Restos / Bars

Mouton noir : Épicure de jeunesse

Depuis sa réouverture, il y a trois ans, cet établissement cuisine à la française les produits de la région et s’en porte de mieux en mieux. La carte change à peine, d’une saison à l’autre, et le service s’effectue avec les plus beaux sourires du coin.

La journée s’annonce magnifique, à l’égal de notre humeur. Pensez!… Depuis une semaine, nous ne rêvons que sommets… de Charlevoix. Et, comme chaque fois, nous ne traversons pas Baie-Saint-Paul sans nous y arrêter le temps de quelques emplettes, d’un café, sinon d’un apéro suivi de ce qui va de soi. Nous sommes aujourd’hui les premiers dîneurs du Mouton noir: il est à peine 11h30. Le jour entre à flots par la multitude de fenêtres ceinturant la salle à manger où trône un piano noir face à l’entrée. Des haut-parleurs invisibles jazzent tout bas dans ce décor de boiseries claires aux airs champêtres. Avons-nous vraiment faim? Céline n’en est pas sûre; Serge croit qu’une bière ne peut que stimuler l’appétit – vertu que Michèle attribue plutôt à un verre de rouge. En ce qui me concerne, la carte décidera, pour peu que j’exorcise d’un peu de vin blanc les dernières "fébrilités" de la semaine. Nous trinquons, puis notre vue s’égare, dehors, sur la grande terrasse surplombant la rivière du Gouffre. Une vigne encore nue rampe et court en tous sens le long de la balustrade. Nos choix faits, j’ai demandé à consulter la table d’hôte. J’y retrouve avec plaisir ce parfait de foie de volaille au porto et cognac à la Marcel Pagnol, dont j’ai fait mes délices l’an passé. Un peu plus bas, parmi les plats de résistance, quelques beaux souvenirs – notamment le lapereau du père Jeannot mijoté aux pruneaux macérés au cognac et le gigot d’agneau du Québec rôti et son jus aux fines herbes du jardinier Leblond… D’autres évoquent plutôt pour moi des promesses, tels les rosettes de filet de porc, le tournedos de caribou du Grand Nord poêlé aux champignons sauvages, le duo de cuisses de canard confites au parfum de xérès… "Je n’en ai jamais mangé une aussi bonne!" s’exclame Serge à qui l’on vient de servir sa crème d’épinards. De son côté, Céline attaque vaillamment une généreuse terrine de lapin, servie en larges tranches et accompagnée d’un méli-mélo de laitues. Elle en viendra à bout, certes, mais ne prendra rien d’autre. Absorbée par la conversation, Michèle semble ignorer que je lorgne son assiette depuis un bout de temps. "C’est bon?" Elle répond "oui" et, l’instant d’après, me gratifie d’une bouchée – de fins copeaux de veau séché, légers, goûteux, dont elle a effleuré la "purée d’avocats à la mexicaine" parfumée d’ail et légèrement acidulée. De ce fait, elle a droit à quelques cuillerées de ma soupe de poissons à la Marius où surnage un croûton nappé de rouille. Je soupire et cela vaut mille mots, c’est connu. Ensuite, ces dames nous regardent manger, Serge et moi, n’en revenant sans doute pas que nous n’ayons pas encore déclaré forfait. Un peu déçu, tout de même, mon vis-à-vis: son "rôti de porc braisé, patates jaunes à la Mémé et sauce aigre-douce" s’avère plutôt coriace. Il faut une faim têtue pour en triompher. Serge l’emporte haut la main… et la fourchette! Dans mon ciel à moi, le beau fixe: cuisse de canard confite au jus corsé de vinaigre de xérès. Ni excès de sel ou de gras, ni excès d’acidité. Mais du goût tout plein, par contre, et le moelleux d’une chair qui se défait à la moindre sollicitation. Un peu plus tard, tout de suite après les cafés, il me vient à l’esprit une expression inattendue qui me laisse songeur: "Rajeuni d’un repas"!

Restaurant Mouton noir
43, rue Sainte-Anne
Baie-Saint-Paul (Québec)
Tél.: (418) 240-3030
Plat du midi: 12,95 $
Spécial du soir: 16,95 $
Table d’hôte 4 services à partir de 22,90 $
Repas pour quatre (incluant taxes et boissons): 79,44 $

Vignobles et Prairies… un festival boeuf!
La première édition du festival Vignobles et Prairies a été lancée à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (Montréal), le 23 avril dernier, et, le lendemain, au Centre intégré en alimentation et tourisme (Québec). De Laval au Saguenay – Lac-Saint-Jean, une cinquantaine d’hôtels et de restaurants prennent part à cette activité organisée par les Services alimentaires Serca inc. avec la collaboration de l’Alberta Cattle Commission, le Centre d’information sur le boeuf et les Vins Philippe Dandurand. Dans la région de Québec, ils sont 10: Le Figaro, Café Buade, Le Charbon, L’Échaudé, Hôtel Gouverneur (Sainte-Foy), Radisson, Le Continental, Liquor Store, Resto-bistro Saint-James et l’Amarelle. La viande saine et savoureuse du boeuf de l’Alberta sera donc à l’honneur sur toutes ces tables jusqu’à la fin du mois de mai, accompagnée de vins sélectionnés et proposés au verre plutôt qu’à la bouteille. Enfin, dans le but d’encourager la relève hôtelière à cuisiner le boeuf, les Services alimentaires Serca inc. octroient une bourse de mille dollars (1 000 $) au fonds étudiant des deux établissements d’enseignement sollicités pour le lancement du festival Vignobles et Prairies. Pour tout complément d’information, on consultera utilement le site www.vignoblesetprairies.com