Il Fornetto
La folie italienne s’est emparée de la ville, et l’Ouest n’y échappe pas. Dans le très beau quartier de Lachine, dont le centre historique a des airs de village paisible, s’est installée une modeste pizzeria, il y a déjà plus de 20 ans. La pizza est devenue incontournable, Il Fornetto a grandi. On s’y rend désormais depuis toutes les banlieues ouest de l’île – et même de Westmount. Qu’est-ce qui nous ferait ainsi traverser la ville pour manger de la pizza (au demeurant excellente avec toutes les variantes que l’on connaît et des artichauts frais, des olives de qualité, du fromage goûteux, du basilic frais)? D’abord une cuisine de qualité qui ne se limite plus à des pizzas, mais compte aussi des grillades et des pasta. Ensuite pour manger sur les bords du canal Lachine, avec vue sur les écluses, (presque la mer, si on force un peu sur l’imagination) et aussi pour l’ambiance surprenante de sa très jolie terrasse abritée au deuxième étage, qui nous donne immédiatement le sentiment d’être en vacances. Enfin pour l’atmosphère de trattoria de luxe, dans un décor milanais moderne qu’alourdit une frénésie sympathique; sans oublier les beaux serveurs italiens aux accents anglophiles, et des clients tout aussi bruyants et agités. C’est contagieux! Un mot de précaution: si vous y venez la fin de semaine, que vous ayez une réservation, cela ne vous garantira ni une table ni une courte attente. Le système de réservation de ce restaurant fonctionne un peu comme la politique italienne: quand ça veut! Heureusement, la pizza est excellente, le service plein d’esprit et jovial; et la carte des vins est belle, et bien garnie. Comptez 50 $ à deux pour une entrée, deux pizzas et deux verres de vin incluant les taxes et le service. Le pétrole en sus.
Il Fornetto
1900, boulevard Saint-Joseph, Lachine
Tél.: 637-5253
Pizzaiole
Autrefois voué au hamburger et au club-sandwich, ce monument d’architecture s’est converti à la cuisine de la Petite Italie et à cette autre icône: la pizza, qui a trouvé ici un bel écrin totalement insolite. La Pizzaiole (dont les autres succursales sont au centre-ville et à Outremont) a investi les belles boiseries, le chic bar, l’alu et les similicuirs de l’intérieur de ce resto en forme de bus qui ressemble à un club privé anglais et qui se donne des airs de lobby d’opéra. Mais ce pizza joint de luxe a une autre qualité: celle d’offrir pour un prix presque dérisoire une délicieuse pizza, faite avec de bons produits. Comme tous les champs de mines, La Pizzaiole a ses abris: les pizzas ont des garnitures classiques parfaites, des torrents de fromage, de bon saucisson, des olives goûteuses, de la sauce tomate parfumée et une pâte assez craquante, mais qui ne ressemble pas à du papier cartonné. On se préoccupe de qualité jusqu’à l’espresso, fait d’un café sans failles.
Si le personnel est détendu et affable et qu’il exerce son charme sur sa clientèle, il reste toujours efficace – et dans un lieu aussi exigu, c’est un exploit. Mais si l’on vient dans cette pizzeria, c’est surtout à cause de l’ambiance, un hommage à l’histoire de la cuisine américaine. Comptez une trentaine de dollars pour deux personnes, taxes et service compris. Avec deux verres de vin raisonnablement facturé, tiré d’une carte modeste.
Pizzaiole
4801, rue Saint-Denis
Tél.: 499-9711
À lire:
En Italie, l’histoire de la pizza, c’est un peu comme celle de la pasta: une carte d’identité. Devenue un mets aussi universel que le hamburger avec toutes les variantes que cela suppose, la galette de blé garnie n’est jamais aussi bonne cependant que lorsqu’elle est faite par des Italiens. Ce n’est pourtant pas sur l’histoire de cette galette célèbre entre toutes que se penchent les auteurs de la petite plaquette Pizzas et Fougasses (Marabout), mais sur les produits qui distinguent une vraie bonne pizza italienne de ses cousines américaines. Les recettes sont intelligibles et simples, les photos remarquables pour un livre pas cher. Autre titre sur le sujet: Les Pizzas (Gründ) proposent 60 recettes faciles et rapides. Deux ouvrages utiles.
Amuse-gueule:
En ces temps de fièvre méditerranéenne, d’ambiance de terrasse au soleil, il faut parfois retourner aux sources de ce qui fait la bonne cuisine méridionale. C’est ce que propose le Jardin botanique avec son exposition sur l’olivier. Organisée en collaboration avec la Ville d’Athènes, après tout le berceau historique de l’olivier (non pas son lieu d’origine, mais celui de sa prolifération partout en Méditerranée), cette exposition est présentée à la maison de l’arbre maintenant et jusqu’au 3 novembre.