Restos / Bars

Sekso : Maures et vif!

Un troquet comme ce Sekso (qui signifie couscous) n’est pas trop porté sur l’ambiance. Les tables (il y en a 4) sont collées les unes sur les autres, les chaises sont de hauteurs différentes et la terrasse se compose de deux tables et d’un petit jardinet. Côté art local, on propose des tablettes non peintes remplies à moitié de cannes de pois chiches, de sacs de farine, une télé diffuse Al Jhazirah ou la partie de soccer. Le service est tout à fait comme il vient: s’il y a du monde, vous attendrez, sinon vous serez entouré d’attentions.

Un troquet comme ce Sekso (qui signifie couscous) n’est pas trop porté sur l’ambiance. Les tables (il y en a 4) sont collées les unes sur les autres, les chaises sont de hauteurs différentes et la terrasse se compose de deux tables et d’un petit jardinet. Côté art local, on propose des tablettes non peintes remplies à moitié de cannes de pois chiches, de sacs de farine, une télé diffuse Al Jhazirah ou la partie de soccer. Le service est tout à fait comme il vient: s’il y a du monde, vous attendrez, sinon vous serez entouré d’attentions.

Mais j’aime venir ici. Ce qui devrait servir de témoignage à la manière tout à fait particulière dont les Marocains traitent la viande – avec beaucoup d’épices, d’herbes fraîches, d’olives. Abdel le patron est de Saf, la capitale de la poterie, et il s’occupera de vous, avec un sourire grand comme ça, la main sur le coeur lorsque vous réglez l’addition, et une notion réelle de la générosité. Ce n’est pas étonnant d’y trouver entassés des Français, des Marocains en costard ou en jogging, et des Québ’s en gougounes.

Qu’est-ce qu’on y mange? Le midi, un menu exclusivement fait de casse-croûte, dont les fameux sandwichs marocains à la viande grillée – cuisine de rue par excellence là-bas -, aux brochettes de poulet ou aux merguez pur agneau, servis sur une baguette et accompagnés de la classique salade de tomates et de concombres, baignant dans le jus de citron, avec une touche de coriandre et de cumin. Si vous voulez des frites, elles seront facturées à part mais croustillantes et excellentes. Et faites sur place avec de vraies pommes de terre; mais oui! ne riez pas, ça existe encore. Quant au soir, s’il vous prenait l’envie d’un tajine de poulet aux écorces de citron confites et aux olives, succulent, embaumant le safran et le cumin grillé (ou de veau, ou même d’agneau aux pruneaux), servi avec des pommes de terre qui ont braisé à même le tajine, ou d’un couscous, il vous faut le commander d’avance (disons deux heures) et l’on vous le prépare rien que pour vous. Le tajine est d’enfer, dirait l’un de mes amis français. Traduisez: c’est comme dans la casbah. Le patron prépare aussi des jus de fruits frais, qu’il mélange à de la crème glacée et des dattes ou des amandes, ce qui donne une boisson riche et onctueuse qui pourrait aisément remplacer une dose quotidienne de multivitamine. Pour cette cuisine maison, Abdel exige un peu moins de 20 $ à deux, taxes et service compris. Un deal!

Sekso
2455, rue Bélanger
727-4555

CAFÉ CULTURE
L’idée est bonne, louable même. En ces temps de malbouffe et d’industrialisation de la nourriture, se préoccuper de bien manger est une priorité qui sera de plus en plus au menu des restos. Ce café tenu par une équipe de jeunes femmes de Pointe-Saint-Charles, un quartier jusqu’à tout récemment isolé du reste de l’île, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Il propose une carte de café classique, petits-déj’ et autres viennoiseries, ainsi qu’un menu modeste offert à un peu plus de 10 $ le midi (mais ne comprenant pas le dessert). Autre aspect intéressant: attenant à la salle à manger, on trouve une petite épicerie remplie de produits naturels, une vraie révolution dans ce secteur ouvrier où les commerces proposent habituellement de la bière et des croustilles. Le hic est dans une nourriture un peu impersonnelle où les assaisonnements se sont évaporés au profit d’une philosophie "nature"! Or, sans goût, il n’y a pas de plaisir. Ainsi, une assiette végétarienne était composée de légumes bouillis – carottes et brocoli – et de panais poêlé, avec une sorte de couscous de quinoa, plutôt fade. Un poulet rôti sans herbes, sans épices a beau être bio, il est d’un ennui consternant. Seuls des desserts goûteux et parfumés sont convenables. Dommage, car l’endroit est sympa comme tout, et l’idée de ce café philanthropique rehausse le quartier. Il faudrait que le cuisinier émerge de l’austérité d’une cuisine qu’il veut monacale – bien que techniquement impeccable. Comptez 25 $ à deux, tout compris.

Café Eko
1800A, rue Centre, Pointe-Saint-Charles
934-0666

SUR LES RAYONS
La série s’intitule Marabout Chef, ne coûte pas cher le volume (autour de 10 $), omet les intros et les présentations fastueuses pour se concentrer sur l’essentiel, des recettes somme toute élémentaires afin de simplifier la tâche des gens pressés: faire bon, beau et vite! Parmi les titres les plus intéressants: À l’italienne, Cuisinier au vert, Soupes, Sushis, Wok, Cuisine chinoise, Pastas. C’est bien fait, bien illustré et surtout ça fonctionne – toutes les recettes sont testées trois fois.