Le dimanche, jour de paresse légale et sanctifiée, il faut de fichues bonnes raisons pour me tirer du lit un peu tôt. Cela commence en général par un pré-conditionnement de 48 heures, du genre: "Il paraît que leur petit déjeuner sort vraiment de l’ordinaire…" Si ma compagne a pris le temps de se renseigner, j’ai droit à quelques détails. Cette fois, nib de nib (comme on "argotait" autrefois). En ce dimanche frileux, donc, c’est sans grande conviction que j’ouvre la petite carte design du Bistango, stylée, bavarde… et brillamment secondée, dans sa tentative de séduction, par des odeurs denses – et fort agréables – qui font un petit saut de la cuisine jusqu’à nous. Celle du soir, que je demande à consulter, n’est pas moins prolixe avec sa salade folle au magret de canard séché (chèvre cendré, vinaigrette de poires), son curry de crevettes et langoustines, ses carré d’agneau au bleu et au porto, côte de veau de lait mariné aux herbes (pommes de terre à l’huile de truffes, prosciutto et artichauts)… Cela me rappelle un peu certains midis où j’aboutissais là avec des amis ou des collègues. Si quelqu’un ne salive pas en lisant ça, propulsez-le à l’urgence. Nos jus d’orange bien entamés, nous évaluons mentalement les mérites respectifs des oeufs bénédictine ou florentine, du panier de viennoiseries, des crêpes gourmandes, de la montagne de fruits, du sandwich au pain doré, des linguine Bistango. L’inspiration? Elle est multiple, elle abonde. Ainsi, à force de tergiverser, je me fais couper l’herbe sous les pieds. Mon amie commande exactement ce qui aurait fini par me tenter. Je me rabats illico sur les oeufs pochés au chèvre, feuilleté, épinards, fruits et café. Ladite amie se rattrape de justesse à la table: "Tu ne prends pas de viande!" Non. Pour tout dire, je ne m’en aperçois presque plus, une fois les hostilités entamées d’une fourchette leste. Une petite pincée de sel pour réveiller les épinards, une de poivre pour agacer les oeufs trop indolents dans leur cocon de chèvre, et voilà. Pastèque, cantaloup et tranche d’orange assurent les mini-pauses fraîcheur. Mon bonheur eût été parfait si mon amie ne m’avait fait goûter à ses longs "rouleaux impériaux au crabe asiatique". D’un seul coup, envie, jalousie, gourmandise et consorts me tombent dessus sans crier gare. Incroyable, mais vrai: ces rouleaux sont parmi les meilleurs que j’aie mangés. Et accompagnés de tout ce qu’il faut pour en nuancer les saveurs d’une bouchée à l’autre – mayonnaise au soya, chili et coriandre, mesclun délicatement mouillé d’une vinaigrette qualifiée par mon amie de "pas piquée des vers". Il est trop tard pour proposer une permutation d’assiettes. Mais peut-être pas pour commander à mon tour la même chose? Mais la raison intervient toujours, hélas! Alors qu’on ne lui a rien demandé!
Restaurant Bistango
1200, avenue Germain-des-Prés
Sainte-Foy (Québec)
Téléphone: (418) 658-8780
Menu du midi: 9,95 à 12,95 $
Table d’hôte: 22,95 à 28,95 $
Petit déjeuner complet pour deux (taxes incluses): 28,58 $
Cinq à sept sur canapés
Canapés froids pour soirée chaude: voilà par quoi le Musée de la civilisation vous suggère de commencer à célébrer la Saint-Valentin, sur fond de musique langoureuse interprétée par le violoniste Jocelyn Guillemette. Il s’agit de canapés coquins et gourmands, à base d’ingrédients aphrodisiaques, fabriqués avec… amour par les élèves du Centre intégré en alimentation et tourisme (CIAT). Cela a lieu, bien sûr, le jeudi 14 février, à partir de 17 h. Afin de vous émoustiller les sens, ces cuisiniers-cupidons se sont laissé inspirer par: l’huître, chère à Casanova; l’artichaut, qu’on effeuille avec langueur, et sa crème de curry; l’oeuf de caille, à la saveur subtile, et son ail-au-lit; le céleri, surnommé "l’amour en branche" en raison de ses propriétés tonifiantes, servi avec des trempettes chaudement épicées ou condimentées de fines herbes guillerettes… et bien d’autres encore, que vous ferez précéder d’un jus de gingembre africain ou d’un stimulant ti-punch au rhum antillais. Pour l’apothéose, une surprise au chocolat, ce fidèle complice de la Saint-Valentin. Pour l’occasion, le coordonnateur de la dégustation, le chef Didier Girol, agira également comme animateur pour vous présenter chacun des canapés et vous révéler leurs propriétés secrètes. Ce soir-là, le Musée de la civilisation ne fermera pas ses portes avant 20 h. Vous aurez ainsi l’occasion de visiter les deux expositions en cours: Tours de table, pour vous mettre en appétit, et Talons et tentations, qui regroupe plus de 300 modèles de chaussures provenant des plus grands musées et collections du genre à travers le monde. Coût: 3 $ pour les Amis du Musée; 6 $ pour le grand public. Il est essentiel de réserver: (418) 643-2158.