Restos / Bars

Fairouz : Mille et une nuits de délice

Si les voyages forment la jeunesse, ils ouvrent aussi les horizons… culinaires. Et rien de tel que de retrouver chez soi les petits bonheurs qui nous ont réjoui sur un autre continent. Restée sur ma faim lors de mon dernier séjour au Moyen-Orient, je me retrouve, dès mon retour, chez Fairouz, restaurant de fine cuisine libanaise.

Dans sa jolie maison de brique de la rue Somerset, avec ses nappes blanches bien empesées, ses boiseries et son atmosphère feutrée, l’endroit a tout le charme nécessaire pour un tête-à-tête… avec un bon ami qui me parle nouvelle maison et paternité à venir. Bien qu’arrivés sans réservations un vendredi soir – pratique non recommandable! – le très charmant maître d’hôtel fait tout en son possible pour nous trouver une table. Et quelle n’est pas notre surprise quand nous découvrons qu’à nos côtés est assis nul autre qu’un autre chroniqueur resto de ma connaissance, lui aussi de service! Il y a des soirs, comme ça, où un restaurant a tout intérêt à livrer la marchandise…

La chaleur et le professionnalisme de l’accueil se poursuit dans un service bilingue sans faille. Le menu n’est qu’une suite de parfums et de couleurs. Choisir, c’est renoncer: nous y allons donc d’un menu table d’hôte pour deux qui offre une sélection intéressante de d’entrées, un plat de grillades et un dessert. Pour accompagner le tout, un vin libanais bien rond et pas trop lourd, le Château Ksara 1999.

On nous apporte d’entrée de jeu un petit plat d’olives et de navets marinés. Viennent ensuite nos cinq mazats, petites entrées qui peuvent aussi, si l’on élargit la sélection, composer un repas d’été. On nous propose ici le traditionnel homos, purée de pois chiches, tahini (beurre de sésame), ail et jus de citron qui est bien onctueux; des falafels, fèves fava et pois chiches écrasés, assaisonnés et formés en boules qui sont ensuite frites et nappées de tahini- délicieux!; du bajenzan, aubergines grillées nappées de yogourt à l’ail et à la menthe, et de croûtons de pain pita; des feuilles de vigne farcies de riz; et finalement, des sambosiks, petits cigares de pâte philo fourrés de fromage feta et d’herbes. Tout était superbe, frais et savoureux.

Pour la suite, on nous apporte une grande assiette de grillades: shish tawook, traditionnelles brochettes de poulet accompagnées de crème d’ail; kofta, agneau haché grillé sur de longue lames; boeuf, peut-être la seule déception car, bien que bon, il n’avait rien de bien intéressant. Des légumes – brocolis, chou-fleurs, carottes, courgettes, et du riz complètent une assiette copieuse et délicieuse.

Bien que repus, nous n’arrivons pas à résister au dessert qui nous est présenté: entre deux étages de vermicelles de pâte philo se vautre une crème pâtissière fraîche et légère, le tout saupoudré de pistaches hachées et arrosé d’un sirop à l’eau de rose. Un pur plaisir. Un excellent allongé déca finit le repas en beauté.

Comme quoi fine cuisine et exotisme peuvent faire bon ménage. Et avec brio! Un menu table d’hôte pour deux coûte 59,95$ avant taxes. Des spéciaux du midi sont proposés, à 10,95$. Et toute une sélection de mazat (entrées froides et chaudes) se détaillent entre 5$ et 10$ l’assiette.

Fairouz

343, rue Somerset ouest

Ottawa

Tél.: 233-1536