Chic, dès l’entrée du Courtyard-Marriott. Meubles cossus, vitrail, foyer flanqué de sapins de Noël: on embrasse tout cela du premier coup d’oeil. Nous prenons d’abord place dans la partie principale de la salle à manger. La table, trop étroite, nous incite à changer de place et nous nous retrouvons tout près des cuisines. Idem. Table exiguë. Mais, au moins, l’un de nous profitera du confort de la banquette. Am, stram, gram… Ce sera mon invitée. Elle se fera d’ailleurs un plaisir de commenter de loin en loin le travail des deux jeunes cuisinières occupées à dresser sans relâche des plats aussitôt emportés par l’un ou l’autre des serveurs. Des bruits étouffés nous parviennent d’une autre salle à manger, située à l’étage. Un groupe y festoie. Des bouffées d’odeurs chaudes nous racolent en douce, et la faim qui nous amène ici tarde encore à céder à quelque tentation de la carte ou de la table d’hôte. Comment se décider entre une saisie de cerf rouge au poivre du Sichuan (abricot confit au romarin, pain d’épices) et une entrecôte de boeuf Angus sur le gril (glace de viande au bourbon et poivre vert)? "Ils ont du champagne au verre…" Ce commentaire n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Je commande donc un verre de Vouvray Château Moncontour, dont je me délecte d’avance. Mon invitée en prendra aussi. Retour au choix qui nous embarrasse: pintade de la ferme rôtie aux fruits secs, cailles grillées (parfumées au vinaigre de framboise), blanc de volaille biologique de Charlevoix… Il vient, ce champagne? Non. "Il ne nous en reste plus au frais", nous apprend-on enfin. Je me rabats sur une Belle Gueule, mon invitée sur un pineau des Charentes. Où en étais-je? Gigue de caribou sautée (compote de poire à la bergamote), coeur de romsteck (réduction de cabernet-sauvignon), filet de boeuf grillé… Nous finissons bien par nous décider. En attendant nos premières assiettes, nous nous faisons la main (et la bouche) à grand renfort de pain (une très bonne baguette tranchée) et de beurre (beaucoup trop froid). Le service s’avère long. Un peu plus tard, j’ajoute à mes notes: "très long". Au moment où je m’apprête à inscrire "vraiment très long", nos entrées s’amènent. Pour mon invitée, un rouleau croustillant au canard confit agrémenté d’une émulsion de citron et tamari. C’est là un beau mariage de textures et de saveurs auquel, toutefois, il y a lieu d’ajouter une petite pincée de sel. Cela s’accompagne bien d’un verre de Donna Manzia (Italie, 1999). Pour ma part, j’ai préféré un "dim-sum au crabe des neiges nappé de beurre blanc aux fruits de la passion et coriandre en feuilles". En posant l’assiette devant moi, le serveur s’excuse pour la deuxième fois: "Nous n’avons plus de cailles, monsieur…" Mon soir de chance, quoi! Je demande du saumon en souhaitant qu’il en reste. Une pincée de sel à mes dim-sums, et ma gourmandise reprend ses droits. Nous renonçons à compter le nombre de plats sortant des cuisines avant qu’arrive notre tour. Des tagliatelle à l’agneau de la ferme Berarc, de la pancetta, des pleurotes: on vous sert cela dans un grand bol hérissé d’une tranche de pain. Mon invitée, tout sourire, a droit à cette combinaison originale et goûteuse, dont une pincée de sel révèle pleinement les qualités. En ce qui concerne le vin, elle a cette fois opté pour un verre de Beringer. Rien à redire de mon saumon du Nouveau-Brunswick sauté: la cuisson en est parfaite et régulière, la chair ni crue ni desséchée. On l’a nappé d’une sauce au riesling pour le moins divine, et il repose sur un lit de haricots verts agrémenté de deux ou trois mange-tout. Topinambours et pancetta complètent l’ensemble. Après cela, sans aucun remords, nous nous mettons à deux pour avoir raison d’une marquise au chocolat (de bonne qualité) coiffée de deux moitiés de fraise.
Restaurant Que Sera Sera
850, place D’Youville
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 692-3535
Table d’hôte: 40,04 $ pour deux
Menu du jour à partir de 11 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 82,27 $
De nouveau l’Alsace
Petits cadeaux de la maison et bonne humeur généralisée ont marqué tout récemment le cinquième anniversaire du Bistrot le Moulin à poivre, qui, par ailleurs, annonce le retour de sa traditionnelle thématique alsacienne et vous invite dès maintenant à venir faire bombance. Aux plats classiques de la maison s’ajoutent pour la circonstance le faisan au riesling, la choucroute, le baeckeofe (bäkeofe) de gibier et d’escargots, les cuisses de grenouilles et la gigue de chevreuil. Tables d’hôte: 25 à 28 $; à la carte: 15 à 20 $. Renseignements et réservation: (418) 656-9097.