identique au premier. Distrait, je n’ai pas noté ce que buvait mon invitée (café? infusion?), mais je l’encourage à prendre un dessert. Elle choisit la crêpe que j’aurais moi-même demandée si elle s’était abstenue: à la crème de marrons. J’y goûte un peu, à deux reprises. Agréable et consistante, pour ne pas dire bourrative. Et le mot souple s’impose une nouvelle fois à mon esprit, sans doute pour évoquer un atterrissage en douceur.

Casse-crêpe breton
1136, rue Saint-Jean
Québec (Québec)
Repas légers à partir de 3,50 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boissons): 22,50 $

Au goût du coeur
Recettes, menus et conseils pour des réunions de famille et d’amis: tel est le sous-titre d’un nouvel ouvrage de Bonnie Stern, traduit de l’anglais (HeartSmart Cooking for Family and Friends) et publié par le Trécarré sous le titre Recevoir au goût du coeur. Comme on s’en doute, le livre réunit un certain nombre de recettes (200, pour être précis) approuvées par la Fondation des maladies du coeur du Canada et accompagnées chacune d’un tableau informatif (Valeur nutritionnelle par portion) et d’une notice pratique relative à la confection et à la présentation du plat. Des poulets de Cornouailles rôtis aux fines herbes illustrent la couverture et donnent au moins l’envie de feuilleter cette brique de 320 pages, jalonnée d’alléchantes photographies en couleurs. On ne résiste pas davantage à la tentation d’essayer la frittata à la mode tex-mex, les satays de poulet avec marinade au beurre d’arachide ou les crevettes piquantes à la thaïlandaise. On retrouve en fin de volume un Système d’équivalents de l’Association canadienne du diabète et un index détaillé des recettes et des menus. Car l’auteur suggère aussi quelques menus complets, de l’entrée au dessert, notamment les Saveurs estivales et le Repas de célébration. C’est un livre bien fait, intéressant et fort pratique. Si les considérations diététiques vous agacent, vous n’avez qu’à les escamoter – c’est ce que je fais -, mais elles peuvent s’avérer très utiles pour d’autres lecteurs.

Recevoir au goût du coeur
de Bonnie Stern
Éditions du Trécarré
2000, 320 pages