Restos / Bars

Le Rameau d’olivier : Tajine tonique

La gentillesse du service et la constance de la table caractérisent ce "petit" resto qui a encore grandi pour accueillir une clientèle croissante.

Tout au fond de la pièce, derrière les légers rideaux rouges relevés en fausse arcade, Enrico Macias nous exhorte en arabe à voir de plus près la beauté des choses et du monde. Koum Tara… Aucune tristesse, aucune mélancolie dans cette chanson qui s’inspire des bruits mêmes de la vie. Appareillant du port d’Alger dessiné sur le mur qui fait face à l’entrée, nous laissons donc voguer notre imagination. Zelliges, tableaux, théières, assiettes, tous les éléments du décor nous sont autant d’escales parfumées: l’odeur des tajines et des grillades qui provient des cuisines fait justement partie des beautés… savourables et nous assure que notre appétit se porte à merveille.

Un verre de Médéa, un coup d’oeil au tableau installé devant nous, et hop! "Mon choix est fait", déclare mon amie. Je suis un peu plus lent, sans doute parce que je carbure à l’eau fraîche. À la vérité, j’ai un peu faim de tout: de chorba (soupe aux légumes, menthe et coriandre), d’aubergine farcie aux noix, de boureks, de moules à la sauce méditerranéenne. Je me restreins tout de même à la pastilla, du moins en ce qui concerne le premier service. Pour la suite, on verra… Non. Voyons tout de suite: brochette de poulet aux herbes? Couscous royal ou aux légumes? Assiette de fruits de mer?… Et la décision se prend enfin toute seule. C’est ce que je crois, du moins.

La vraie surprise de l’entrée servie à mon amie, ce sont les citrons confits, incroyablement odorants. Pour ce qui est de leur goût, on n’y décèle ni amertume ni acidité, contrairement à ce qui se produit quand on n’en maîtrise pas la préparation. Ils font escorte à des sardines (que j’aime) mouillées de sauce tomate (ce que je n’ai personnellement jamais apprécié). Ma propre assiette attend que je lui accorde au moins une oeillade, mais je me rends avec elle jusqu’aux outrages – aux derniers, car ce sont les meilleurs. In memoriam, la pastilla! Trop délicieuse pour se tenir longtemps peinarde devant moi. La farce en est légère, les saveurs subtiles. Même la cannelle se fait discrète et se laisse deviner comme à regret. Au moment où repartent nos petites assiettes, ma compagne se commande un autre verre de vin rouge. Quand, un peu plus tard, on découvre brusquement devant elle le tajine fumant, le plaisir anticipé (mais elle prétend que c’est plutôt la vapeur!) lui embue les yeux. Ce plat, elle l’évoque toujours avec émotion et ne se le fait pas servir n’importe où. Aux amandes, aux pruneaux et aux morceaux d’abricots brûlants qu’elle mire un moment avant de les faire disparaître derrière son sourire. "Ben… et moi?" Elle prétend qu’elle ne m’avait pas oublié et me le prouve d’un bon geste: un pruneau dodu rivé d’un coup de fourchette à un gros morceau d’agneau tout imprégné de sauce. Je m’enhardis à lui chiper une gorgée de vin rouge. Je ne suis pas moins bien servi: grillade d’agneau et merguez sur lit de couscous aux légumes. Ce plat embaume, lui aussi, et vous encourage tout bas à le manger: "Kouli… kouli…" Savoureux, est-il besoin de le dire? Les merguez, pas trop piquantes; l’agneau, très goûteux, me déçoit un peu: je ne suis pas tombé sur un morceau des plus tendres. Mon amie, à qui je me confie, conclut par la réplique finale d’une vieille blague: "Pas tendre? Tu voulais de la nourriture ou de l’affection?" Le rire l’emporte, évidemment, et nous repartons tout guillerets après le thé rituel.

Restaurant Le Rameau d’olivier
1282, avenue Maguire
Sillery (Québec)
Téléphone: (418) 687-9725
Menu du midi: 7,95 à 11,95 $
Table d’hôte: 15,95 à 19,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 48,77 $

Vernissage aux tapas
Encouragé par le succès de ses cinq à sept artistiques, le Café du Clocher penché a lancé depuis peu ses "Mardis tapas". Il organise ainsi, chaque premier mardi du mois, le vernissage d’un artiste de la relève dont les oeuvres restent sur place pendant les semaines suivantes. Un groupe de musiciens y est toujours présent. Le mardi 4 décembre sera particulier: ce sont les oeuvres d’un collectif d’artistes (15 peintres, sculpteurs et céramistes regroupés sous le nom d’ESARTE) qui seront dévoilées au public, sur des airs de bossa nova interprétés par une petite formation musicale. Une conférence de presse aura lieu à 17 h et, pendant toute la soirée, le public aura l’occasion de déguster de délicieuses tapas et des vins de qualité offerts à prix populaires. Il est préférable de réserver sa table: (418) 640-0597.

Café du Clocher penché
203, rue Saint-Joseph Est
Québec (Québec)
(418) 640-0597

Un p’tit cochon pour les fêtes… et après
Ceux qui fréquentent les restaurants Le Cochon dingue surtout pour les desserts, mais aussi les autres, ne manqueront pas d’apprécier le dernier-né du groupe: Le Petit Cochon dingue, une boulangerie-pâtisserie où les desserts, nombreux et variés, sont confectionnés de manière tout à fait artisanale (pommes pelées sur place, croûtes maison, etc.). Le café-sandwicherie qui fait partie intégrante de l’établissement propose lui aussi tout un choix de produits maison qu’on peut emporter ou consommer sur place, du petit déjeuner au souper.

Le Petit Cochon dingue
6, rue du Cul-de-Sac
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 694-0303