Restos / Bars

Le Péché véniel : Prêcher dans le dessert

Ce petit resto fait bien ce qu’il fait, sans prétention aucune. La carte se propose, par sa variété, de plaire à tous les goûts et de convenir à tous les budgets.

On ne résiste jamais longtemps au péché et il n’est jamais trop tôt pour céder, c’est connu. Forts de cette faiblesse – n’est-ce pas? -, nous avons devancé l’heure du souper. Si bien qu’à notre arrivée, le restaurant est presque vide et nous avons le choix des places. Notre table voisine une fenêtre, le bar me fait face. La serveuse s’empresse de modifier la position d’une plante verte suspendue, dont une longue tige élastique effleure la chevelure de mon invitée. Il y a de ces petites attentions qui vous mettent tout de suite en confiance… Deux apéros, bien sûr. Cela nous laisse le temps d’apprécier un décor où dominent les tons clairs – tout un mur de brique, à ma gauche, et les autres de couleur orange, puis les poteaux habillés des mêmes motifs africains recouvrant les banquettes et qu’on retrouve aussi, d’ailleurs, sur la carte où se bousculent toutes les tentations. Fort à propos, Aznavour nous chante en ce moment "j’me demande bien ce que j’vais faire…" Goûter aux "Marmites du Diable" (dont une chaudrée de moules au cari et pesto) ou se laisser aller sans remords à la "Passion mortelle pour deux"? Mon amie me reprochera-t-elle d’avoir sauté les préliminaires – saumon fumé, terrine maison, salades, etc.? Nous nous attardons un peu aux peccadilles, notamment les fajitas, pastas, sandwiches, burgers (dont le "Diablotin"), salades diverses (grecque, César, californienne ou à l’émincé de volaille au gingembre). Il en est de même avec ces "Péchés d’ici et d’ailleurs" qui ont pour nom tartare de mignon de boeuf, poulet sauté au pesto et ses linguine, bavette de cheval à l’échalote et vinaigre de vin rouge. Ma mémoire se fait soudain tyrannique et je choisis illico cette entrée dont je m’étais régalé, l’été dernier, sur la terrasse de ce resto: calmars au citron, accompagnés de frites et de salade. "Mais pas de frites", déclare mon amie à la serveuse, comme si elle avait elle-même commandé le plat. Ladite salade aura vite fait de disparaître, on s’en doute. Les rondelles de calmar, il est vrai, n’auront pas survécu davantage. Légèrement panées, frites, consistantes sans être coriaces, elles vous colmatent la faim et vous laissent un peu démuni pour la suite. Vais-je pouvoir continuer? Mon amie a eu la sagesse ou la malignité de s’arrêter à temps. À voir quel sourire l’illumine au moment où nous entamons notre demi-bouteille d’Orvieto Classico, je sais qu’elle envisage avec sérénité un avenir qui se présente bientôt sous la forme d’une "escalope de veau du Péché véniel"… au cognac, pastis, fond de veau, crème et crevettes. Avec les saveurs que l’on s’imagine, imprégnant une viande tendre, semée de petites crevettes nappées de leur sauce blanche. À côté, des pâtes et une garniture colorée (oignons rouges et verdure). J’ai choisi les "moules à volonté", commençant par les "poulettes" et craignant de devoir en rester là pour… rupture d’appétit, si l’on peut dire. Cette recette simple, certains la ratent parfois; ce n’est pas le cas ici. Je mange avec des tas d’arrière-pensées – d’inavouables autres bols de frites allumettes et mayo, plus toutes les autres moules, les "martini et parmesan"… Au service suivant, elles sont à l’érable et au pesto. Elles sentent bon et n’évoquent pas du tout, à l’odeur, le goût qui va vous surprendre. En effet, elles sont sucrées. Dodues, goûteuses, mais sucrées. Certains en raffolent, semble-t-il. Et comme je n’avais presque plus faim, je me laisse mener par la curiosité: jusqu’où me rendrai-je? Un tout petit peu au-delà de la gourmandise, car on s’y laisse quand même prendre – quitte à ne pas en reprendre la prochaine fois. Mais qui sait?

Restaurant Le Péché véniel
233, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
Tél.: (418) 692-5642
Menu du jour à partir de 9,95 $
Table d’hôte: 19,95 à 29,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et boissons): 79,77 $

Les secrets du chocolat
Chocolatier de métier, auteur du livre La Santé au dessert et professeur au Centre intégré en alimentation et tourisme (CIAT), Didier Girol effectue depuis le 4 avril une tournée dans le réseau de la Bibliothèque de Québec. Sa conférence, agrémentée d’une dégustation commanditée par la société Valrhona, traite de l’histoire du chocolat, de la composition, de la fabrication, de l’utilisation et de la conservation de cet aliment qui est aussi une friandise. On y apprend ce qu’est du "vrai" chocolat, comment fut découvert le cacao et ce qu’il y a de véridique dans tout ce qu’on raconte au sujet du chocolat. Cette conférence-dégustation s’adresse aux adolescents et aux adultes. On y assiste gratuitement dans les bibliothèques suivantes: Collège des Jésuites (5 avril), Les Saules (10 avril), Neufchâtel (11 avril), Saint-Charles (17 avril), Saint-André (18 avril), Saint-Albert (1er mai).
Renseignements: (418) 529-0924, poste 266.