La première fois que nous avons aperçu son enseigne sur le chemin Sainte-Foy, nous nous sommes arrêtés pour aller voir de quoi il retournait. C’était le soir même de son ouverture, et les proprios s’affairaient à mettre la dernière main à un décor plutôt sobre de comptoirs vitrés et de jardinières. Aujourd’hui (encore un soir), nous y revenons avec la ferme intention d’y souper. L’endroit peut accueillir 32 personnes tout au plus. Aucun permis d’alcool, mais vous avez le choix de quelques boissons gazeuses. Plusieurs feuilles volantes, imprimées recto verso, font l’inventaire de cette cuisine à base d’huile d’olive, de sel marin et de fructose. Elles vous apprennent aussi que toutes les viandes sont dégraissées à 100 %. Les mets? De fines terrines, des aumônières de volaille à la duxelle de champignons, des crèmes jardinières, viandes et volailles – veau, boeuf, porc, poulet, pintade… Il s’agit de recettes originales "inspirées des grands principes de la cuisine française", nous explique-t-on. "C’est bien beau, tout ça, mais on n’aura jamais le temps de manger ici…" Commentaire pertinent de ma compagne, car La Gourmetterie ferme à 18 h (sauf le jeudi, où elle reste ouverte deux heures de plus). Mais les plats sont faits pour être emportés et l’on peut même, à l’occasion, vous les livrer. Il nous reste environ 10 minutes pour nous décider. D’abord, comme entrée, les "extravagances" de cette semaine, en l’occurrence une double portion de casserole des mers au parfum de curry. Les secondes filent, nous hésitons; celui qui se tient derrière le comptoir, prêt à nous servir, nous suggère en souriant de prendre notre temps. Va pour l’émincé de volaille Rougemont. Am, stram, gram… Je m’arrête sur une mitonnée de porc aux deux olives et, comme dessert, opte pour le premier qui me tombe sous les yeux. Nos attentes sont des plus modérées quand nous nous mettons à table, quelque 30 minutes plus tard, après avoir éclusé un vieux Pineau des Charentes. Crevettes, pétoncles et petites crevettes cuites juste à point composent la casserole des mers accompagnée de légumes frais (carottes, mange-tout, chou-fleur, etc.) et d’un mélange (judicieusement assaisonné) de riz blanc et de riz sauvage. Dans la sauce à base de crème et de curry, onctueuse et relevée d’ail, un ingrédient domine… et ne me plaît pas outre mesure. Nous passons ensuite à la suavité d’une sauce aux pommes nappant l’émincé de volaille qui se présente avec une escorte de légumes (céleri, carottes) et de vermicelle de riz aux champignons. Un salé-sucré tout en nuances subtiles. À l’opposé, la mitonnée de porc aux deux olives (noires et vertes) s’impose par son goût franc, soutenu, effaçant de votre palais le souvenir de ce qui a précédé. Nous n’avons à déplorer aucune amertume (comme c’est parfois le cas dans ce genre de préparation). La viande se défait à la fourchette, se mange sans effort, mais avec une véritable satisfaction. Ce plat reste de loin mon préféré, bien qu’il se complète de linguine un peu trop al dente à mon goût. Pour le dessert, nous sommes gâtés. Il s’agit d’un moelleux gâteau marbré, coiffé de ganache et surmonté de mousses crémeuses au chocolat (noir et blanc). Suis-je en train de me réconcilier avec les "précuisinés"? Une fois n’est pas coutume, mais je me surprends, en fin de repas, à examiner consciencieusement le menu du mois de mars…
La Gourmetterie
2552, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
Téléphone: (418) 263-0233
Extravagances du chef: 9,50 $
Plats à partir de 6,50 $
Souper pour deux (taxes incluses): 39 $
Bloc-notes
Un doublé pour le C.I.A.T.
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Maxime Arseneau, a dévoilé récemment les noms des lauréats du prix Relève Hydro-Québec du mérite national de la restauration et de l’alimentation. Deux élèves du Centre intégré en alimentation et tourisme (C.I.A.T.) ont décroché le premier prix, chacun dans sa catégorie respective. Il s’agit d’Emmanuelle Villa (DEP cuisine d’établissement) et de Christian Bérubé (ASP cuisine actualisée). Rappelons que, comme chaque année, les concurrents étaient de toutes les régions du Québec. Les enseignants responsables du concours au C.I.A.T. sont MM. José Mariello, Steve Brassard et Philippe Coudroy.
Succès d’un élève de Mérici
Julie Dupuis, élève de l’École de tourisme, d’hôtellerie et de restauration au Collège Mérici, a obtenu la quatrième place lors du prestigieux concours culinaire européen Maurice des Ombiaux qui s’est tenu à Namur du 20 au 22 février. En 2001, elle avait décroché la médaille d’or lors du concours Le poulet, MA source d’inspiration. Pendant son séjour en Belgique, elle a pu profiter du support de M. Yvon Godbout, professeur au Collège Mérici (gestion de services alimentaires) et copropriétaire du restaurant La Fenouillère.