Pour un peu, on ne le reconnaîtrait plus. Deux autres salles à manger se sont ajoutées à la principale. Nouveau carrelage, murs repeints à neuf, jardinières posées, accrochées ou suspendues, bibelots, assiettes décoratives, arrangements floraux… Magnifiques, presque stellaires, lampes et lustres évoquent par leur délicatesse des mobiles "design" qu’on s’attend à voir bouger. Le bar s’adosse au mur du fond, tout de vieilles briques. Mon invitée a choisi sans hésiter l’une des banquettes recouvertes d’un tissu satiné rouge, au dossier en arc de cercle. Ce tissu se retrouve sur quelques-unes des colonnes, les autres ayant gardé leur habillage africain – le même qui habille aussi la carte, réaménagée, où l’on se complaît à savourer par avance d’inavouables tentations. Grillades et fruits de mer donnent la réplique aux salades, pizzas, sauté d’agneau, tartare de saumon frais et fumé, steak de thon rouge, poêlée de crevettes géantes, ris de veau et authentique tourtière du Lac-Saint-Jean. Un magret de canard s’intitule "Sous le ciel de Tahiti": nectar de mangue, vanille, grains de poivre vert, chips de banane plantain et riz basmati. J’étais sur le point d’y succomber quand je me suis rappelé à quel point j’appréciais les calmars frits de ce resto. J’en commande donc en entrée, tandis que mon invitée se fait servir un verre de rouge (Medoro Sangiovese). Nous optons aussi pour une baguette à l’ail, histoire de calmer une faim commune et pressante. Pour la suite, je renonce sans raison au magret pour me rabattre du côté des grillades… Mes calmars! Comme d’habitude, ils sont parmi les plus tendres en ville. Leur panure, toutefois, bien que mince, s’avère un peu granuleuse sous la dent. Pour les accompagner, vu que j’ai également renoncé à la sauce relevée qui devait les escorter, on m’improvise en cuisine un petit délice à base de miel, de pesto et de mayo maison. Mon invitée, qui n’a pas pris d’entrée, a presque fini d’assassiner la baguette à l’ail quand on lui amène un plat digne d’une revue de décoration: grande assiette creuse garnie d’un risotto aux petites crevettes et aux champignons, lui-même escorté de crevettes géantes et de langoustines. Le palais s’en réjouit autant que les yeux. Aucune, mais aucune fausse note: cuisson adéquate, textures agréables – et les saveurs consomment en douce leur mariage d’amour. En ce qui me concerne, j’ai affaire à une imposante côte de veau dont l’os, long et poli, vous invite sans façon à l’empoigner. Je m’en remets néanmoins à mes ustensiles. Mon couteau l’entame sans effort, mes dents s’y enfoncent en souplesse, et tout le jus de la viande se répand là où ça fait du bien dans la bouche. Une petite erreur nous vaut une découverte. Au lieu de la béarnaise que j’avais demandée, on m’a servi une sauce aux betteraves dont je me souviendrai… pour la commander la prochaine fois. La béarnaise arrive quand même, maison et bien réussie. Quand je signale à mon invitée que mes frites allumettes sont les meilleures de la région, elle se livre à une petite razzia qui l’oblige bien vite à se commander un second verre de rouge. Pour ce soir, du moins, nous rayons le mot dessert de notre vocabulaire et nous nous consolons d’un café et d’une tisane.
Restaurant Le Péché véniel
233, rue Saint-Paul
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 692-5642
Tables d’hôte: 24 à 39 $
Péché du jour: 9,95 à 15,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et boisson): 92,02 $
Bloc-notes
Grands prix
L’Office du tourisme et des congrès de Québec et ses partenaires annonçaient récemment les lauréats des Grands Prix du tourisme québécois 2003. Dans le secteur de la gastronomie, nous retrouvons le restaurant La Fenouillère, établissement qui jouit d’une solide réputation d’excellence attribuable autant à sa cave exceptionnelle qu’à sa table raffinée. Quant à la Personnalité touristique de l’année, il s’agit du chef Jean Soulard, déjà plusieurs fois récompensé pour son talent, son dynamisme et sa créativité.
Centre d’animation SAQ
La SAQ vient de publier le calendrier des activités qui se tiendront en avril, mai et juin dans son centre d’animation Art de vivre de Place Sainte-Foy. Scotchs single malt, 10 avril, 18 h 30: conférence et dégustation en compagnie de monsieur Roger Valiquette, conférencier, professeur et sommelier au Bistro à Champlain. Vins de Bordeaux (deuxième partie), 11 avril, 18 h 30: en compagnie de monsieur Guénaël Revel, président de l’Association canadienne des sommeliers professionnels, présentation et dégustation d’une sélection de vins de Bordeaux (rive gauche de la Gironde). Mommessin et Le Moulin à poivre, 12 avril, 13 h: en collaboration avec Charton Hobbs, le chef du Moulin à poivre et la maison Mommessin concocteront d’excellentes recettes s’harmonisant avec les différents vins présentés. Cette dernière activité est gratuite.