Au spectacle? Plutôt dans un temple dédié au culte de la viande. Le gourou se démène autour de l’immense gril, célébrant avec sérieux un étrange rituel ponctué de gestes vifs et précis. Il semble commander au feu, aux longues langues de feu qui lèchent furtivement une entrecôte ou la carcasse ouverte d’un homard. Des torsades de fumée s’élèvent, aspirées par la hotte gigantesque qui les conduit droit… au ciel? Nous serons bientôt exaucés, après nos libations de Regaleali et de Corona. D’autres fidèles le sont déjà. Nous voyons passer des steaks épais comme des missels, des darnes de saumon, des salades colorées, des brochettes entourées de frites, de riz ou de légumes grillés. Nos voeux sont plus modestes, mais notre faim se fait de plus en plus fervente. Nous prenons place sur une banquette de cuir rouge, dans l’aile droite, un peu surélevée, de la pièce. Sur la gauche, au-dessus du bar, un tableau noir annonce en lettres de couleur la dernière innovation de la maison: un "service" de boucherie – des viandes de premier choix qu’on peut emporter pour les faire cuire chez soi. Au-dessus des deux allées, de gigantesques lustres évoquent des braises. Apparemment rien de nouveau dans le décor depuis notre dernière visite. La carte? Aussi alléchante et viandeuse avec ses steaks épais et bien rouges, son suprême de poulet grillé au miel et aux épices cajun, l’assiette Tex-Mex (côtes levées et poitrine de poulet), le tartare de filet mignon, les calmars frits, la noix de ris de veau poêlée, l’assiette du pêcheur… "L’entrée est pour madame?" demande notre serveur. Bien sûr. Mon invitée sourit d’aise. Sur un blinis pas trop épais, des tranches de saumon fumé tièdes forment une fleur dont émerge en pistil une branche de romarin. Tranche de citron, oignons rouges, câpres, touches de crème fraîche semées de caviar noir agrémentent l’ensemble qui, à son tour, agrémente au mieux les minutes qui suivent. Peut-être un petit peu trop salé, le saumon? Mon invitée ne partage pas mon avis… Passons. Pour faire suite à sa Corona, elle se fait servir un verre de Los Molinos. "¡Olé!" Nous trinquons encore, c’est certain, bien décidés à prendre le taureau par les cornes… Ce sont plutôt nos steaks que nous attaquons par la croûte – cette petite croûte fine, vous savez, qui scelle la moindre fissure et vous garde la viande toute moelleuse et goûteuse au milieu. Lors de notre dernière visite, l’an passé, l’un de nos deux steaks laissait à désirer en raison d’une croûte trop charbonneuse et, donc, amère. Le chef, si c’est encore le même, a fait du (bon) chemin depuis. Ce soir, l’enthousiasme risque de me faire déraper dans le superlatif et parler de miracle. Du calme, je me dis. Ce que nous mangeons? Mon invitée, un "Boston Sterling Silver 8 onces", avec force légumes grillés et une "torsade" de pommes de terre en purée. Elle en vient à bout, certes, mais dans quel état! Moi, un "mix grill", c’est-à-dire un résumé de mes préférences: de la vraie viande (en l’occurrence un filet mignon), de grosses (mais vraiment grosses) crevettes et des pétoncles (des vrais). Plus des légumes, des frites, une sauce au poivre, un petit bol de mayonnaise… On en reste groggy. Et nous ne sommes même pas sortis de table que nous envisageons d’essayer, la prochaine fois, la fameuse côte de boeuf rôtie au jus, cuite lentement au four, dont quelques amis nous ont dit tant de bien.
Restaurant Le Charbon
Gare du Palais, Vieux-Port de Québec
Québec (Québec)
Tél.: (418) 522-0133
Menu du jour à partir de 9,95 $
Table d’hôte: 21,95 à 40,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et boissons): 89,24 $
Fromages fins du Québec
Lors du troisième concours annuel Sélection Caséus, le Salon des fromages fins du Québec et la Route gourmande des fromages honoreront prochainement les meilleurs fromages fins québécois de vache, de chèvre ou de brebis. Supervisé par un jury de l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe (ITA), maître d’oeuvre de l’activité, ce concours vise à encourager la production québécoise, tout en permettant au plus grand nombre de découvrir une gamme croissante de fromages dont l’excellence ne cesse de s’affirmer. Au cours d’un dîner de gala qui donnera le coup d’envoi à la septième édition du Salon des fromages fins et du Festival des fromages de Warwick (qui se poursuivra jusqu’au 17 juin), 20 prix prestigieux seront décernés, dont celui de la presse, celui de l’École de laiterie, attribué par des juges experts en évaluation sensorielle, et celui de l’industrie, qui récompensera l’originalité et la qualité de la production fromagère d’une entreprise. En ce qui concerne les Prix du public, il reviendra aux consommateurs de se prononcer, sur une grille d’évaluation, lors des dégustations en magasin et au cours du Salon des fromages fins du Québec. Une vingtaine de magasins IGA (les 31 mai, 1er et 2 juin) et, partout au Québec, une dizaine de boutiques de spécialités (les 7, 8 et 9 juin) permettront donc à tous d’évaluer les fromages inscrits au concours et d’explorer un monde de saveurs et de parfums. Pour tout complément d’information, on consultera utilement le site www.festivaldesfromages.qc.ca