Parce qu’on a mangé là quelquefois, on croit connaître l’inventaire, mais l’endroit vous réserve toujours son lot de surprises. Le petit tableau qu’on vous amène sur son chevalet ne suffit presque plus à contenir la liste des spécialités. Les caractères sont plus petits et l’on peine un peu, ce soir, à déchiffrer la dernière ligne: fruits de mer en paëlla ou en couscous. Eh bien, voilà! On nous l’a lue, il suffisait de demander. On en profite d’ailleurs pour vous rappeler la composition du kémia, des boureks ou de l’assiette de grillades et vous énumérer les quatre poissons du jour dont on peut même vous faire une "combinaison": marlin, saumon, espadon et mahi-mahi (coryphène). C’est à peine si nous ouvrons la carte posée devant nous: le tableau nous apparaît plus éloquent avec sa casserole de poissons, ses haricots blancs à l’agneau, son foie d’agneau grillé aux herbes. Et ses tajines! Et ses couscous! Et ses entrées d’aubergine farcie aux noix, de pastilla, de sardines sauce tomate! D’une autre partie de la salle à manger nous parviennent des bruits discrets de conversation et des tintements d’ustensiles. Par chance, des tranches de pain au cumin nous aident à patienter quelques minutes, une fois la commande passée. Celle de mon amie, car je me prive d’entrée… jusqu’à l’arrivée d’un assortiment de hors-d’oeuvre (kémia) où l’on a gracieusement déposé deux feuilletés (boureks) au thon et aux épinards. Ma faim réagit fortement à cette provocation. Il s’ensuit une razzia dans la petite assiette qui n’a pas le temps de réagir. "C’était bon, hein!" Un imparfait… parfaitement approprié, puisque, du hommous, du taboulé, des poivrons en salade, des carottes au cumin, du tsaziki, des boureks et toutim, il ne reste qu’un souvenir en bouche, à peine estompé par quelques gorgées de vin rouge algérien (Médéa). Mais, déjà, mon amie anticipe, se délectant des précisions qu’on nous a données quant au "marinage" des viandes – huile d’olive, herbes choisies, amour et patience. Ce dernier ingrédient ne figurant pas dans mes bagages, j’apprécie la célérité avec laquelle arrivent bientôt nos nouvelles assiettes. Encore une fois, une "gracieuseté" pour ma compagne: en plus des grillades annoncées (poulet et merguez), l’assiette se pare d’une petite brochette d’agneau dont les morceaux vous "purjutent" toute leur tendreté sous la dent. Les merguez? Non, merci; je me contenterai d’une bouchée de poulet, d’une autre de riz (bien assaisonné), d’un soupçon de salade. Puis j’oserai enfin risquer ma fourchette dans mon tajine maintenant un peu moins brûlant – mélange parfumé où s’entremêlent agneau, pruneaux, poires et pommes confites, raisins, amandes, graines de sésame. Sucrée, la sauce; très sucrée, presque sirupeuse, mais délicieuse… "Qu’est-ce qui ne va pas?" demande mon amie, au moment d’entamer son deuxième verre de vin. Lui dirai-je? C’est le même plat que j’ai commandé ici la dernière fois. Elle sursaute. "Oh, non!… Je l’avais commandé, moi, mais c’est vrai que tu avais presque tout mangé sans me demander mon avis…" Étrange! Voilà que, tout à coup, je ne comprends absolument pas ce qu’elle dit. Même quelques gorgées de son thé à la menthe ne m’éclairent pas sur son propos.
Restaurant Le Rameau d’olivier
1282, avenue Maguire
Sillery (Québec)
Téléphone: (418) 687-9725
Menu du midi à partir de 8,95 $
Table d’hôte: 18,95 $
Souper pour deux (incluant boissons, taxes et service): 57,08 $
C.I.A.T.
Le Centre intégré en alimentation et tourisme annonce la récente publication de Cuisiner sans maman, livre de cuisine destiné aux enfants. L’auteur n’est nul autre que Didier Girol, bien connu dans la région et professeur de pâtisserie au C.I.A.T., qui publiait il y a trois ans La Santé au dessert. Le présent ouvrage regroupe des recettes simples; chacune d’elles a été réalisée et goûtée par un groupe d’enfants âgés de 10 ans et plus. Les illustrations sont d’un jeune artiste prometteur, Julien Dufour. Publié par les Éditions MultiMondes, Cuisiner sans maman se trouve déjà en librairie et ne coûte pas cher. En outre, lors des prochains Salons du livre de Québec et de Montréal, l’auteur se fera un plaisir de vous le dédicacer.
Noël au coeur de l’histoire
Le Manoir Mauvide-Genest rouvre ses portes, dresse de nouveau sa table et vous propose ses forfaits pour la période des Fêtes. Construit vers le milieu du XIIIe siècle, il fut rénové une première fois en 1926 et, pour l’occasion, doté d’une cuisine et d’une petite chapelle. Déclaré bien historique par le gouvernement du Québec en 1971 et officiellement reconnu pour sa haute valeur historique par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada en 1993, il fera l’objet d’un second sauvetage en 2001-2002. Au terme de cette vaste entreprise de restauration, ce prestigieux manoir reprend vie et se veut à la fois un centre d’interprétation, qui vous fera découvrir le régime seigneurial du Canada d’avant la Conquête, et une des rares tables de la région à se spécialiser dans la cuisine amérindienne et de la Nouvelle-France. Le chef Robert Bolduc vous convie donc à venir savourer une gastronomie historique, remise à jour, qui fait honneur aux produits du terroir. Renseignements et réservation: (418) 829-2630.