Restos / Bars

Aviatic Club : Airs de repas

Le décor suggère, en plus chic, l’ambiance des haltes aériennes où se coudoient personnel de bord et voyageurs occasionnels. Et la cuisine s’avère, une fois de plus, délicieusement dépaysante.

Le service est d’une rare gentillesse, mais manque un peu de rigueur et d’à-propos. La serveuse nous a placés dans un angle de la pièce, mon invitée et moi. Une demi-cloison nous isole de l’entrée. Le décor a-t-il changé, depuis la dernière fois que j’ai mis les pieds ici, angoissé comme toujours par tout ce qui évoque les avions? Peut-être pas beaucoup, si j’en juge par les nombreuses photographies de pilotes qui ornent encore les murs. J’ai presque envie de fermer les yeux et de murmurer "Saint-Ex, es-tu là?" Mais je ne crois pas le moment bien choisi pour faire tourner les tables. Quatre ou cinq serveuses jeunes et souriantes s’occupent des nombreux clients qui semblent avoir au moins une longueur d’avance sur nous. Furtivement, du coin de l’oeil, j’apprécie l’esthétique d’un plat servi non loin de nous – vraisemblablement la salade de champignons sauvages au vinaigre balsamique et copeaux de parmesan (autant que je puisse en déduire en consultant le menu du jour). Un peu timide, parce qu’elle m’accompagne pour la première fois, mon invitée hésite à commander un apéritif si je n’en fais pas de même. Alors, va pour un verre de bourgogne aligoté qui donnera la réplique à son campari soda. Elle s’absente quelques minutes. Une surprise l’attend à son retour: nos premiers plats sont déjà servis et nous n’avons même pas entamé nos apéros! Dans mon cas, ce n’est pas bien grave; mes sushis peuvent attendre. Qui plus est, à cause d’un surplus de glaçons, le campari n’a presque aucun goût. On le lui change volontiers, ce qui prend tout de même quelques minutes. Puis nous voilà mettant des gorgées doubles, si je puis dire, dans une véritable course contre le thermomètre. Bref, quand elle y goûte, son velouté de tomates au basilic et croûton provençal, d’ailleurs excellent, est à la température de la pièce. À la fois bon et décevant: incroyable, mais vrai. Une simple (?) question de degrés… De quoi parlons-nous? De tout et de cuisine, de restos, de service… De temps à autre, je consulte la carte posée à côté de moi: les sushis y sont des escales; les séjours prolongés ont pour nom noisettes d’agneau rôties sur polenta frite, steak de thon "sushi grade", à côté d’entrées telles que la poêlée de rognons de veau au porto. Pour la suite, mon invitée avait spontanément choisi; j’avais, de mon côté, à peine hésité. Bien sûr, je goûte avec plaisir à son "koulibiac de saumon, sauce crémeuse à l’aneth, fèves au beurre et flan de maïs". Nous tombons spontanément d’accord sur un premier point: nous ne connaissons aucun rival à ce flan de maïs léger, voluptueux même, discrètement assaisonné. Le koulibiac, de bon goût, laisse un peu à désirer: la chair du saumon se révèle un peu sèche, presque farineuse. Pour ne pas peiner mon invitée, je me garde de trop vanter les délices de ma propre assiette. Mais, à dire vrai, j’ai une furieuse envie d’applaudir, car c’est la longe d’agneau la plus tendre et la plus goûteuse que j’aie jamais mangée dans un restaurant. Légèrement rôtie, enrobée d’une fine croûte de panko au cabernet-sauvignon et thym frais, elle s’étale en tranches de bonne épaisseur que je mange avec une dévotion fébrile. Je goûte à peine à la fondue d’endives et artichauts de Jérusalem. J’apprécie néanmoins la présentation sobre et stylée des assiettes qui enchante l’oeil, réveille les papilles et prédispose bien l’estomac. Le temps passe; il a passé. La salle à manger est presque vide. On nous sert les cafés et nous attendons le dessert de mon invitée. J’ai dû insister pour qu’elle accepte d’en commander un, des truffes blanches au chocolat blanc et Grand Marnier dont une bouchée pourrait vous consoler de tout ce qui ne va pas.

Restaurant Aviatic Club
Gare du Palais
Québec (Québec)
Tél.: (418) 522-3555
Menu du jour: 9,95 à 15,95 $
Table d’hôte: 21,95 à 32,95 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boissons): 61,72$


Carrefour Jeunacte et Le Piolet
Bientôt l’été? C’est la question que je me pose en feignant l’optimisme. Je vois bien qu’il neige des balles, dehors, mais peu importe. J’ai devant moi le bulletin socioculturel du mouvement Carrefour Jeunacte et de son restaurant Le Piolet. Et je n’ai d’yeux que pour les mois de soleil: marché aux puces et dégustation de mets latinos (9 juin); souper-théâtre Cinq filles avec la même robe (les 18, 19, 25 et 26 mai); brunch de la fête des Mères, le 13 mai (animé par le choeur Arc-en-sons); souper ethnique ayant pour thème la Thaïlande (le 5 mai), table d’hôte de mets typiques, diaporama et conférences de Mmes Natacha Veilleux et Isabel Beauchesne. Peu après le brunch de Pâques (15 avril), on vous offre la Grèce (28 avril): diaporama de M. Gilles Maloney et une table d’hôte assez variée, de la chortosoupa (soupe aux légumes) au karidopita (gâteau aux noix et sirop), en passant par le pâté aux épinards, le pâté au fromage, les rouleaux feuilletés au poulet, la moussaka, la salade, etc. Plus près de nous, le 7 avril, c’est La Provence à vélo: conférence et diaporama de M. Yves Tessier, photographe, agrémentant un souper de tapenade tomatée, soupe au pistou, poulet à la niçoise, mesclun de riz, julienne de carottes et Bruxelles en Provence.

Restaurant Le Piolet
103, rue Racine
Loretteville (Québec)
Tél.: 842-7462