Nous sommes une dizaine autour de la grande table dressée pour l’occasion: l’anniversaire d’un restaurant qui a pour emblème le foie gras et pour mission le bonheur des convives. Cinq années de bons et… royaux services. Les murs ocre, qu’on semble avoir flattés au pochoir, s’éclairent à intervalles des couleurs provençales de quelques tableaux signés Claude Tartelin. Il y a, je crois, de la musique, mais je n’y fais pas attention: nos conversations se suivent, s’entremêlent, bifurquent, changent d’allure et se ressemblent de moins en moins. Toutefois, elles reviennent assez régulièrement, en même temps que nos yeux, sur la feuille détaillant le menu de dégustation concocté par le chef Léïla Brière. Les framboisines servies en apéro (cointreau, liqueur de framboise et champagne) tirent à leur fin. Du moins, nous les y conduisons d’une main sûre, et avec cette même ardeur que nous mettons à terminer les "mises en bouche". On nous sert peu après un Domaine du Noble (Loupiac). Et alors arrivent nos entrées. Quelques sourires voltigent ici et là, tandis qu’on nous présente les joyaux de la petite assiette: foie gras au torchon et confit de foie gras. Les premiers éloges se manifestent sous forme de sourires plus larges et de regards complices. Il ne me vient à l’esprit qu’un mot: confortable. Le foie gras se plaît dans la bouche et y prend moelleusement ses aises. Les nuances de goût se font subtiles. Une bouchée libère un peu de douceur, une autre livre un lointain effluve d’aromate. En attendant les sept autres services de ce menu spécial, je m’évade quelques minutes dans la grande carte, histoire de… folâtrer, comme on ne dit plus, parmi les rillettes de lièvre aux airelles (confit de carottes et gingembre sur feuilles de bibb), pavé de flétan de Gaspésie à l’aigre-doux et aux baies de sureau, carré d’agneau, magret de canard, demi-perdrix, entrelacé de ris de veau et de rognons de veau au xérès, éventail de daim en caramel d’épices. Quand je reviens à la réalité, ce n’est certes pas pour déchanter, mais pour souhaiter la bienvenue à l’assiette de noix de Saint-Jacques rôties au chorizo, rehaussée d’un bref lacis de beurre mousseux au paprika et décorée de basilic pourpre. Avec, pour compagnon, un muscadet sur lie (La Sablette). Le plaisir et l’harmonie nous sont une fois de plus fidèles. Ils le seront encore quand, après le granité de fruits de la passion à la vodka, nous abordons le filet d’omble de fontaine au caviar de lompe – émulsion de poivrons verts à la lime, fondue aux deux endives, émincé de jambon de Parme. Belle connivence avec le Chablis Bichot – dont je reprendrai volontiers pour éviter le vin rouge (Lussac Saint-Émilion) qui donnera plus tard la réplique au tressé de filet d’agneau au jus de farigoule (purée de céleri-rave à la tapenade). Après cela, d’ailleurs, je m’estime plus que comblé et mûr pour une longue marche apéritive. Et sans doute un peu jaloux de toutes ces fourchettes qui se lancent à l’assaut d’une assiette de fromages du Québec décorée d’une tuile au thym. Je cède au porto qui me nargue, là, du haut de ses 10 ans d’âge, et me laisse raconter par ma compagne, dans le tuyau de l’oreille, les bienfaits intimes du chaud-froid de mirabelles de Lorraine à la bergamote, humecté d’un léger sirop à l’eau-de-vie de mirabelles.
Restaurant Guido le gourmet
73, rue Sainte-Anne
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 692-3856
Menu du midi: 10,95 à 16,95 $
Spécial dégustation: 59,95 $
Table d’hôte: 27,95 à 45,95 $
Le secret des Crétois
Le lundi 4 mars a eu lieu, à la Maison Lorlan, la présentation gratuite et commentée d’un vidéo concernant l’alimentation méditerranéenne, ce régime crétois souvent qualifié de "miraculeux". On sait que, de tous les humains, les Crétois possèdent la plus grande longévité et présentent le plus faible taux d’affections cardiovasculaires. La présentation de ce vidéo inaugurait une nouvelle série d’ateliers dirigés par deux diététistes-nutritionnistes d’expérience, Mmes Marie Béïque et Hélène Baribeau. La Démystification des régimes, Tout sur les gras, etc.: autant de rencontres instructives… et gourmandes, puisque chacune s’achève sur une dégustation et que la dernière s’intitule Un festin crétois. Ceux qui ont "raté" le vidéo peuvent tout de même s’inscrire aux ateliers (ou se renseigner) en composant le (418) 523-0009.
Festin Komaba
Le restaurant Sushi Taxi de Sainte-Foy accueille jusqu’au 10 mars un chef réputé, Mme Masumi Komaba, qui a oeuvré dans les cuisines de restaurants aussi prestigieux que Koji’s (Vancouver) et Wakamono (Montréal), pour ne citer que ceux-là. On vous invite donc à prendre part au Festin Komaba: foie gras de lotte de mer sur laitue et algues, soupe du grand chef, dégustation de plusieurs sashimis (thon rouge, bar noir, maquereau, etc.) accompagnés de trois sauces, assiette "Sushis de Masumi" composée des meilleurs poissons et caviars, un litre de saké, thé, café, panaché de sorbets.
Restaurant Sushi Taxi
989, route de l’Église
Sainte-Foy (Québec)
"Festin Komaba" (taxes incluses): 75 $ par personne
Téléphone: (418) 653-7775