Restos / Bars

La Piccola/La Scala : Deux pour un

D’une pierre, deux coups… de fourchette. Parti à la découverte d’un café-bistro, je me réconcilie en même temps avec une trattoria.

Après un "6 à 8" où nous arrivons seulement pour une partie de la dernière heure, nous n’avons qu’une idée en tête: manger! – et un mot en bouche: manger! Dans ces moments-là, on se convainc que ça urge, qu’il est tard et qu’un petit sandwich devrait faire l’affaire. C’est dans cet état d’esprit que nous nous pointons à La Piccola, ignorant encore que la vocation première de cet établissement avait quelque peu changé. En effet, un "puits", aménagé au milieu de la pièce, permet à la clientèle d’écouter directement les musiciens qui "performent" en bas, à La Scala, du mercredi au samedi. Et comme les habitués en voulaient plus encore, on leur a construit un escalier pour favoriser leur migration dans les deux directions… Les deux établissements ont fini par faire table commune! Bonnes odeurs de pizzas sur feu de bois, fond sonore de saxophone et de piano, bruits de voix… Cela vous change une conviction. Notre "on l’a déjà pris" déclinant l’offre d’un apéro se transforme en "à bien y penser…" Nous trinquons bientôt au vin et à la bière, mon amie et moi, son rouge maison et ma Moretti bien frappée. Une entrée? Lors de ma dernière visite, j’avais gardé un mauvais souvenir des calmars habituellement savoureux de la maison; on m’assure avoir éliminé les causes du désagrément et, en effet, la grande assiette nous rassure dès son arrivée. Mon amie se sert la première: "Moi, je les aime…" J’hésite tout de même, intransigeant en ce qui concerne l’apprêt de ces mollusques. Puis, j’y vais. Un sourire répond au mien et mes bouchées se précipitent – tout comme notre serveur qui se tenait à l’écart et qui, soudain, s’élance à la rencontre de la bonne nouvelle. Excellents! Sous leur légère couche de panure, ils ont la tendreté que j’aime et l’assaisonnement, subtil, se mêle à leur goût de marée lointaine comme une coquetterie. La sauce, que j’oublie une fois sur trois, apporte à tout cela des accents tropicaux… pas trop piquants. La salade? Pas le temps. Une fois l’assiette repartie, nous nous intéressons un peu au décor, au grand aquarium lumineux où paradent des poissons exotiques, au casier à bouteilles privé. Nous irons même jeter un coup d’œil au petit salon aux murs de brique qui se veut aussi un "cigar-room". Ce ne serait pas un joli mot, cigarium?… Nous voici au deuxième service. Ma compagne a choisi les gnocchis maison, des vrais, faits de pommes de terre cuites sur place plutôt que de farine. Ils s’imprègnent aisément de la sauce aux tomates, câpres, olives noires et oignons – nuancée d’un petit goût d’ail rôti ou confit, si mes papilles ne me trompent. À vous faire chanter "che buona cosa" sur un air bien connu! Pour ma part, je bénéficie d’un heureux malentendu. Les considérations "calamaresques" du début nous ayant passablement occupés, le serveur et moi, l’un de nous s’est trompé. J’étais sûr d’avoir commandé des cannellonis farcis de veau et d’épinards; j’ai devant moi des tortellinis à la sauce tomate, vin blanc et basilic – les "Di San Marco". "On va vous arranger ça…" Mes protestations n’y changent rien: on me prépare en plus des cannellonis. En attendant, je me gâte avec les tortellinis, dont la cuisson correspond à ce qu’on entend réellement par al dente; suffisamment cuits (et uniformément) pour n’opposer qu’une faible résistance sous la dent, et pas seulement échaudés en surface. On apprécie d’autant mieux la sauce, rosée, crémeuse, un tantinet parfumée. Du côté des gnocchis, cela se passait tellement bien qu’il n’en restât plus. À peine un peu de cette sauce d’un rouge foncé où l’on décèle un soupçon d’acidité. Et le plat… surnuméraire se présente, se pose entre nous deux, nous relance de quelques effluves et se livre sans résistance à l’assaut de nos fourchettes. J’ignore si je préfère la surface, dont le doré-grillé atteste l’ardeur du four à bois, ou le centre viandeux, assaisonné sans excès, de bon goût et tout aussi brûlant que le reste. Faut comparer, encore et encore. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus et qu’on se promette de revenir pour en avoir le cœur net… ou essayer ces ris de veau au caramel d’épices ou aux pommes et calvados dont on nous a parlé, pour nous fouetter l’appétit, alors que nous mangions encore.

La Piccola
29, boulevard René-Lévesque Ouest
Québec
Téléphone: (418) 525-4545

La Scala
31, boulevard René-Lévesque Ouest
Québec
Téléphone: (418) 529-8457
Table d’hôte: 21,95 $ à 34,95 $
Menu du jour: 6,95 $ à 14,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 50,61 $

Saveurs de France
La Chambre de commerce française au Canada, section Québec, vous invite pour la deuxième année consécutive à sa semaine gastronomique Saveurs de France, qui se tiendra du 17 au 25 avril dans plusieurs restaurants de la région. Les gourmets ne manqueront pas de venir découvrir ou redécouvrir midi et soir les trésors du patrimoine culinaire français. En raison du succès qu’a connu l’an dernier cette semaine gastronomique, 13 établissements ont accepté d’y participer – 13 étapes gourmandes, de L’Astral au Vendôme, en passant par Le Continental, La Crémaillère, À la Bastille chez Bahüaud, etc. Qui plus est, chaque repas vous donne droit à un coupon de participation au concours organisé avec la collaboration d’Air Canada et de l’Hôtel Citadines. Plus de 60 prix à gagner, dont un aller-retour à Paris pour deux personnes. Autres détails, menus et adresses des restaurants participants au