J’ai presque envie de dire tout simplement: "Eh bien, voilà! Ça n’a pas besoin d’être plus compliqué!" Mon amie et moi avions choisi d’aller souper tôt, à une heure habituellement tranquille dans la plupart des restaurants. Mais nous n’étions pas les premiers clients de la soirée, loin de là! À tel point que nous n’avons pu trouver place dans la première salle à manger, la plus décorée. On nous a donc installés dans la seconde, plus que sobre, dont les murs nus ne s’égayent que d’un miroir minuscule et d’un écran géant. Une tablée de 14 personnes occupe le centre de la pièce; autour, des groupes plus restreints, des couples… et les serveurs qui s’empressent de l’un à l’autre. L’impression d’ensemble est bonne et, avant même d’avoir ouvert la carte, je pressens d’agréables surprises. Deux verres de Fontana di Papa, et nous discutons déjà de nos choix probables, particulièrement subjugués par l’"assiette Corleone" (escalope de veau sauce champignons, penne au gorgonzola, fettucine au cognac). Ce plat figure parmi les classiques de l’établissement, à côté de l’escalope de veau au beurre citronné. Nous ne faisons que survoler la rubrique des pizzas européennes ou américaines. Brève escale du côté des grillades (entrecôtes et autres), puis un crochet en direction des pastas. Mon amie revient obsessivement aux moules et se fait redire, au moins deux fois, ce qui différencie les "moutardines" des moules aux deux moutardes, des moules du Gab’s, etc. On nous détaille aussi la composition de plusieurs mets qu’une touche personnelle du chef change de l’ordinaire. J’ai déjà opté pour le tartare de saumon, dont un ami m’a dit le plus grand bien. Pour le reste, j’hésite, ce qui permet à mon amie de poser encore une ou deux questions à notre serveur. Le tartare de saumon m’arrive en pleine forme, bien dressé, escorté d’une salade mouillée d’une vinaigrette plutôt douce. Moelleux, bien poivré, assaisonné à souhait, il ne manque ni de goût ni de caractère. Mon amie, qui n’a pas pris d’entrée, se laisse aisément tenter, surtout que je l’encourage d’un sourire de contentement. Le temps de regarder, sur l’écran, un bout de course automobile, nous voyons arriver un bol énorme, aussi gros qu’une soupière: les "moules du Gab’s", au poivre rose, vin blanc, bière, crème et bacon. Curieux, l’alliance du vin blanc et de la bière? Pas vraiment, car la mesure y est. La crème y ajoute son onctuosité, tandis que les moules, bien dodues, fondent littéralement dans la bouche. Mon amie ne regrette pas son choix. Je ne regrette pas non plus le mien, à savoir une bavette de veau à l’échalote et au vin blanc. On n’a pas à forcer du couteau pour trancher la viande; elle semble attendre ce qu’on attend d’elle et coopère. Docile, complice, elle se fait complaisante sous la dent. La sauce? Le pied pour les papilles. Mayo, salade et légumes s’ennuient dans leur coin, mais je n’y peux rien. Je ne me soucie que de la bavette – et un peu des frites. À un certain moment, je m’arrête; il le faut bien. Quant à mon amie, elle regarde avec un peu de nostalgie le fond de son bol où traînent quelques moules. Quand le serveur vient ensuite nous énumérer les desserts – gâteau au fromage maison, tarte au sucre maison, truffé au chocolat et pomme surprise… -, nous lui répondons par un cri du coeur: "La prochaine fois!"
Gab’s resto-bistro
1670, rue Jules-Verne
Québec (Québec)
Tél.: (418) 877-6565
Menu du jour à partir de 7,95 $
Table d’hôte: 12,75 à 19,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 48,48 $
L’Ouest dans votre assiette
En collaboration avec la maison Ernest et Julio Gallo, le restaurant Le Pailleur du Château Bonne Entente présente, jusqu’au 22 février, son nouveau festival gastronomique Le goût de la Californie. Le "menu improvisation" met en vedette la poêlée de ris de veau sur pleurotes au miel et thym frais, le velouté de concombre au cresson et muscat, le millefeuille de porc au chutney de fruits exotiques, etc., tout cela accompagné d’une excellente sélection de vins: Sauvignon, Chardonnay, Cabernet Sauvignon et Zinfandel du vignoble Turning Leaf. À la carte, on retrouve entre autres un millefeuille de veau et bison fumé au jus de carotte, une fricassée de la côte ouest au lait de coco et curry, un roulé de saumon et bar rayé à la crème d’ananas et chili broyé. Animé par Claude Olivier au piano et à l’accordéon, le buffet musical (chaud ou froid) du dimanche soir s’inspire lui aussi de la Californie. Renseignements: (418) 653-5221.
Restaurant Le Pailleur
Château Bonne Entente
3400, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)