Restos / Bars

Bistro « Bis »! : Au Bistro Gourmet 2

L’engouement "succursaliste" touche même des entreprises qui en sont l’incarnation contraire. Un exemple: le bistro, un endroit convivial, où l’on aime généralement prendre ses aises. Au contraire d’un McDo, le bistro authentique, lui, tolère mal le doublon.

L’engouement "succursaliste" touche même des entreprises qui en sont l’incarnation contraire. Un exemple: le bistro, un endroit convivial, où l’on aime généralement prendre ses aises. Au contraire d’un McDo, le bistro authentique, lui, tolère mal le doublon.

Malgré cela, les patrons du Bistro Gourmet ne se préoccupent pas trop de ce genre de sémiotique. Chez eux, et ce, depuis plusieurs années, on mange bien, très bien même, d’une cuisine française sans maniérisme toujours soignée, proposée à des prix honnêtes; et où les plats ont du goût et où les sauces sont d’une exécution sans failles. En un mot, ce bistro continue d’être une halte ravissante où tout le centre-ville se précipite.

Serait-ce la popularité du lieu qui a inspiré les patrons à lui donner un acolyte? En tout cas, ils ont fait le pari d’ouvrir un autre Bistro Gourmet, cette fois au coeur du Plateau. Dans un décor du même genre, dans des tons de crème au beurre, simple mais élégant, avec banquettes et grands miroirs. À cette différence toutefois: l’espace occupé, celui d’une ancienne crêperie, est deux fois plus grand que le premier, sans compter une terrasse couverte d’une marquise à la parisienne. Ce qui cause quelques problèmes de coordination entre la salle et les cuisines. Des ennuis qui seraient réellement pardonnables compte tenu de la qualité égale de la cuisine, et des prix encore sages, si l’on s’excusait pour l’attente interminable et le service disloqué. Ce qui n’est pas fait.

Cela dit, la cuisine de style toujours aussi classique est encore fraîche et assez bien maîtrisée techniquement malgré une tendance à mettre des garnitures futiles. Des deux propositions de menus, nous choisissons une salade fraîcheur, comme les concoctaient les grand-mères d’autrefois: un panaché de laitues parfaitement nappé d’une émulsion faite de crème fraîche, de jus de citron, et d’un peu de moutarde. Un bonheur! Le confit de canard fondant est à point, juste assez gras et savoureux, et se présente sur quelques feuilles de laitue qu’on découvre cachés sous des tranches d’oranges – qui disparaissent précipitamment sur les bords de l’assiette. En plat, un mignon de boeuf cuit avec précision, dont le sang se mêle à une sauce courte et plutôt raffinée à base d’échalotes et de vin rouge, est servi avec des frites irrésistibles. Entre un foie de veau grillé, un carré d’agneau provençal, un jarret braisé, nous optons pour la côte de porc aux marrons. Mais c’est une erreur. Le chef semble plus à l’aise avec les grillades classiques qu’avec les sauces complexes exigeant une attention propre. La sauce aux marrons qui nappe la côte de porc – du reste délicieuse – est faite de crème de marrons sucrée! Et masque entièrement ce qui reste de parfum à cette viande un peu sèche. J’entends déjà les protestations: le porc est compatible avec les sauces douces. Douces oui, mais pas sucrées! On sert les viandes avec un singulier petit baluchon de chou cuit à la vapeur et fourré d’un hachis de légumes, absolument délicieux. En finale, les fraises sont trop peu mûres – et nous sommes en pleine saison – mais elles sont nappées d’une véritable Chantilly et la tarte aux pommes, encore un classique bien fait, chatouille les points perdus par les quelques heurts du service.

Non! la cuisine de ce bistro n’est pas éblouissante, d’ailleurs elle n’en a pas la prétention. Elle est cependant honnête, généreuse et pleine de goût. La carte des vins est riche en petits crus, facturés correctement. Seul le service et la coordination devraient être reconsidérés: pas assez de personnel les week-ends peut-être? Comptez 60 $, avec les taxes et le service mais avant le vin.

AU BISTRO GOURMET 2
4007, rue Saint-Denis
Tél.: 844-0555

CAFÉ CULTURE
Soupe Soup

Avec un nom comme celui-là, on s’attendrait à trouver un lieu qui donne dans le liquide chaud. Ou froid. Mais dans ce petit café dont les murs sont faits de fausses boiseries peintes, et décoré comme les cafés baba-cool des années 60, et où la cuisine ouverte ne cache aucun secret, tout est fait à l’instant – sandwichs originaux et délicieux, soupes, salades, biscuits chauds et autres gâteries, espressi et cappuccini – et avec des produits de grande qualité, du chocolat Valrhona, du café Illy et j’en passe. Ce qui nous change des Cafés de chaîne, banals, médiocres et tricheurs! Ici, on ne triche pas, on ne fait pas dans le faux, on ne se moque pas des clients: on les bichonne. Une excellente petite adresse, nostalgique et tenue avec beaucoup de soin par une équipe féminine. Pas cher.

SOUPE SOUP
80, avenue Duluth Est
Tél.: 380-0880

Amuse-gueule
Un peu de lecture légère pour inspirer les soirées sur la terrasse. Publié aux Éditions du Chêne, Recevoir aux Beaux Jours rédigé par l’équipe du magazine féminin Marie-Claire, suggère différents thèmes gourmands et une centaine de recettes pour mettre un peu d’imagination et d’excentricité dans votre vie sociale: quoi manger, quoi boire, et surtout quel thème adopter pour un repas alfresco (Italie, le verger, les Alpes, autour du miel, des fleurs, du citron, les mers du Sud, les dunes etc.). Un livre de belles images, bien fait et fort utile.