"C’est bon pour le moral…" Je me demande où elle a pêché ça, mais, à dire vrai, ce n’est pas la première fois que j’entends évoquer en ces termes les vertus du sushi. Alors, pour lui faire plaisir et pour me requinquer un moral passablement esquinté par une fin de session chaotique, je dis oui. Le restaurant, bondé, n’a pu nous accueillir qu’à partir de 13 h, dans une ambiance de voix et de petits rires qui siéent à cette période des partys de bureau. Sur l’une des vitres, près de nous, une couronne de Noël qui semble faite de verglas s’irise discrètement à la lumière du jour. Dans cette ambiance festive, mon "Ho! ho! ho!" a pu prêter à confusion; une cliente m’a jeté un bref coup d’oil, et j’ai vu passer une lueur d’inquiétude dans le regard de mon amie. J’ai dû expliquer: "C’est chaud…" En effet, j’ai croqué trop vite ma crevette nappée de tempura, délicieuse, mais encore brûlante. La deuxième fume moins. La troisième? Je la laisse à celle qui a commandé le plat de tempura – crevettes, oignons et poivron rouge qui vous confirment que l’appétit vient en mangeant. Mon premier plat avait été une soupe de bon goût, dont j’ai davantage apprécié le bouillon et le vermicelle de riz que les morceaux de poulet (un peu fades). Des rouleaux impériaux prennent la relève du tempura, escortés d’un grand bol de salade: du wakame (algue verte presque translucide) détaillé en fines lanières, mariné "à la japonaise" et décoré de longues "ficelles" de carotte crue. Cette salade s’avère fraîche, un peu croquante, légèrement acidulée, laissant poindre tout de même une vague douceur. Tout en sirotant son saké, mon amie me regarde picorer allégrement sur son territoire… en attendant que mon "principal" s’amène, un "principal" choisi de haute lutte, si l’on peut dire, après les longues tergiversations d’usage. J’avais fini par accorder ma préférence au "spécial du chef", appellation toujours rassurante pour un indécis, moyennant la petite faveur qu’on a bien voulu m’accorder: remplacer les "kamikaze" par des "California" (goberge). Quand arrive mon spécial, je suis tout surpris d’y trouver une crevette tempura (ô joie!) en plus des bouchées attendues: saumon, thon rouge, crevettes et goberge. Quand l’appétit va, tout va… "Cela revient à ce que je te disais…" rappelle mon amie qui vient de terminer sa ration de saké. Au risque de choquer les puristes, j’use peu de la sauce, du wasabi et du gingembre, préférant goûter les produits "nature" quand ils le méritent; c’est le cas, et le mérite en revient à leur fraîcheur. Contrairement à ma compagne, je manie fort maladroitement les baguettes, et mes sushis s’impatientent, je le sais. Aussi, je ne tarde pas à demander couteau et fourchette afin de pouvoir atteindre ma vitesse de croisière. Tout en mangeant, je regarde la salle se vider; quelques clients traînassent encore un peu. Pour finir, ma compagne se fait servir un "thé japonais". Pour moi, une camomille, et, pour nous deux, un gâteau "Royal" – gâteau blanc fourré de sorbet aux fruits des champs, nappé de tempura et frit. Pour finir en beauté!
Restaurant Métropolitain
1188, avenue Cartier
Québec (Québec)
Téléphone: (418) 649-1096
Combinaisons du soir: 20 à 26 $
"Love Boat" pour deux: 70 $
Spéciaux du midi: 10,95 à 15,95 $
Marché de Noël au Vieux-Port
Rappelons que le Marché de Noël en est à sa cinquième édition et se tient, comme d’habitude, au Vieux-Port de Québec. Il est animé cette année par plusieurs personnages de Québec fête Noël, dont les Rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar. Jusqu’au 31 décembre, plus d’une centaine de producteurs, de transformateurs et d’artisans des quatre coins du Québec proposent ce qu’ils font de mieux aux visiteurs: fruits et légumes, plats préparés, desserts, apéros, liqueurs et bien d’autres idées de cadeaux.