On aurait tort de trop demander à un resto qui a choisi de rester simple. Il s’est agrandi, depuis trois ans, et dispose maintenant de deux salles à manger communicantes et d’un salon fermé. Le personnel vous accueille avec un plaisir évident. Qui plus est, il se montre aussi désolé que vous quand vous avez l’imprudence de vous pointer sans avoir réservé. Un coup d’oeil à droite, puis à gauche, et vous vous demandez alors: "Mais qu’est-ce qui leur a pris, à tous ces gens, de venir souper justement ici aujourd’hui?" J’en parle d’expérience (et ce dernier mot devrait s’écrire avec trois s à la fin). Bref, ce soir, nous y sommes – munis d’une bouteille de mon vin chilien préféré, soit le Casillero del Diablo. La carte reste fidèle à elle-même, graphiquement sobre et très prolixe de détails. Son "Coin exotique" propose encore les médaillons de requin et la brochette d’alligator et de crevettes cajun. Nous ne nous attardons pas outre mesure aux ris de veau, suprême de poulet, fettucine Alfredo ou autre… Mon amie s’est cantonnée du côté des "langoustines V.I.P." et ne veut plus en bouger. Je choisis d’abord le "festin de crevettes" et change tout à coup d’idée pour me rabattre sur la table d’hôte. Pourquoi? Ben… parce que l’entrée de calmars m’a fait de l’oeil. Quand elle arrive pour de vrai, je suis un peu déçu: rondelles de calmars trop épaisses, panure banale, sauce rouge des antiques "cocktails de crevettes". La première bouchée confirme ce que je redoutais. À côté, la petite salade, toute simple, mériterait presque des éloges. Mais je me console vite en pensant à ce qui suivra. Tout rentre dans l’ordre, en effet, avec l’arrivée de mon "assiette gourmande de crevettes" – grande et belle, décorée d’une moule bien ouverte. Il y a là du riz cuit à point, une salade du genre César, des frites qu’on mange avec plaisir et une adorable petite sauce blanche, pas trop aillée, où je plonge avec délices, l’une après l’autre, chacune de mes 12 crevettes "papillon" – d’ailleurs délectables même sans la sauce. Mon amie m’offre de bonne grâce l’une de ses quatre langoustines grillées. Un petit régal! Je la remercierais bien d’une crevette ou deux, mais son assiette en comporte plusieurs. "C’est vraiment leur force, les crustacés, hein?" Elle acquiesce d’un sourire – ce même sourire qui flottera encore sur ses lèvres longtemps après que nous aurons quitté le restaurant.
Restaurant Crevettes plus
848, rue Commerciale
Saint-Jean-Chrysostome (Québec)
Tél.: (418) 834-2309
Table d’hôte: 18,95 à 33,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et service): 63,35 $
Notre équipe… et la coupe
C’est chez Guido le gourmet que se sont réunis, le 26 février dernier, une trentaine de professionnels de la restauration chargés de tester le "menu secret" de l’équipe culinaire Québec composée de MM. Carl Murray, chef du Voodoo Grill, Laurent Tremblay, l’un des chefs de Guido le gourmet, Joseph Sarrasin, chef et co-propriétaire du 47e Parallèle, Jean-Luc Piquemal, artisan-pâtissier français, et Steve Brassard, professeur de cuisine. Notre équipe s’entraîne, en effet, en vue de la Coupe des nations 2001. Ce festival gastronomique de Québec se déroulera du 23 au 25 mars, au Centre de Foires d’ExpoCité, et se veut, cette année, "une grande fête populaire estivale". Comme le précise le communiqué du festival, "cette année, à Québec, l’été arrive en mars". Les restaurateurs qui participent au festival disposeront à la fois d’un kiosque et d’un espace aménagé en terrasse et y vendront leurs spécialités "selon les préférences de chacun, en bouchées ou en repas". Ambiance de fête, spectacles continuels, bons vins et bonnes bières… Pour vous mettre davantage l’eau à la bouche et pour tout renseignement complémentaire, il suffit d’une petite visite au www.coupedesnations.com
Trente ans déjà!
La semaine dernière, le restaurant La Crémaillère, propriété de MM. Beppino Boezio et Michel Antoine, célébrait en grande pompe son trentième anniversaire. Cet établissement du Vieux-Québec, bien connu des amateurs de bonne chère, s’y était préparé par d’importantes rénovations. Et, le 2 mars, soulignant comme il se doit l’événement, il accueillait à sa table de nombreuses personnalités conviées à un repas digne de sa cuisine qu’inspirent avec un égal bonheur les traditions françaises et italiennes. Pour ajouter au plaisir des invités, ce fut également l’occasion d’une dégustation de vins d’importation privée commentée par M. Jacques Orhon, président de l’Association des sommeliers professionnels.