Restos / Bars

Le Mesclun : Un dîner en Provence

Ouvert depuis moins d’un mois, ce bistro niçois alimente déjà le bouche à oreille. On y va une première fois par curiosité; on y retourne presque d’instinct… pour le  plaisir.

Si la fontaine qui nous fait face bruissait un peu plus fort, nous aurions pu nous croire non loin d’une plage et le dépaysement eût été complet. Pour nous flatter l’imaginaire, il y a tout de même ce petit "acceng" plein de soleil, parfois chantant, qui nous présente en quelques mots les plats du jour: salade niçoise, omelette aux fines herbes, pissaladière, sandwich niçois au thon, l’un ou l’autre accompagné d’une demi-bière. Mon invitée et moi avions commencé par jeter un coup d’oeil à la salle à manger – 10 tables dressées dans un décor agréable, sobre et propret; mais le temps qu’il fait, le soleil qui plombe, la bonne humeur des passants qui enjolive tout cela nous a fait préférer la terrasse plantée de deux immenses parasols clairs. Et puis, deux verres de rosé nous ont semblé inévitables. En trinquant, mon invitée et moi souhaitons bon appétit à la cliente qui, à côté de nous, entame avec une visible satisfaction sa salade au saumon. Le temps de fureter du côté des plats à la carte, nous voyons se remplir la terrasse: des clients seuls, deux couples, un groupe de huit. Ce que nous mangerons est encore un secret même pour nous. Il fait trop chaud et trop "lourd", nous disons-nous, pour la soupe de poissons (rouille épicée et croûtons aillés), la daube à la provençale ou l’assiette du pêcheur (sauce bouillabaisse). Les côtes d’agneau poêlées au thym, peut-être, sinon le saumon rôti à la tapenade noire ou la poitrine de poulet marinée aux citrons et au romarin… Et nous voilà en train de dériver parmi un choix étourdissant de glaces et de sorbets, des "classiques" aux créations originales. C’est finalement la salade de saumon que choisit mon invitée, encouragée en cela par les commentaires de notre voisine de table. Imaginez cet abondant mélange de laitue, de feuilles de chêne, de champignons, mouillé de vinaigrette – une généreuse rasade d’huile d’olive nuancée d’un soupçon de vinaigre balsamique. Par-dessus, le filet de saumon, marqué ici et là des stigmates brunâtres de la cuisson. Si simple, en fait, et si bon! Quant à mon "pan bagnat", il déborde d’une salade à peu près semblable: feuilles de chêne, poivrons verts et rouges, radis, tomates, olives noires, oeufs durs et thon. En général, je boude les salades; celle-là, pourtant, je la harcèle, je la traque partout dans l’assiette – qui ne repart qu’une fois vide, immaculée. Pour fêter mon échappée "végétarienne", je me tape un second verre de rosé, alors que mon invitée, après mille et une tergiversations, se paie le luxe d’une île flottante zébrée de caramel et semée d’amandes effilées. Le pied!

Restaurant Le Mesclun
93, rue du Sault-au-Matelot
Québec (Québec)
Tél.: (418) 692-0600
Plat du jour à partir de 6,50 $
Tables d’hôte entre 16,95 et 35 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boissons) : 35,07 $

Bernard et Les Ancêtres
Une maison vieille de 300 ans et l’une des plus extraordinaires terrasses de la région, cela vous dit quelque chose? Si j’ajoute qu’on y mange aussi bien des pizzas européennes que d’authentiques et savoureux plats traditionnels québécois (dont un imbattable ragoût de boulettes à la patte de cochon), vous aurez deviné qu’il s’agit du restaurant Les Ancêtres de la petite Canadienne, à Saint-Pierre (I.O.). L’été y aura le goût des pâtes au fromage bleu et champignons, du rôti de porc aux patates jaunes, du poulet grand-mère, des moules et frites, des pintadines aux arômes de l’île, du poisson frais, des brochettes d’agneau… Le pianiste Bernard Deviller y sera aussi, chaque vendredi, dès 20 heures, pour agrémenter votre soirée de chansons françaises et québécoises, de jazz et de quelques airs latins.

Restaurant Les Ancêtres de la petite Canadienne
391, chemin Royal
Saint-Pierre, île d’Orléans (Québec)
Tél.: (418) 828-2718

Changement de cap
Tristan et Ys’oeufs, qui se consacrait jusqu’ici aux petits déjeuners, a soudainement changé de vocation. C’est maintenant un restaurant médiéval qui, du jeudi au samedi, devient aussi lieu de spectacle: combats à l’épée, cracheur de feu, barde, danseuse de baladi, etc. Tout cela, et même le service de la table, se fait en tenue d’époque. On en a eu un aperçu lors du souper de presse de la semaine dernière. Au menu figurent entre autres la soupe aux oeufs de cailles, le gibier de poil et de plume servi sur brochettes géantes de quatre pieds, de l’hydromel, la marquise au chocolat et le "Tayllis chocolaté et lait d’amandes au safran" (parfumé en réalité au cari). Outre les petits déjeuners et les dîners d’affaires de la semaine, l’établissement propose aussi un brunch du dimanche.

Tristan et Ys’oeufs
400, boulevard Jean-Lesage
Québec (Québec)
Tél.: (418) 648-6383