La faim est sans doute le seul ennemi qu’il faille combattre jusqu’à ce que mort s’ensuive – la sienne, bien entendu. Ce principe ne nous paraît jamais aussi sage qu’au moment où nous le mettons en pratique, allégrement encouragés par un cocktail maison sans nom officiel (Canadian Club, Apricot Brandy, orange, citron, grenadine) et un verre de bourgogne Aligoté. Alors que nous attendons nos entrées, notre enthousiasme fait quelques victimes dans la corbeille à pain. Elle n’avait qu’à ne pas se trouver là… avec ses délicieux petits croûtons à l’ail qu’on croque et recroque presque sans y penser, le regard errant sur l’un ou l’autre des grands tableaux (d’inspiration amérindienne?) qui ornent les murs. On nous a installés dans l’aile largement vitrée du restaurant. Beau décor d’un luxe sobre, lustres élégants dont le verre opalin éclaire sans éblouir, quelques plantes… et nos entrées, joliment présentées, qu’on amène à pas feutrés. Mon amie en profite pour terminer son apéro et commander un verre de Bourgogne-Passe-tout-grain qu’on lui apporte avant même que j’aie fini de taquiner son feuilleté d’escargots Argenteuil. La sauce est onctueuse et même… apéritive, les escargots fondants. Il y a là quelques asperges et trois petits vol-au-vent que je néglige pour m’intéresser à ce qui m’est servi: du confit de canneberges, des raisins et quelques tranches d’orange escortant un fondant de brie, long et doré, dont la croûte s’avère plus tendre qu’on ne s’y attendait. Au premier coup de couteau, le fromage se met à couler comme une lave tranquille. J’en salive. Et la première bouchée me fait l’effet d’une récompense. Mon plaisir croît avec les suivantes, surtout que le confit, très peu acide, se révèle un compagnon idéal. Je crois discerner un soupçon de vinaigre balsamique. Après cela, mon amie entame son verre de rouge, tandis que je carbure à l’eau. On sert à mon invitée son potage, une crème de légumes très réussie à laquelle je ne me prive pas de goûter. Sans doute y a-t-on mêlé un fond de veau ou de volaille. Toujours est-il que l’assaisonnement en est parfait et qu’elle se mange toute seule – ou presque, vu que nous sommes deux à l’aider. Pour la suite, qu’avions-nous commandé, déjà? Nous avions tellement jonglé avec les possibilités! Penne all’Arrabbiata, filet de saumon à l’infusion de basilic, moules au curry et crème, médaillons de porc aux pommes, mignon de boeuf sauce marchand de vin… L’arrivée de nos assiettes nous ravive la mémoire. Escalope de veau au porto et champignons et, pour mon amie, le suprême de volaille au gingembre et miel. L’une et l’autre sauces nous plaisent; la volaille, juteuse et cuite à point, ne suscite aucun reproche de notre part. Fèves vertes, tranches d’oignons et julienne de poivrons rouges constituent la garniture avec un flan de navet et de carottes qui, lui, me laisse un peu perplexe. Quant aux escalopes, leur texture laisse deviner qu’elles ont été attendries à la boucharde; il n’y demeure pas moins une légère raideur que la sauce, heureusement, tente de faire oublier. Après cela, peu chauds pour une marche digestive au froid, nous nous privons de dessert et concluons par deux cafés… qui auraient pu se forcer un peu.
Restaurant Le Patrimoine
693, Grande Allée Est
Québec (Québec)
Tél.: (418) 529-5533
Table d’hôte: 15,95 à 27,95 $
Menu du jour à partir de 8 $
Souper pour deux (incluant taxes et boissons): 70,20 $
Soirée thématique
Après le tourin à l’ail et la poêlée de foie gras frais de canard accompagnée de ses fruits confits, vous avez le choix entre le cassoulet sarladais, le parmentier de canard sauce périgueux et le magret de canard aux pleurotes, avec, en accompagnement, des légumes du marché et des pommes de terre à la sarladaise. Un gâteau aux noix et sa profiterole au coulis de chocolat complètent ce menu proposé en soirée le vendredi 23 et le samedi 24 février.
Bistrot le Moulin à poivre
2510, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 656-9097
Menu thématique: 39,95 $
À nos vingt ans!
Pour fêter dignement ses "vingt ans dans l’industrie", l’École des Maîtres a mis au point de nouvelles recettes de cocktails et m’en a fait parvenir quelques-unes chapeautées du titre Les promotions de février: cocktails passion. L’allusion à la Saint-Valentin est évidente, mais, puisqu’on aime en tout temps, rien ne vous empêche, même après la fête, de vous concocter un "Mocha Cupidon", par exemple: givrer de sucre un verre à café flambé, y verser 1 once de cognac Courvoisier, le remplir de chocolat chaud et le décorer de crème fouettée et arroser tout cela de 1/4 once de crème de cacao brune Meagher’s et de la même quantité de liqueur de framboise. Entourer la tasse d’une serviette à cocktail, puis servir avec une cuillère à thé et du sucre au goût. Se savoure en tête-à-tête avec quelqu’un… ou avec votre ordinateur, pendant que vous faites le tour (très édifiant!) du site www.ecoledesmaitres.com