L’endroit est spécialisé en cuisine vietnamienne – vous l’aviez deviné! – mais aussi séchouanaise. Un menu exhaustif offre donc tout à la fois pho et poulet du général Tao dans un décor – eh oui, vous avez bien lu: un décor! – plus soigné que ce à quoi le Chinatown nous a habitués. Attention, rien de bien élaboré, mais des nappes aux tables, un éclairage tamisé, une certaine atmosphère, quoi.
Le service est chaleureux, mais un peu pressé. Disons que ça roule, mais pas toujours pour le mieux! D’excellents rouleaux de printemps – probablement le hit de la soirée – nous sont apportés encore brûlants, croustillants et généreusement farcis de porc, crabe, chou et carotte. On en fait trempette dans un sauce nuoc-mâm et on sourit.
Mais vite, bien trop vite, nous arrive une soupe aigre douce vietnamienne et un pho. La première est follement savoureuse, regorgeant de bouts de tomate, de bar (on aurait prendre la version crevettes, poulet, tofu…), d’ananas, de citronelle. Un mélange fin qui nous rappelle le regretté "Good morning Saigon", référence vietnamienne chez les abonnés du Bytown. Pour sa part, le pho, soupe repas copieuse, a pour base un bouillon de boeuf qui gagne à être généreusement arrosé de sauce hoinsin et de sauce de piment fort. Y nagent, sur un lit de nouilles de riz, du boeuf en trois versions: morceaux bien cuits, fines tranches encore rose et boulettes qu’on aimerait moins résistantes sous la dent. On y jette fèves germées, feuilles de basilic, oignon vert et un trait de jus de lime, et c’est réconfortant. Si on en fait généralement un repas copieux, on ne verra pas, ce soir, le fond du bol, car on se garde de la place pour la suite…
D’abord, du Vietnam, une triade de viandes marinées à la citronnelle et au miel, grillées et servies sur un riz juste bien collant. Boeuf, porc et poulet nous sont malheureusement servis quelques minutes à peine après les soupes, et quand on y arrive enfin, le tout est à peine tiède. On se contente de deviner la fraîche saveur de citronnelle et le sucré du miel.
Côté séchouanais, aubergines et porc – un favori de toujours! – sont bien relevés de piments forts, d’ail et de sauce de fèves noires. Les fines aubergines japonaise sont fondantes comme il se doit et le porc bien tendre. Nous arrosons le tout de bière vietnamienne Hue – lager blonde brassée dans le centre du Vietnam.
Malgré toute notre bonne volonté, nous n’arriverons pas aux bananes frites qui faisaient rêver Leah en début de repas, ni au pouding au riz à saveur de thé vert qui intrigue. Ce sera pour une autre fois.
Si on peut faire une repas de deux rouleaux de printemps et un pho généreux pour une dizaine de dollars à peine, un repas très copieux pour deux se montera à un maigre 32$, avant bière, taxes et pourboire.
The Vietnamese Kitchen
478, rue Bank
Ottawa
Tél.: 593-8991
www.vietnamesekitchen.com