Restos / Bars

Cluny : Claquemuré dans le noir

Ça bouge vite et fort et ça rénove dans le Vieux-Montréal, la mère de tous les nouveaux quartiers, qui, ne pouvant plus s’étendre vers le nord ou l’est, prend d’assaut l’ouest de la rue McGill anciennement occupé par des édifices industriels en ruine. Installé depuis quelques mois dans ce coin confus où les BMW côtoient les vieux tacots, un petit resto étonnant commence à attirer les employés du multimédia. Des gens qui sont généralement pressés et s’habillent tout de noir!

Ça bouge vite et fort et ça rénove dans le Vieux-Montréal, la mère de tous les nouveaux quartiers, qui, ne pouvant plus s’étendre vers le nord ou l’est, prend d’assaut l’ouest de la rue McGill anciennement occupé par des édifices industriels en ruine. Installé depuis quelques mois dans ce coin confus où les BMW côtoient les vieux tacots, un petit resto étonnant commence à attirer les employés du multimédia. Des gens qui sont généralement pressés et s’habillent tout de noir!

Non seulement ce resto est insolite et fonctionne comme une cafétéria de luxe établie dans une ancienne fonderie dont il a gardé les hauts plafonds, les murs de ciment, les tuyaux et les planchers, mais il s’invente un qualificatif, "art bar", parce qu’il borde une galerie d’art. Il propose une cuisine tendance – entendez méditerranéenne – à partir d’un menu sandwichs (grillés ou non) et d’un seul plat du jour facturé autour de 9 $ – lors de notre passage, un rôti de porc aux légumes. Mais pour ajouter à la singularité de l’endroit, il n’est ouvert qu’au lunch et en semaine; son logo est un bouledogue noir et son nom évoque l’un des cloîtres moyenâgeux les plus réputés de France: Cluny. Pourquoi Cluny? "Pourquoi pas", me dit le patron!

Dans la pièce où besognent les cuisiniers, séparée d’un grand hall qui devait être la salle des machines, on a installé des tables de réfectoire (dans ce cas, d’anciens planchers d’allées de bowlings) sur lesquelles les clients s’attablent coude à coude. On s’écoute, et telles des sentinelles, on s’observe. Ça crée de la complicité. quoi. Des détails adoucissent pourtant ce cadre hardcore qui évoque les romans de Charles Dickens: des fleurs fraîches, des journaux qui traînent. Comme ça, on a moins l’impression d’être à la shop! Les sandwichs (6-7 $) servis solos et présentés sur une belle assiette blanche sont faits de pain croustillant, impeccablement frais. On en propose une dizaine, la plupart déjà préparés et présentés dans un large frigo. Notre choix se porte sur un classique au fromage (de l’emmenthal) et au jambon (du vrai), enrichi de tranches d’aubergines sautées, de la roquette, un peu de pesto au basilic et une purée de tomates relevées, qu’on passe à la grille à panino. C’est tellement bon qu’on l’avale avant même de réaliser qu’un sandwich, c’est du…fast-food. Mais la rapidité n’est pas un défaut quand elle donne des frissons. Idem pour un sandwich végétarien si bon qu’on se convertirait. L’assiette d’antipasti est alléchante et variée. Puis, comme pour en rajouter, on nous sert une énorme part d’une sorte de gâteau américain fourré au chocolat, suave et vif. Rendu à l’espresso, nous sommes les derniers clients, la foule a quitté, les cuisiniers débordés poussent un soupir. Il faudra compter 25 $ à deux, tout compris.

Bémol: Dans ce lieu immense qui a l’air encore un peu vide, on se sert soi-même; or, c’est un peu impersonnel. Bon, on ne va pas faire les finfins, on est dans un quartier à vocation rapido-pressé.

Dièse : Original, le concept ne cède pas à la facilité. Tout est bon et les produits sont d’une qualité indéniable. C’est un endroit ultra-sympa et amusant.

Cluny
257, rue Prince
866-1213

CAFÉ CULTURE
C’est sûr que du "daylight", il n’en manque pas ici. Ce beau café tout blanc est tellement lumineux qu’on y viendrait simplement pour y pomper sa dose de vitamine hivernale. Il tire son nom d’un style architectural industriel compartimenté d’une fenestration colossale, en vogue au XIXe siècle. Dans ce qui était l’ancien quai de chargement du building Unity, on a installé ce café aux dimensions modestes mais aux aspirations larges, dont la clientèle est jeune et plutôt branchée multimédia. Les grandes banquettes blanches, les murs ornés d’oeuvres d’art polychromes et un petit lounge avec des sofas confortables servent d’écrin à une cuisine fraîche faite de sandwichs, de gâteaux et d’un plat du jour. Le café y est pas mal, les serveurs sont sympas et ont une tête de stars. Un vrai petit remontant. Prix moyens.

Café Daylight Factory
1030, rue Saint-Alexandre
871-4774

Amuse-gueule:
Le Festival Montréal en lumière aura lieu du 13 février au 2 mars 2003. À la conférence de presse, on nous a présenté le programme de cette quatrième édition, la plus excitante selon moi, et une qui atteste de la maturité de l’événement après seulement quatre années: moins de restos impliqués, moins de chefs en quantité, mais plus de 400 activités gourmandes, de très grands chefs invités, plusieurs activités gratuites, des séminaires, des cours. Et cette année, le programme se lit facilement, sans sueurs froides! Pensez à réserver. Info: www.montrealenlumiere.com.