Restos / Bars

La Rose des sables : Vol au-dessus d'un nid de couscous

Un petit resto qui offre aussi un service de traiteur. Le service s’avère un peu cahoteux. La cuisine, plutôt simple, propose aussi bien des sous-marins que des spécialités  algériennes.

J’avoue n’avoir jamais fréquenté ce restaurant à l’époque où il logeait au bas de l’avenue Cartier, de même que j’ignore s’il a quelque rapport avec cette "Rose des sables" qui, jadis, avait pignon sur la rue Saint-Jean. J’en fais donc l’expérience ce soir, dans ces nouveaux locaux où l’établissement loge depuis peu. En entrant, on débouche dans une salle de dimensions moyennes où quelques clients mangent en silence. Des couscoussières brillent au-dessus d’une haute étagère proposant des denrées diverses – pois chiches, huile d’olive, etc. Dans la seconde salle à manger, située près des cuisines, nous choisissons une petite table flanquée de deux sièges évoquant des moitiés de banquettes. Quoique poli, l’accueil a quelque chose d’un peu froid; mais nous aurons droit à un ou deux vagues sourires vers la fin du repas. Entre les deux pages de la carte, on a glissé une feuille volante qui détaille la table d’hôte. Nous passons outre la rubrique des sous-marins aux merguez, à l’agneau, au poulet, à l’avocat, au roast-beef, jambon et toutim; nous faisons de même en ce qui concerne les salades (taboulé, coeurs d’artichauts, etc.), préférant faire des couscous le premier sujet de nos interrogations: aux légumes? au poulet? au… Un ramdam du tonnerre éclate soudain derrière moi. Un employé furieux "garroche" littéralement des chaises dans un coin, ronchonne sans retenue, soulève une trappe et disparaît dans un escalier conduisant à la cave. La présence des clients ne le gêne absolument pas – le stimule même, qui sait! Mon amie et moi reprenons donc notre lecture jalonnée de foie d’agneau grillé, feuilles de vignes farcies, coeurs d’agneau grillés… Et voilà le ronchonneur qui remonte, l’humeur à peine tempérée. On l’entend encore babiller un chouïa, alors que, revenant tant bien que mal à nos préoccupations, nous constatons qu’il faut ici apporter sa propre bouteille de vin. Mon amie part en quérir une, me laissant le soin de placer sa commande. En attendant ma "soupe maison", j’examine sans hâte le décor, les rampes d’éclairage fixées au plafond rouge, les rares tableaux et assiettes décorant ces murs jaunes que ceint, à mi-hauteur, un étroit carrelage de mosaïque. Un palmier verdit à quelques pas de moi. Sur la gauche, deux clientes conversent tout bas. Et voici, rouge et fumante, ma chorba aux tomates et au blé concassé. Certains, parfois, y ajoutent du vermicelle et des carottes; cette fois, ce n’est pas le cas, mais ce potage bien relevé a très bon goût. Mon amie revient, armée d’une demi-bouteille de Mommessin. L’une des serveuses avait déjà déposé un tire-bouchon sur la table; toutefois, il nous a fallu demander un verre pour le vin. Nos couscous s’amènent, imposants, parfumés, tout aussi fumants que la chorba. J’ai le "Royal": une merguez de bon goût, à peine piquante, ferme et moelleuse; une côtelette d’agneau bien cuite, goûteuse; et enfin une cuisse de poulet un peu fade et nettement trop cuite. Tout cela se mêle à des légumes (mange-tout, carottes, chou et céleri) et couronne une abondance de semoule infiltrée d’un bouillon bien assaisonné. Celui de mon amie est au poulet – du poulet un peu fade, là encore, mais qui acquiert un brin de caractère moyennant une bonne dose de harissa. Je me fais servir, pour au moins conclure en beauté, un café au lait d’amande, servi dans un grand verre à anse et empanaché de crème fouettée. Mon amie, elle, s’en va fureter du côté du comptoir aux pâtisseries. Son choix se porte sur un délicieux dessert à base de semoule, pas trop sucré, qu’on nous présente en termes de "losange aux pistaches".

Restaurant La Rose des sables
24, boulevard René-Lévesque
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 522-6682
Menu du midi: 6,95 à 8,95 $
Table d’hôte: 13,95 à 17,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et service): 39,06 $