En attendant mon invitée d’aujourd’hui, retenue à une réunion, je tente de calmer à petites gorgées de bière une faim qui prend prétexte de tout pour ramener mon attention à la carte, au menu du jour, aux tables d’hôte gastronomiques. La vue d’un plat qui passe, une odeur de viande, le tintement d’une fourchette, et me voici de nouveau plongé dans la dégustation virtuelle. Émincé de boeuf aux champignons, noisettes de ris de veau à la crème de roquette et poivre vert, pappardelle alla crema di porcini (profumo di tartufo), gamberoni al porro, côte de veau, escalope de veau aux chanterelles, confit de canard, calmars marinés… Pour l’ambiance, des airs d’opéra qu’on fredonne in petto, puis une voix de femme qui vous jazze sa nostalgie. Derrière moi, deux clients discutent médecine à voix basse. Un peu plus loin, près des grandes fenêtres donnant vue sur la rue Saint-Jean, on rit doucement, on trinque, on mange… Apercevrai-je bientôt mon invitée parmi ces promeneurs baignés de soleil qui longent le trottoir, dehors? Nous ne nous sommes pas vus depuis un an. A-t-elle changé? De coiffure, de lunettes? Eh bien, non. Elle est là, soudain, et prend place en face de moi. Le regard aussi lumineux que la dernière fois. Un apéro? "Pas la peine, j’ai trop faim…" Pas trop longue à se décider, elle passe commande, puis c’est la foire aux nouvelles de l’un et de l’autre, questions et réponses fusant dans tous les azimuts. Tout y passe, du folklore à la littérature. Nos premiers plats nous lancent dans d’autres considérations, bien plus concrètes: la salade de poisson, largement ponctuée de vinaigre balsamique, dont la première bouchée fait sourire mon vis-à-vis qui, en même temps, ferme un moment les yeux. Il s’agit d’une crème verdurette bien passée, sans aucun brin, aucune fibre parasite pour en gâcher l’onctuosité. Le goût s’avère bien agréable, si l’on fait abstraction d’un petit détail (et l’on y parvient assurément): un peu trop salée, ma crème verdurette. Mon invitée se fait servir un verre de vin rouge, un cabernet qui devrait bien donner la réplique à cette grande assiette de penne au fromage de chèvre et aux olives qu’elle entreprend hardiment, sans préliminaires inutiles. Elle m’en vante les qualités et confirme par le geste que l’appétit se porte toujours bien. "Vraiment bon", commente-t-elle en m’offrant d’y goûter. Ai-je accepté? Je ne m’en souviens plus – trop surpris que je suis, et presque ébranlé dans mes convictions, par ma première bouchée. Le saumon, vous savez, vient au dernier rang de mes préoccupations gustatives. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de m’y faire… Et aujourd’hui, bang! Touché. J’aime. Un dos de saumon, cuit juste à point et tout juteux, qui se présente à vous humblement, semé d’un concassé de tomates sans acidité (béni soit-il!) et nappé d’un beurre d’aneth, sapide, somptueux, qui vous déroule du velours sur les papilles. On plane, on croit rêver en plein midi. C’est d’ailleurs pour atterrir en toute quiétude que je me commande une crème caramel – fort réussie, soit dit en passant – et tâte même un peu de la tarte au citron qui régale mon invitée. Au point où nous en sommes, les cafés sont presque de trop.
Restaurant La Crémaillère
21, rue Saint-Stanislas
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 692-2216
Menu du midi: 13,25 à 18,50 $
Tables d’hôte à partir de 27,50 $
Menu gastronomique à partir de 31,50 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 51,99 $
Attachez vos souliers… et hop!
L’Association touristique Chaudière-Appalaches vous rappelle que c’est la période des récoltes et vous convie en ces termes au "Rendez-vous des couleurs et des saveurs". Son guide Chaudière-Appalaches, à quelques pas de l’enchantement, suggère aux randonneurs les plus beaux sites naturels de la région et de nombreux lieux propices à la marche. Vous pouvez aussi vous procurer la brochure Forfaits vacances en Chaudière-Appalaches dans laquelle figurent plusieurs établissements hôteliers de la région, ainsi que toute une gamme d’activités. Mais, promeneurs ou vacanciers, vous apprécierez autant le dépliant agrotouristique Les saveurs de Chaudière-Appalaches. Il annonce en effet les événements "gourmands" de la région, du Festival des récoltes (13 et 14 septembre 2003) au Salon agroalimentaire du mois de mai 2004, en passant par les Journées nationales du goût et des saveurs (octobre 2003). On y retrouve aussi de bonnes tables, des fermes, des producteurs de vin, cidre, miel et hydromel, des boucheries, boulangeries et pâtisseries artisanales de la région, des fromagers, des maraîchers, des chocolatiers, sans parler de ceux qui vous régalent de foie gras et vous sucrent le bec à l’érable. Renseignements: 1 888 831-4411 et www.chaudapp.qc.ca