Mais le même personnel, toujours souriant, qui semble encore plus heureux de vivre. Sa bonne humeur s’assortit bien à l’ambiance ensoleillée qu’on tient à recréer ici. La carte, j’en connais déjà par coeur les grandes lignes, le "4 à 4" de tapas et cocktails, le petit pot de lapin et jarret de porc en rillettes, le bar rayé et autres poissons, les abats, la volaille, les grands vins de France et d’Italie… Aux beaux jours, la belle terrasse, en l’occurrence le Napa Grill dans son environnement de verdure, inauguré l’an dernier, qui se donne encore un air de fête en cette fin d’après-midi. Déjà un peu de fébrilité dans l’air, à cause de la faim que stimulent les odeurs échappées de la gloriette où grésille le grill, pas loin de la piscine à ciel ouvert, et parce qu’il y a aussi le défilé de mode d’Angela Jones. "Amusants, ces gars qui font semblant de ne pas regarder…" "Mon oeil, oui!" réplique mon amie avec à-propos, levant une fois de plus son verre de Fetzer à ma santé; j’en fais de même avant d’avaler ma dernière gorgée de champagne rosé californien. Une crevette géante, imprégnée du goût des aromates et bien grillée, trois énormes pétoncles servis en brochette, moelleux et marqués du fer rouge qui les a saisis, et puis… mon incontestable coup de coeur: de la pieuvre préparée comme on en a toujours rêvé ou comme on ne la mange que très loin, au bord de l’océan – "là où ça coûte un bras", ajouterait peut-être ma compagne. J’avais choisi cela malgré toutes les autres sollicitations du genre dégustation de poissons crus, délice de la mer pour deux, lotte, saumon parfumé d’herbes, thon, espadon, côte de veau de Charlevoix, carré d’agneau entier, côte de boeuf. J’ai presque terminé mon assiette et peste contre mon manque d’appétit, car j’aimerais bien en commander une autre. "Manque d’appétit, toi?" rigole mon amie. Je la commande, mon autre assiette. Puis je rappelle la serveuse pour rectifier: non, je prendrai seulement des crevettes, deux géantes, sans rien d’autre. On me les sert toutefois avec des pommes de terre, petites, allongées, cuites dans de la graisse de canard et accompagnées de haricots français. Mon amie en est encore à son unique plat, une salade d’avocats et poires servie sur du cresson frais et de la roquette et mouillée d’huile de noix. Cela lui suffit, la contente, la ravit. Elle mange à petites bouchées sages, commentant le défilé que je me contente d’apprécier sans mot dire. "Nous reviendrons chaque mardi", dit-elle soudain, sur un ton catégorique. Et elle parcourt pour la nième fois la petite carte des "Mardis Napa": trio Virginie Hamel (jazz, blues et bossa nova) le 8 juillet, soirée tango le 15, danse orientale le 22, soirée flamenco le 29… "Ou bien je viendrai seule", conclut-elle en me dérobant un morceau de crevette. Nous avions eu la sagesse de commander peu après notre arrivée et n’avons donc pas trop attendu avant d’être servis. La terrasse est maintenant bondée, les serveuses se démènent à qui mieux mieux, les apéros se vident lestement et ceux qui ne mangent pas encore regardent d’un air de victimes les assiettes chargées de tentations qui vont et viennent autour d’eux. Et encore toutes ces bonnes odeurs de grillades! Si je m’écoutais, un petit flétan… Vraiment affreux d’avoir encore faim quand on n’a plus faim. Allez comprendre ça!
Napa Grill
Château Bonne Entente
3400, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
Téléphone: (418) 650-4550
Entrées: 16 à 18 $
Mets à la carte: 7,50 à 40 $
Souper pour deux (incluant taxes et boissons) : 91,45 $
Mots gourmands et goûters au soleil
La Société d’art et d’histoire de Beauport présente, du 29 juin au 17 août, une exposition qui plaira à toute la famille. L’idée de départ: profiter des jours ensoleillés pour s’évader, battre la campagne et pique-niquer. On vous invite ainsi à découvrir l’époque victorienne, ses règles de bienséance, le savoir-vivre; les années 20 ou les années folles et la prohibition; l’après-guerre et ses équipements plus légers et, enfin, à partir de 1980, "le cocooning transporté en pleine nature". Les enfants prendront plaisir à découvrir la clairière mystérieuse, "là où peut-être Alice a traversé son miroir pour faire un goûter au soleil" et apprécieront l’atelier de bricolage qu’on leur réserve le 12 juillet. Le 6 août, une conférence abordera les différents aspects d’une tradition ancestrale. Vous pourrez aussi admirer des oeuvres d’art réalisées pour la circonstance.
Cette exposition, organisée en collaboration avec l’Institut canadien de Québec et le Musée Marius-Barbeau, aura lieu à la Bibliothèque Étienne-Parent (3315, rue Clémenceau, Beauport). Renseignements: (418) 666-2199.