Au rez-de-chaussée, on retrouve une salle aux teintes douces de terre et de bois, un éclairage tamisé, des nappes tout ce qu’il y a de classique. À l’étage, où se trouvent aussi les toilettes, on a aménagé un lounge où se tiennent des happenings artistiques tous les mercredis soirs à partir de 21h30, et qui peut être réservé par des groupes pour différents types d’événements. L’espace est nettement plus branché, rétro 70.
Pendant que nous débattons de notre plan d’attaque, notre serveur, professionnel, mais à l’air goguenard, nous apporte des olives relevées d’anis, de carvi et de piments forts, et de petits crostinis tartinés d’une purée d’artichaut, citron, ail et câpres tout à fait délicieux. Nous en profitons aussi pour jeter un coup d’oeil à une carte des vins généreusement italienne. Un Chianti Rufina DOCG Fattori de Grigano 2000 ramène dans nos verre un généreux soleil de toscan. Et à 30$ la bouteille, on ne se sent pas flouées.
En entrée, Leah ira sans hésitation vers les éperlans frits, tomate, menthe et piments forts, alors que je penche plutôt vers les brochettes d’agneau et pancetta à la salsa verde. Les petits poissons panés sont tendres, ni trop secs ni trop gras, mais manquent nettement de piquants. Même du sel aiderait à relever le niveau. De leur côté, les cubes d’agneau sont bien rosés, mais c’est plus la pancetta que la salsa verde qui les rehausse. La salade de lentilles qui les accompagne est pleine de fraîcheur.
Nous poursuivons avec, pour elle, des tagliatelle maison à la menthe que nous nous accordons pour déclarer fades et un peu lourdes. Des morceaux d’épaules d’agneau braisés baignent dans une sauce tomates qui manque elle aussi de sel – absent de la table d’ailleurs. L’ensemble n’est pas mauvais, mais on voudrait plus de définition dans les goûts. Pour ma part, une cuisse de lapin un peu sèche est sauvée par un déglaçage au vin blanc. Des oignons rouges qu’on annonçait caramélisés, mais qui étaient encore trop fermes pour mériter épithète, viennent tout de même agréablement relevé la viande, alors qu’un mélange de lentilles, épinards et bulgur offre un bel équilibre de saveurs et de textures.
Bien que repues, nous craquons pour les desserts: moelleux brownie aux noisettes et sa crème glacée aux mêmes noix tout à fait délicieux; panna cotta à la texture fine nappé d’une sauce aux figues que Leah engloutira presque en entier, hurlant son trop plein, mais ne sachant s’arrêter.
La conclusion est un peu décevante, surtout quand on doit débourser plus de 75$ pour deux, avant vin, taxes et pourboire. Seuls les desserts – tout de même à 8$ chacun – ont gagné notre admiration; pour le reste, l’âme italienne dont se targue l’endroit, manquait nettement de tonus.
Zibibbo
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