Italien? Il le clame à sa façon sur tous les murs, et les haut-parleurs nous le laissent entendre dans la langue des Dante, Testa et Conte. Le soleil se rue par les grandes baies vitrées et vient s’égailler dans un décor tout de clins d’oeil et d’allusions, où la verdure n’a pas besoin d’être naturelle pour être vraie. Un grand lustre domine la pièce, pointant ses branches dans toutes les directions que le regard s’empresse de suivre, soit pour dénombrer ici ou là les bouteilles et les jarres de verre garnissant les étagères, soit pour escalader l’escalier filant en longue volute vers la seconde salle à manger. Ces lieux dégagent une indéfinissable impression de liberté, voire de démesure. Ce que s’empressent de confirmer le comptoir vitré proposant une variété d’antipasti – à base de pâtes, macédoine de légumes, poivrons, betteraves – et la carte que nous parcourons en sirotant nos rosés (Argiolas, Serra Lori 2000). Il y a là de quoi soutenir plusieurs sièges: viandes et poissons, pasta, risotto, polenta, pizzas, sans parler du carpaccio, des tartares, saucisses italiennes et légumes grillés, osso buco et gremolata… Mais il ne s’agit pour nous que de calmer une faim subite et pressante. Je choisis l’entrée de trois antipasti – la macédoine de carottes et céleri aux crevettes, qui me tente, et les deux que mon amie souhaite goûter: les épinards, soja et pignons ainsi que cette surprenante association de poivrons multicolores et de poires. Les vinaigrettes et mayonnaise sont "maison", bonnes, d’un goût fin. Je les crois aussi apéritives, si j’en juge par ce soudain besoin de goûter à la petite pièce montée servie à ma compagne: deux étages de fine polenta enfermant du fromage de chèvre et des dés de tomates. Tout autour, de généreuses tranches de portobella dans une sauce brune qu’on mangerait à grandes cuillerées. Les saveurs y sont soutenues, corsées, proches de la saturation. J’aime. J’aimerai tout autant, un peu plus tard, et pour les mêmes qualités, mes noisettes de porc farcies de prosciutto, de provolone et d’épinards. De l’oignon, deux ou trois fins haricots, une sauce qui s’épuise trop vite – comme tout le reste, d’ailleurs – et qui vous laisse sur les lèvres un sourire un peu béat. Mon amie, elle, a déjà ralenti l’allure. En guise de plat principal, elle avait choisi une… seconde entrée: des calmars frits, dorés, finement panés, bien assaisonnés (quoique un petit peu trop salés à mon goût) et accompagnés d’ailloli. L’appétit essaie de survivre, mais déclare bientôt forfait. Sur la carte, que j’ai gardée avec moi, nous ne survolons les desserts que pour le plaisir des yeux: cannoli, tiramisu, salade de fruits et une vieille connaissance, l’inoubliable tarte pom’sucre. Une version instrumentale de O Sole Mio prend la relève d’un succès d’Aznavour, chanté en italien, et nous accompagne jusqu’à la sortie. C’est justement le soleil qui nous accueille, dehors, au moment où mon amie résume ses impressions: "Ils sont gentils… et j’ai bien mangé."
Restaurant Jaune tomate
3121, boulevard Hochelaga
Sainte-Foy (Québec)
Téléphone: (418) 658-4415
Menus du jour: 9,95 à 12,50 $
Tables d’hôte: 21,95 à 26,95 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 43,01 $
De vache, de chèvre ou de brebis
Le concours annuel Sélection Caséus honorera sous peu les meilleurs fromages québécois de vache, de chèvre ou de brebis. Ce sera, comme d’habitude, à l’occasion du Salon des fromages fins du Québec et du Festival des fromages (La Route gourmande des fromages) qui sera lancé à Warwick, le 14 juin prochain, au cours d’un dîner de gala. Rappelons que toutes les régions fromagères participent à cet événement d’envergure qui se poursuivra jusqu’au 16 juin. Parmi les nombreux prix qui seront décernés, il y a bien sûr celui du public, le Caséus au resto: 23 fromages en nomination et la possibilité, pour les "électeurs", de gagner l’un des sept forfaits "Hébergement-restauration-massage" (pour deux personnes). À Québec et dans les environs (Saint-Augustin, Château-Richer, île d’Orléans, Sainte-Foy, etc.), les bulletins de vote sont disponibles dans une vingtaine de restaurants. Quant au Prix de la presse, dont un premier tour de scrutin a eu lieu le 9 mai au Musée du Québec, il comporte cette année une seconde catégorie, soit le Prix de la presse "nouveauté". Pour tout complément d’information au sujet de la programmation (soupers-spectacles, ateliers, animation, etc.) ou de la participation des entreprises inscrites (fromageries, cidreries, acériculteurs et autres), on consultera utilement le site www.festivaldesfromages.qc.ca. On peut aussi appeler au (819) 358-4316