Restos / Bars

La Crêperie de Sophie : Se souvenir des bonnes choses

Repris par un couple de passionnés, cet établissement reste fidèle à sa vocation première et apprête, outre ses délicieuses crêpes, la viande, la volaille et des potages inoubliables.

Un souvenir me ramène ici, le souvenir d’une crème d’asperges que j’ai mangée, l’été dernier, sur cette terrasse aujourd’hui presque méconnaissable sous sa chape de neige. C’est d’ailleurs cette fois-là que j’avais pris connaissance de la nouvelle carte, discrètement remaniée. Mon appétit avait fait quelques caprices, tergiversé un brin et finalement laissé au hasard le soin de la commande. Mon estomac un peu malmené avait accueilli cette fameuse crème d’asperges comme un bienfait, alors que mes papilles entamaient une ovation. Ce soir, donc, souhaitant goûter à un autre potage maison sans me priver d’entrée, j’aiguille mon amie vers la section des soupes et choisis, pour ma part, des crevettes de Matane en sauce rosée. Voilà donc une première étape franchie. La suite? Reste à se décider entre les crêpes "classiques" (champignons, fromages et autres) et les "complètes" – dont une mexicaine aux jalapeños, poivrons, maïs, tomates et saucisse. À moins que ce ne soit entre les salades (marine, Mimosa, poularde…), les cuisses de canard confites, les pâtes, la crêpe "Atlantique" gratinée proposée en table d’hôte (saumon fumé. câpres, oignons, béchamel et fromage). Un peu de vin pour nous délier la langue, même si nous n’en avons pas besoin, quelques secondes d’attention à la voix de Julien Clerc qui nous chante "Partir… partir…", et je m’estime prêt à prendre le taureau par les cornes – ou plutôt le boeuf par l’entrecôte, avec une sauce marchand de vin. À propos de vin, nous trinquons justement au blanc et au rouge. Ma vue s’échappe par la fenêtre, accroche au passage les "sapins" illuminés sur la place de la FAO, revient à un petit arbre de Noël dressé sur une table au milieu de la salle à manger. Bientôt, des pas se rapprochent derrière moi, précédés d’un fumet… voluptueux. Mon amie accueille son potage avec son sourire des grandes occasions. Devant moi se dresse un grand verre empanaché de laitue et de quelques fines tranches de poivrons rouges et verts. Je m’intéresse surtout à l’empilement de petites crevettes qui me fait déjà saliver. Une bouchée, je sursaute: bonnes et de première fraîcheur, ces crevettes sont servies à la température idéale: à peu près celle de la pièce, pour vous éviter l’impression de manger des glaçons. Très goûteuse aussi, la sauce crémeuse qui les nappe, mais tellement piquante que j’en avale mes dernières gorgées de vin. "Un échange?" propose ma compagne. Cela se fait avec l’enthousiasme des adultes consentants. Et je retrouve, dans ce potage aux choux-fleurs, les mêmes sensations qui m’avaient requinqué la dernière fois. Presque toute la corbeille de pain y passe. Si bien que j’appréhende sérieusement le service suivant, car mon appétit s’est taillé en douce. J’attaque, stoïque, l’épaisse entrecôte qui s’est fait accompagner d’un petit monticule de frites, d’une salade (laitue, concombres et tomates) et de légumes grillés (aubergines et poivrons). La sauce marchand de vin (goûteuse et serrée) m’a été servie à part, comme je le souhaitais. Je déclare forfait à mi-combat. Quand je relève la tête, un peu groggy, mon amie repousse son assiette, je m’aperçois que ma compagne a fait un joyeux sort à son "bouchon lyonnais" (linguine, saucisse et moutarde de Meaux). Elle en reprendrait si elle était moins sage… Sagesse tout opportune, car il y a de la mousse au chocolat maison dans ses projets… et bientôt devant elle, sur la table. Avec deux cuillers. Exprès pour me tenter. Je cède sans enthousiasme, mais accumule tant de récidives qu’à un certain moment, ma compagne rappelle doucement: "Ton café refroidit…"

La Crêperie de Sophie
48, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 694-9595
Menu du jour: de 8,95 $ à 13,50$
Tables d’hôte: de 16,75 $ à 23,75$
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 53,94 $

Un anniversaire… et des beignes par milliers
Ceux qui l’ont fréquenté jusqu’ici savent à quel point il diffère de ses aînés, malgré des airs de famille évidents. À la fois café, pâtisserie, boulangerie et "salle à déjeuner", Le Petit Cochon dingue célèbre son premier anniversaire sous une avalanche de gourmandises – à consommer sur place, si l’on veut, mais dont on peut aussi faire provision pour le temps des Fêtes: des beignes "à la façon de grand-mère", des couronnes de canneberges et sucre d’érable, des bûches "café moka", framboise vanille ou "chocolat royal dingue". Je me suis bien régalé de cette dernière, en plus des beignes, que je mange à différents moments depuis trois jours, et des biscuits aux formes variées (sapins, cochons, etc.), avec un "petit goût d’autrefois" pour lequel on ferait des folies.

Le Petit Cochon dingue
6, rue du Cul-de-Sac
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 694-0303