Restos / Bars

Alebrijes et Pupuseria Cabañas : Frères latinos

Ils se sont installés dans un local qu’ils ont complètement relooké avec beaucoup de goût et de bricoles folkloriques mexicaines de bonne qualité, tout en gardant les murs de pierre qui faisaient l’intérêt de l’espace. Résultat: on s’y croirait. Plongé dans la nostalgie d’une soirée sur le zocalò. Même les chaises en fer forgé, les tapis de laine colorés, la musique sentimentale et les remarquables Alebrijes qu’on aperçoit sur tous les murs (des créatures oniriques, sculptées dans le bois et peintes avec une tournure surprenante), d’où le nom du resto, lui donnent un air sexy, vaguement surréaliste.

Ils se sont installés dans un local qu’ils ont complètement relooké avec beaucoup de goût et de bricoles folkloriques mexicaines de bonne qualité, tout en gardant les murs de pierre qui faisaient l’intérêt de l’espace. Résultat: on s’y croirait. Plongé dans la nostalgie d’une soirée sur le zocalò. Même les chaises en fer forgé, les tapis de laine colorés, la musique sentimentale et les remarquables Alebrijes qu’on aperçoit sur tous les murs (des créatures oniriques, sculptées dans le bois et peintes avec une tournure surprenante), d’où le nom du resto, lui donnent un air sexy, vaguement surréaliste.

Côté cuisine, on s’efforce de faire de l’authentique: la carte représente le Mexique du nord au sud, même si on ne déroge pas au répertoire des enroulades et des empilades si typiques aux petits troquets. On les réalise ici avec juste un peu plus de soin, sans les dénaturer. On trouve aussi les classiques guacamole et autres nourritures colorées qu’on ne se gêne pas de bien assaisonner. Les sopas, dont on connaît deux variétés au Mexique, le caldo (en bouillon) et les secas (du riz ou des pâtes), ont quelque chose de rassurant ici: chaudes, pimentées et pleines d’ingrédients bien frais. Al camarón, aux crevettes donc, est un bouillon clair et tomaté, assez exquis en son genre, dont le feu est à la fois puissant et suave, comme si on se complaisait dans le supplice. Ah! les Mexicains sont peut-être masos. La sopa azteca est un bouillon distinct, plus doux, parfumé, totalement appétissant, dans lequel on ajoute des ingrédients crus: de l’avocat, des oignons et de la coriandre, des lanières de tortillas sèches, et un peu de fromage. Les plats nous paraissent un peu moins bien fignolés: les enchiladas oaxaqueñas sont farcies de poulet et couvertes d’un mole negro riche, doux et un peu pimenté où le goût du cacao perce à peine. On soupçonne un mole de commerce (le vrai nécessite plusieurs heures de préparation). Accompagné de riz coloré à l’espagnole, un riz qui manque de sel, le plat s’essouffle à la seconde bouchée. Dans le registre viandes, le cecina est un filet de porc, mariné (insuffisamment) avec des herbes et de l’achiote, pour la couleur d’un rouge spectaculaire, et poêlé assez convenablement. On le présente avec un panaché de laitue iceberg et d’avocat, à peine nappé d’une d’émulsion ordinaire, et accompagné du même riz sans sel. Soupir!

En douceur, un gâteau au fromage et à la lime, sans parfum de lime, un peu sec; et un flan, très sucré et caramélisé, excellent du reste, plus épais et dense que notre crème caramel. Bien que le service et l’accueil soient tout à fait sympas, la cuisine gentille et l’ambiance joyeuse, Alebrijes n’est pas un mexicain transcendant. Nous sommes encore à sa recherche. Comptez 90 $ pour deux, taxes, bières (deux seulement, à ce prix) et service compris.

Bémol: Des prix un peu excités pour une cuisine plutôt simple. Et une Corona à 6 $!

Dièse: L’ambiance vacances authentiques à Oaxaca.

Alebrijes

4727, rue Saint-Denis

849-3615

Pupuseria Cabañas

On se croirait dans une cantine de station d’autobus; les murs de couleur vert pomme, la musique ranchero, des paniers de fleurs en plastique qui pendent du plafond: tout cela ne concourt qu’à nous inspirer une fuite en avant. Cabañas ne prétend pas être autre chose que cela, mais on peut tout de même y passer un bon moment puisque la cuisine est rigoureusement authentique et que c’est l’occasion de découvrir des spécialités d’une région que l’on considère comme un désert gastronomique fait de féculents et de haricots. Au Salvador, la cuisine a une parenté certaine avec ses voisins. On comprend pourquoi on retrouve sur le menu des plats inspirés du Mexique, généralement des grillades de viandes et de poulet, des soupes-repas et des plats de fruits de mer, à côté des pupusas et des arepas (les galettes de farine de maïs). La maison propose aussi la fameuse soupe de mondongo, qu’il vaut mieux décrire avant de la recommander, ce que je ne saurais trop faire si vous êtes avide de découvertes: il s’agit d’un ragoût de tripes de cochon, rien de moins. Mais rien de plus non plus. Plus sympa, la sopa de rez est une portion de cuisine santé, un riche bouillon de bouf avec des os et tirailles, et beaucoup de légumes frais: chou, brocoli, haricots verts, trognons d’épis de maïs, et des quartiers de yucca, une racine tropicale au goût de patate fibreuse. On couvre ça de coriandre hachée et d’oignons crus et on a un antidote très efficace contre le rhume de printemps. À boire avec un jus de horchata ou de tamarin. Comptez une dizaine de dollars par personne, tout compris. Il n’y a pas de comptoir ici, ni même de caisse enregistreuse; en revanche, il y a une télé géante pour ne pas rater les matchs de foot ou les clips de Ricky Martin.

Pupuseria Cabañas

1453, rue Bélanger Est

725-7208