"Certains sont capables de lancer une campagne publicitaire rien que pour annoncer un nouveau plat de pâtes au menu… ou même une carotte de plus dans le potage!" Quand j’exagère de la sorte, mon amie éclate de rire; elle sait bien que ce n’est pas sérieux (pas trop) et que je me prépare à embrayer avec quelque chose du genre: "Par contre, tu vois…" Cette fois, voulant la dérouter, je passe outre la formule de transition pour affirmer que j’apprécie la discrétion de ce resto. N’était cet ami rencontré par hasard sur la rue Saint-Jean, nous n’aurions pas su d’avance que La Playa avait changé de propriétaires et de chef. Nous apprendrons aussi, par d’autres voix, que des groupes différents se produisent à chaque semaine à l’occasion des "Jeudis Jazz". C’est donc presque avec un esprit neuf, vierge de toute attente, que nous avons franchi le seuil de l’établissement. Étourdissante de variété, la carte des martinis nous a presque immédiatement mobilisés pour un examen aussi intense que long – que l’on savoure plutôt qu’on ne le subit. Et nous avons finalement élu nos apéros: pour mon amie, un "Subtil" (vodka, vermouth blanc et pineau) et, pour moi, un "La Playa" (jus d’orange, jus d’ananas et schnapps aux pêches). De notre table, je découvre maintenant une vue laminée de San Francisco. Un calendrier aztèque se détache sur le mur de droite, entre un passe-plat vivement éclairé et un tableau noir annonçant "Nos petits préférés" – Béringer, Rabbit Ridge, etc. La vraie carte des vins, bien que modeste, présente quant à elle un choix intelligent de cépages à des prix raisonnables. Pour ce qui est de la nourriture, nous cherchons l’inspiration parmi les salades (césar, "Playa"…), les soupes, les plats tex-mex ("hambourgeois", tacos et autres) et les pâtes regroupées sous diverses rubriques du genre classiques, californiennes, distinctives, etc. Nos premiers plats nous sont servis assez rapidement: une salade, au goût légèrement fumé, croquante, très apéritive, et un potage "Texan" dont je ne me lasserais pas quand bien même j’en mangerais tous les jours. Mon potage serait sans doute plus onctueux si le chef avait utilisé une passoire plus fine, mais, en ce qui concerne le goût, il est parfait, je veux dire à la fois riche et savamment assaisonné. Pour la suite, nous attendons un peu. Mon amie entame son verre de Terra Nostra peu avant que s’annoncent nos plats, brûlants, auréolés en quelque sorte de leurs parfums… exotiques. Des pâtes "Sierra Nevada" pour elle: chair de cactus, poulet, crevettes, légumes (carottes, poivrons, etc.), tout cela sauté à l’huile d’olive épicée, entendez par là bien relevée. Et j’ajoute, après y avoir goûté: "dispensatrice d’une chaleur bienfaisante". Les linguine, un peu trop al dente à mon goût (je ne suis pas puriste), s’imprègnent bien des différentes saveurs et… comment dirais-je? font voyager un peu les papilles. Pour ce qui est de mes penne, ils ne m’emmènent pas bien loin, car ils ont pour nom "Île d’Orléans". Mais l’excursion en vaut la peine: morceaux de canard fumé, champignons, épinards sautés, fromage de chèvre (peut-être un peu trop pâteux), tout cela bien assaisonné aussi, appétissant et luisant d’huile d’olive. On en mangerait. C’est justement ce que je fais. Le plus possible. Jusqu’à déclarer forfait et demander enfin un café comme on réclame une bouée de sauvetage. Puis, sur fond de Bet.e & Stef, nous nous laissons parler des desserts… pour le plaisir de l’ouïe.
Restaurant La Playa
780, rue Saint-Jean
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 522-3989
Menus du midi: 8,95 à 12,95 $
Table d’hôte pour deux: 51,95 et 58,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 57,46 $
Coupe des nations 2002
Le quatrième Festival de la gastronomie de Québec – Coupe des nations 2002 aura lieu du 26 au 28 avril au Centre de foires d’ExpoCité, à Québec. Grâce à la nouvelle formule conçue par la Corporation des restaurateurs de Québec, organisatrice de l’événement, tous les chefs participant aux compétitions culinaires chaudes (internationales, nationales ou régionales) auront l’occasion de démontrer leurs talents devant le public. Ils occuperont à tour de rôle la scène Métro GP, expliquant chaque fois leurs méthodes et leurs techniques à chacune des étapes de leurs réalisations. Ces démonstrations, animées par Mario Martel, chef des cuisines et chef du développement alimentaire de Métro GP, devraient constituer de véritables cours de cuisine. Enfin, pour répondre à la demande du public, les organisateurs ont prévu un emplacement où les visiteurs viendront rencontrer les chefs pendant toute la durée de l’événement, leur parler, leur demander trucs et conseils. Pour les détails de la programmation, on consultera utilement le site www.coupedesnations.com. On peut aussi se renseigner directement auprès de la Corporation des restaurateurs de Québec: (418) 683-4150.