Restos / Bars

Un thé au Sahara : À vol d'oasis

Des restaurants marocains à Québec, il n’en pleut pas. On ne peut que se réjouir de l’arrivée de ce nouvel établissement, à peine âgé de six mois, qui privilégie la fraîcheur et l’authenticité de la cuisine maison.

J’ai fini par le trouver au moment où je ne le cherchais plus. Quelqu’un m’en avait parlé au début de l’été et, pour une raison que j’ignore, je suis resté persuadé que ce restaurant se trouvait dans les environs du Vieux-Port. Et puis, comme ça, au hasard d’une promenade, son enseigne pour le moins discrète m’est tombée dans l’oeil. À l’intérieur, le décor simple et confortable vous épargne en outre la redondance d’une quelconque affiche du film de Bertolucci (Il Te Nel Deserto). Ici et là, quelques assiettes décoratives pour évoquer le Maroc. L’une d’elles, en cuivre martelé, brille comme un soleil au beau milieu d’un mur de pierres grises. "Il fallait apporter son vin!" se désole mon amie. Deux secondes de réflexion, et nous optons pour la sobriété – par envie et peut-être un peu, aussi, parce qu’on gèle, dehors. Elle se contentera d’une boisson gazeuse. Là, au chaud, nous nous laissons déjà cajoler l’odorat par ce fumet des assiettes qu’on vient de servir près de nous. "La pastilla a l’air bonne!… Si tu la prends, je pourrai y goûter…" Il s’agit d’un mets de choix, réservé aux grandes occasions, mais qu’on vous présente ici en "format" individuel. Sur la carte, il figure parmi les entrées, à côté des feuilles de vigne maison, salade grecque, briouats (feuilletés de kefta), merguez à l’agneau grillées. Les couscous sont aux légumes, au poulet, à l’agneau ou aux merguez, en plus du "princier" et du "royal"); viennent ensuite les brochettes, variées, et les spécialités de la maison, tajines, poulet et… ce que je choisis spontanément: la cervelle de veau à la marocaine. Quelques bouchées de pain beurrées enjoignent à la patience mon estomac qui commence à rouspéter. La pastilla mérite toujours qu’on l’attende; c’est encore vrai, ce soir. Sa croûte feuilletée, saupoudrée de sucre glace, craque doucement sous la fourchette et sous la dent. Quant à la farce, elle est constituée de poulet, d’amandes et de persil. Et l’on vous l’a assaisonnée avec un admirable sens de la mesure. Mon amie repousse son assiette où il ne reste qu’un peu de sauce rosée, vague souvenir de ses merguez grillées dont j’ai pu apprécier la délicatesse et la saveur discrètement relevée. "Encore une bouchée de pastilla?" Elle répond par un triple "certainement", puis c’est à mon tour de repousser ma petite assiette maintenant immaculée. Les plats suivants comportent chacun des légumes (carottes, courgettes, pommes de terre) et, au centre, une portion de riz aux petits pois – cuit à point et goûteux même seul. Poulet aux olives et citron confit, pour mon vis-à-vis qui goûte, hoche la tête et sanctionne: "Dix sur dix!" L’absence d’amertume et d’acidité permet en effet d’apprécier toute la subtilité de ce plat mijoté – que les chefs improvisés ratent d’ailleurs à tout coup. Pour l’heure, nous nous délectons d’une réussite. Quant à cette cervelle de veau que je mange avec parcimonie, je lui reproche seulement de n’avoir pas été suffisamment dénervée, ce qui "contrarie" un peu son moelleux. Elle est largement mouillée d’une sauce à base de tomates, de coriandre fraîche et d’ail confit dans l’huile d’olive. Pour le plaisir de le boire et pour celui de le voir verser dans les règles de l’art, mon amie s’offre un thé à la menthe qu’elle accompagne d’un baklava maison (délicieux). Pour ne pas être en reste, je me rabats sur un café escorté d’une crème caramel à la sauce très corsée (comme je l’aime).

Restaurant Un thé au Sahara
7, rue Sainte-Ursule
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 692-5315
Repas légers à partir de 5,25 $
Plats à la carte: de 10,95 $ à 19,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et boisson): 64,81 $

L’Italie au château
Après l’Espagne, c’est l’Italie qui règne, jusqu’au 16 novembre, dans les cuisines du Café de la Terrasse de Fairmont Le Château Frontenac. L’invité du chef Jean Soulard n’est nul autre que Antonio (Nino) Graziano, chef-propriétaire du restaurant Il Mulinazzo (Villafrati, Palerme), établissement très bien coté dans les guides Gambero Rosso et L’Espresso. Fidèle à sa devise (Il nostro motto è … emozionare!), Antonio Graziano entend vous émouvoir par l’originalité de ses créations mâtinant de fantaisie et de variété la cuisine sicilienne traditionnelle. Par la même occasion, on vous propose de déguster d’excellents vins de la maison Firriato. Par ailleurs, et jusqu’au 23 novembre, vous aurez aussi l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des vins de plusieurs autres pays. Renseignements et réservations: (418) 266-3966.

Le porc en tête
En publiant les noms des lauréats 2002, la Fédération des producteurs de porc du Québec, organisatrice du concours Le Porc en tête, rappelle que son site s’enrichit continuellement de nouvelles recettes. On peut donc, dès maintenant, consulter la recette du Grand Lauréat 2002, Laurent Godbout (Restaurant chez l’Épicier), sur la page réservée aux Créations des grands chefs à l’adresse: Il s’agit du filet de porcelet laqué au jus de betteraves, fondant au fromage Victor & Berthold et lardons, gnocchis aux topinambours et rillette chaude de porc et homard.