Plongé dans la contemplation des magnifiques photos exposées chez Dragore, les chics experts en teck, je cherchais LE cadeau que je pourrais vous faire pour les Fêtes. Jean-François Robert, portraitiste à l’âme sensible et généreuse qui a accroché quelques-unes de ses ouvres ici, a joué le rôle de déclencheur; douze de ses photos m’ayant ému aux larmes, je vous offrirai à mon tour douze tables touchantes. Visitées entre le 1er janvier et le 18 décembre 2003, ces adresses, modestes ou prestigieuses, marquent douze étapes d’égale plénitude rencontrées au cours de l’année.
Étape 1: La Gaudriole, 825, rue Laurier Est, (514) 276-1580. Marc Vézina travaille comme un orfèvre. Sa modeste échoppe est presque cachée. Allez-y pour l’amour de l’art et pour les ouvres de l’artiste. Générosité.
Étape 2: Delfino, 1231, avenue Lajoie, (514) 277-5888. L’une des meilleures adresses à Montréal pour les amateurs de poissons. Monsieur George et son épouse gardent en permanence un oil sur leurs lignes. Évasion.
Étape 3: Il Mulino, 236, rue Saint-Zotique Est, (514) 273-5776. Les années passent, Il Mulino reste en tête du palmarès de ces petits restaurants italiens chéris de tous. Très cher, plantureux et très bon.
Étape 4: Rosalie, 1232, rue de la Montagne, (514) 393-1970. David MacMillan, au-delà de son look de mauvais garçon, a un grand cour et le met dans toute sa cuisine. Frime, mais bien étayée. Plaisir bruyant, comme une Harley qui démarre.
Étape 5: Réservoir, 9, rue Duluth Est, (514) 849-7779. Au lieu de servir des croustilles ou des nachos insignifiants, les fiers futés de l’endroit cuisinent des bijoux de petits plats pour accompagner leur houblon. Branché baba cool post-moderne.
Étape 6: Les chèvres, 1201, avenue Van-Horne, (514) 270-1119. Le chef pâtissier le plus allumé en ville, un chef maître de son art et une équipe au diapason, un décor magnifique et un patron au grand cour et à l’oil pétillant. Superbe.
Étape 7: Cluny, 257, rue Prince, (514) 866-1213. Où ailleurs peut-on manger branché en écoutant un cuisinier chanter avec âme et talent Nessun Dorma? Nulle part, que là. Hyper-branché, tendance Silicone Valley.
Étape 8: Brunoise, 3807, rue Saint-André, (514) 523-3885. Ils sont beaux, ils sont fins, ils cuisinent très bien, ils sont attentionnés. Vous en faut-il plus? Ah oui, j’allais oublier: non seulement ce n’est pas cher, mais c’est vraiment le meilleur rapport qualité-prix en ville. Invitation à la flânerie.
Étape 9: La p’tite table, 3872, rue Wellington, (514) 761-2005. Beau, bon, pas cher, version bretonne au cour de Verdun. L’une des plus petites salles du Montréal métropolitain et l’une des cuisines les plus sympathiques également. Dans les petits pots les bons onguents.
Étape 10: Faucheux, 53-2, rue Dufferin, Granby, (450) 777-2320. Assez bon pour quitter Montréal n’importe quand pour aller goûter le travail impeccable de monsieur Faucheux, artiste bourré de talent. Truffe d’or 2003 et mon coup de cour pour l’année.
Étape 11: Rest Area, 676, rue Sainte-Catherine Ouest, (514) 842-3112. La meilleure excuse pour aller aux Ailes de la Mode. Cuisine allumée, service élégant, lumière quasi mystique pour des déjeuners à prix d’ami. Branché, tendance col roulé noir en cachemire.
Étape 12: BU, 5245, boulevard Saint-Laurent, (514) 276-0249. L’endroit par excellence où prendre un grand cru en grignotant de petites choses italiennes ravissantes sur fond sonore lounge. Néo-branché, tendance In vinum veritas.
Les étapes gastronomiques de 2004 s’annoncent excitantes. Deux ravissantes petites maisons viennent d’ouvrir dans le Mile-End, monsieur Laprise ouvre sa nouvelle cuisine, monsieur Loiseau la sienne, et quelques autres près de chez vous. On leur laisse quelques semaines pour ajuster leurs marmites et je vous en parle. Passez de très bonnes fêtes, mangez beaucoup de chocolats et prenez un petit verre de bourgogne rouge à l’occasion pour combattre le poids excédentaire. Je vous souhaite tout le bonheur possible. Au plaisir de vous récrire l’année prochaine!