Une boîte à gâteries, quoi! Un petit local, quelques tables, des plantes vertes, cinq ou six tabourets alignés devant le comptoir, des annonces de Boréale, de gros bambous suspendus à l’horizontale près du plafond, des tableaux gourmands aux murs… Et ceux qui reviennent pour "la même chose". Déjà! Nous comprenons que ce minuscule bistro, ouvert peu avant les Fêtes, compte déjà des habitués, grands et petits, qui s’autorisent un brin de lecture en grignotant ou qui mangent le plus sérieusement du monde. La cuisine, qu’on embrasse d’un coup d’œil, à ma droite, ne m’a encore livré aucun de ses secrets, mais un petit meuble vitré rassemble sous un même éclairage des tartes, des gâteaux, des caquelons de crème brûlée. Petite sans être exiguë, la pièce s’avère propice aux dialogues impromptus – et l’on ne tarde pas à savoir ce qui semble régaler nos plus proches voisins. Sur fond de valse musette et de vieilles chansons réalistes, mon amie commente les menus affichés au tableau noir: salade de poulet maison, côtelette de porc à l’italienne, roast-beef au jus. Nous ne tardons pas à nous rabattre sur les napperons plastifiés, beaucoup plus prolixes avec ces nachos et salsa piquante, bruschetta, smoked meat de porc, tartes et feuilletés, sandwiches à l’esturgeon fumé, au saumon, à l’avocat, au jambon blanc et salami ou au blanc de poulet. Ma Pilsner a jusqu’ici bien rempli sa mission d’apéro. Mon amie termine à regret son verre de rouge espagnol (Solaz 2001), dodeline la tête et, illico, s’en commande un autre. De par sa simplicité même, une soupe à l’oignon peut être banale. Tel est souvent le cas, mais celle qui m’est servie, roborative et de bon goût, fait exception à la règle. Mon amie, elle, se pourlèche de loin en loin en mangeant sa salade – laitue, scarole, tomates cerises, tranches de concombre mouillées d’une vinaigrette à peine relevée d’un soupçon d’acidité. C’est la même que je retrouverai, quelques minutes plus tard, dans ma propre assiette, avec de grosses tranches de pommes de terre rissolées (et bien assaisonnées) accompagnant ma "trempette française". Cette dernière a pour elle l’originalité: deux demi-baguettes, tapissées de moutarde forte et abondamment garnies de roast-beef, que vous trempez à loisir dans un bol de sauce agrémentée d’aromates et fortement teintée de vin rouge. Le sandwich est assez savoureux par lui-même, et l’on pourrait se passer de la sauce. Ou alterner les bouchées comme je le fais – par envie, par jeu, par plaisir. En face de moi, on se tape, oh là là! une petite gourmandise à croûte mince. Une pizza aux escargots. "T’es pas chanceux!" déclare tout bas mon amie. Non pas parce qu’elle m’en a refilé une tranche lubrifiée d’huile piquante. Mais non. Imaginez – faut le faire! – que je suis tombé sur le seul escargot où se terraient quelques grains de sable. Pas une flopée, mais… Autant revenir à ma baguette – à ce qu’il en reste, pour être précis, c’est-à-dire un tronçon que je vous extermine vite fait. Bien fait pour lui, et tant pis pour moi si je regrette qu’il ne me reste pas un petit coin pour caser quelques bouchées de terrine gourmande. "T’en veux ou t’en veux pas?" Je bredouille une espèce "oui-non" qui ne signifie rien, vu la question. Je goûte tout de même à ce péché praliné, crémeux et chocolaté, mais seulement à titre… documentaire.
Restaurant Flagrants Délices
1631, rue Sheppard
Sillery (Québec)
Téléphone: (418) 683-7077
Menu du jour: 9,95 à 14,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 33,24 $
Une première à Charlesbourg
Sur son campus de Charlesbourg, rénové et doté des équipements les plus modernes, le Cégep de Limoilou vient de regrouper ses quatre programmes intitulés Techniques de gestion des services alimentaires et de restauration, Techniques de gestion hôtelière, Techniques de tourisme et Techniques de diététique. Les élèves peuvent désormais acquérir sur place une expérience pratique, grâce à un partenariat conclu entre le secteur de l’enseignement et les services alimentaires du cégep. C’est donc une formation solide et complète qu’ils acquièrent dans les différents domaines reliés à leurs études, ce que résume ainsi le directeur général, M. Maurice Carrier: "Le Cégep de Limoilou est le seul établissement public qui offre l’ensemble des programmes de formation collégiale en alimentation, restauration, tourisme et hôtellerie." Renseignements: (418) 683-9525