Restos / Bars

L’Absinthe : N'y manque qu'un poète fou…

Novembre: alors que partout les feuilles tombaient, les nouveaux restos, eux, bourgeonnaient. Des deux côtés de la Rivière, on ouvrait, discrètement ou en grandes pompes, des cuisines qui tenteront, pour le meilleur ou pour le pire, de se faire une place dans le paysage gastronomique de la région. Quelques mois ont passé et il est maintenant temps d’aller voir ce que ces nouveaux chefs proposent. Premier arrêt: l’Absinthe, rue Holland.

L’accueil – ou l’absence d’accueil – nous fait d’abord craindre le pire. Faisant le piquet dans l’entrée, nous prenons ces quelques instants pour jeter un coup d’œil à la salle: deux murs de fenêtres qui doivent inonder la salle de lumière, à l’heure du lunch; plafonds vertigineux et immenses miroirs qui rendent l’espace vaste et dégagé; tables de bois, fauteuils de cuir et éclairage tamisé pour la chaleur et le confort.

Ce tour de salle terminé, on daigne nous remarquer! Avec la nonchalance que sa beauté lui confère, notre serveur nous présente le menu et la carte des vins. Cette dernière est brève, plutôt Nouveau Monde, mais à prix très raisonnable (25$ à 35$). Côté cuisine, la carte bilingue propose entrées, salades, soupe et une dizaine de plats qui, le soir, se combinent en table d’hôte de trois services. Le froid nous faisant crier au sucre, nous arrivons, au prix de quelques battements de cils langoureux, à convaincre notre serveur de substituer le dessert à la soupe, pour un modique supplément de 2$.

Nous ouvrons donc avec, pour Josette, légumes grillés et chèvre chaud: ensoleillés, mais sans surprise, les aubergines, courgettes, champignons et poivrons sont servis avec des pointes de focaccia tomatée. Je me laisse tenter par les champignons farcis aux escargots qui n’ont de farcis que le nom. Il s’agit plutôt de champignons de Paris bien ronds et d’escargots dodus se prélassant dans une sauce crémeuse au vin blanc tout à fait délicieuse. C’est bon, très bon; il ne faut qu’en corriger le nom!

Je fais suivre d’un steak-frites tout à fait bien, à la cuisson impeccable et accompagné de fins haricots verts au beurre. Un plaisir carnivore qui ré-énergise. Josette, elle, y va d’une longe de porc absolument divine. Marinée, bien poivrée, saisie à la perfection, mais au cœur juste rosé, la viande est fondante et goûteuse, et accompagnée d’un "succotash" du sud-ouest, sorte de macédoine autochtone de maïs et fèves de lima qu’on a ici additionné de dés de poivrons, le plat est absolument délicieux et réconfortant; sans conteste la star de la soirée.

Enfin, nous terminons en beauté sur une crème brûlée parfaite et une terrine de chocolat et son gelato tout ce qu’il y a de décadent. De quoi nous préparer à affronter le froid.

Un repas pour deux nous revient à une cinquantaine de dollars, avant vin, taxes et pourboire. Tout à fait raisonnable pour une cuisine joyeuse et bien faite.

Petite annonce: c’est samedi le 28 février, 18h, que se tiendra la bal du président de la Fédération culinaire canadienne – chapitre outaouais, au Hilton du Lac Leamy. Une occasion de venir rencontrer ceux et celles qui s’évertuent à satisfaire vos papilles! Repas de 6 services à 75$, taxes et service inclus. Billets disponibles auprès du président lui-même, le chef Gaëtan Tessier, au 819-986-8514. Au plaisir de vous y rencontrer!
Absinthe, café-resto-bar

65, av. Holland

Ottawa

Tél.: 761-1138