Restos / Bars

La Gazelle : Un dépaysement pour les papilles!

Si on a envie de s’évader quelques heures, de se dépayser totalement, RV à la Gazelle de la rue Rachel. On y vient surtout pour ses couscous, plat du partage, d’amour et de fêtes qui ponctue la vie du Maghreb dans une déclinaison infinie de  saveurs.

Si on a envie de s’évader quelques heures, de se dépayser totalement, RV à la Gazelle de la rue Rachel. On y vient surtout pour ses couscous, plat du partage, d’amour et de fêtes qui ponctue la vie du Maghreb dans une déclinaison infinie de saveurs.

Resto au décor simple mais chaleureux, avec le choix de s’installer dans une des intimes petites alcôves en demi-lune. Une banquette aux coussins rembourrés rouge profond, qui suit l’arrondi du grand plateau de cuivre servant de table, vous accueille confortablement. Les lumières sont douces et invitent à la détente. On se sent très vite à son aise et l’accueil du patron y est pour beaucoup. M. Karim Berreghis, originaire de Constantine, en Algérie, nous fait bénéficier de toute son expérience dans la restauration et des traditions de sa culture orientale. Petit rappel, La Gazelle courait avant sur la rue Saint-Denis, mais est installée rue Rachel depuis 7 ans. La carte des vins n’est pas très fournie,mais il y a ce qu’il faut, notamment des vins algériens tels que les Côteaux de Mascara et le Medea, Château de Tellagh. Des vins puissants au nez très particulier qui mériteraient de respirer un peu avant d’être servis.

Une fois installé, bien imprégné de cette atmosphère chaleureuse, c’est au rythme gai et entraînant d’une musique orientale que l’on découvre la carte. Les noms des plats sont chantants, en entrées on trouve de la chorba, des briks, de la chakchouka, de la salade méchouia…! Tous décrits sur le menu. Parce qu’on a souvent les yeux plus grands que le ventre et qu’au couscous, généralement copieux, on veut faire précéder une entrée, on peut se laisser tenter par une pastilla, tourte de pâte feuilletée au poulet et aux amandes saupoudrée de sucre glace, choix judicieux pour les amateurs de mélanges sucré-salé. Un peu sèche toutefois, mais le goût reste agréable. Ou bien, par les boureks, petits rouleaux de pâte feuilletée farcis d’épinards et de viande hachée et frits. Gras, mais la farce est délicieuse !

Le plat principal maintenant. Inutile de tourner autour du pot, on veut goûter un coucous! Même si les tajines aux pruneaux, aux haricots blancs, au poulet et aux olives semblent bien appétissants aussi.

Roi de la gastronomie nord-africaine, le coucous est un plat très ancien qui ne prendra ce nom qu’au VIIe siècle, lors de l’islamisation de l’Afrique du Nord. "Keskes", en arabe, désigne la semoule, c’est un terme issu du mot "koskossou", signifiant poudre. Il existe autant de recettes de couscous que de pays, de régions et de familles! Chez M. Berreghis, on peut goûter dix variétés, mais en fait, seule la sélection de viandes qui accompagne semoule et bouillon varie. Le Couscous Royal, le plus riche, comprend des côtes d’agneau, des brochettes, du poulet et des merguez. Celui au méchoui et merguez régale notamment avec son agneau braisé étrangement recouvert d’herbes de… Provence! Petite touche maison. Et en effet, c’est M. Berreghis lui-même qui cuisine depuis toujours. Les viandes sont savoureuses, fondantes, les courgettes, carottes, navets et pois chiches sont cuisinés ensemble avec, entre autres épices, du cumin pour donner un bouillon parfumé. La semoule est correcte et servie abondamment. Le tout est franchement appétissant, surtout quand on y rajoute, à discrétion, un peu d’harissa, purée de piments rouges mélangée à de l’huile d’olive, de l’ail et des épices comme la coriandre, des graines de carvi et quelques fois de la menthe. On la dilue dans un peu de bouillon et on en agrémente notre plat de couscous.

La banquette sur laquelle on est assis invite à se détendre et à prendre son temps pour envisager de conclure sur une douceur. La salade d’oranges à la cannelle et aux noix est rafraîchissante et le Baklava, dessert plus typique, a enfin raison de notre gourmandise! Vient enfin le moment de régler notre dû, l’addition est très correcte, il faut compter environ 60 $ à deux, à la carte avant service et vin, et entre 30 et 40 $ en table d’hôte.

Bémol: les boureks et la pastilla n’étaient pas aussi croustillants qu’ils auraient dû l’être. Peut-être sont-ils préparés un peu trop à l’avance dans la journée? Le poulet fade contrastait avec les autres viandes goûteuses et le choix des vins pourrait s’étoffer tout de même un peu.

Dièse: c’est un beau voyage que l’on s’offre, on dépayse vraiment nos papilles et tout ça dans une belle ambiance!

La Gazelle

201 A, Rachel Est

Tél. : (514) 843-9598