Anciennement connu sous le nom de African Palace, qu’il affiche malheureusement toujours en façade, ce qui était plus une taverne inconfortable qu’un restaurant s’est refait une beauté. Décor chaleureux: un faux plafond de bambou, des peaux de chèvres, des sculptures et tableaux exotiques, une cascade d’eau et un peu de verdure, même, pour ajouter au dépaysement. Des tables aux nappes colorées et beaucoup de lumière venant des grandes vitrines finissent de rendre l’endroit nettement plus sympathique que son voisin.
Le service, aussi, est beaucoup plus agréable. Tout sourire, la jeune propriétaire nous reçoit avec enthousiasme, malgré une évidente timidité. Comme moi, mes convives n’en sont pas à leur première expérience et nous optons d’emblée pour l’assiette combo pour quatre. C’est la meilleure façon d’explorer la cuisine de ce pays d’Afrique.
Pour les néophytes, voici en gros ce que vous réserve l’expérience. D’abord, une seule assiette, sorte d’immense plateau dans lequel tout le monde pioche en chœur. Et pas question ici de profiter des bons services des fourchettes, cuillères, baguettes ou autres outils inutiles. On se sert de ses doigts – ceux de la main droite, s’il vous plaît, la main gauche étant associée à une certaine hygiène dont je vous évite les détails! Pour toute aide, vous pourrez utiliser ces grandes crêpes appelées injeras dont on nappe le fond de l’assiette et qu’on vous propose aussi, dans un petit panier.
Sur ces grandes crêpes, donc, se retrouvent de petites montagnes de ragoûts de toutes sortes. Ici, comme dans la plupart des restaurants éthiopiens qu’il m’a été donné de visiter, on retrouve généralement les mêmes incontournables. Le Ye’Atakilt We’t, un mélange de chou, de carottes et de pommes de terre longuement mijotés et pas trop relevés; le Yemisir We’t, des lentilles dans une sauce épicée; le Kik We’t, un autre ragoût de pois jaunes, celui-là dans une sauce berbère bien relevée; deux portions de bœuf, l’une également en sauce berbère, l’autre plus douce; et enfin, au centre du plat, du Doro We’t, un pilon de poulet longuement cuit, férocement relevé, et accompagné d’un œuf dur. De la couleur et surtout, de la saveur à revendre!
Pas d’entrée, pas de dessert. Un très bon thé aux épices, par contre, qui accompagne très bien le repas. Et, dans la période de Pâques environ, un hydromel typique (un vin à base de miel) qui se marie merveilleusement bien avec cette cuisine énergique.
Une assiette combinaison pour deux ne vous dépouillera que d’un bien maigre 24 $, avant taxes et pourboire. À ce prix-là, nulle raison de se priver.
East African Restaurant
376, rue Rideau, Ottawa
Tél.: (613) 789-7397