1- L’Inox
Championne des terrasses à Québec pour des masses de visiteurs et de locaux, celle de L’Inox a le mérite de rallier toutes les générations de buveurs autour du noble plaisir de déguster une bière artisanale dans un environnement favorisant la détente active, et cela, de midi à la fin de la nuit. Une musique douce le jour, une musique d’ivresse la nuit, une kyrielle de bières brassées avec amour selon les saisons, rien n’est laissé au hasard dans ce lieu libre de toute contrainte (sauf les soirs de grand achalandage à l’Agora; on engage alors un gentil portier). Pour les fringales, on se précipite sur les mythiques chiens-chauds euros, sur les assiettes de fromages sélectionnés avec soin, ou encore on plonge des nachos dans une sauce fluo. Pour vous initier, l’apéro du samedi est tout désigné.
(37, quai Saint-André)
2- Le 575, Grande Allée
Ancien club privé pour hommes d’influence avisés au temps de Maurice Duplessis, puis adresse branchée des années 80 avec le Oz et le Palace, l’endroit a été ressuscité la décennie suivante par deux groupes distincts de jeunes hommes d’affaires dynamiques qui ont ouvert à peu près en même temps le Cosmos et le Maurice, puis sont venus le Société Cigare et le Voodoo Grill. Le 575 de la Grande Allée subsiste malgré les affres de la mode comme une adresse incontournable pour boire, par exemple, un pichet de sangria en chemise ou en robe d’été. Par son orientation solaire favorable, l’endroit compense les bourrasques de vent qui se cognent parfois au Loews limitrophe. Mention honorable aussi aux voisins d’en face, soit Chez Dagobert et L’Ozone, deux endroits très agréables mais qui n’offrent malheureusement pas une sélection de rafraîchissements et de mets aussi raffinée.
(575, Grande Allée Est)
3- L’Amour sorcier
L’Amour sorcier n’est pas que le titre d’une chanson de Claude Nougaro ou d’un ballet de Manuel de Falla. C’est aussi l’une des chouettes terrasses du faubourg Saint-Jean-Baptiste qu’il fait bon visiter impunément au gré des aléas de la nuit. Partiellement cachées par la nouvelle rallonge sur pilotis, la dizaine de tables qui donnent sur la rue D’Aiguillon demeurent éternellement à l’abri des regards indiscrets, et ce, jusqu’à tard dans la saison grâce à un savant système de brûleurs au gaz. Ne manquez pas d’y faire un saut les mardis pour l’ambiance qui règne dès l’après-midi, alors qu’on écoule le verre de bière en fût à un prix indécent, ce qui ajoute au charme de ce magnifique bar aux dimensions modestes majoritairement fréquenté par les princesses saphiques du secteur. Aussi à parcourir, la liste des shooters pour vous aider à rattraper le temps perdu, de même que les hot-dogs euros qui sont empalés après minuit.
(789, côte Sainte-Geneviève)
4- Le Sacrilège
Même si on a placardé un peu partout dans l’enceinte extérieure à l’arrière du Sacrilège qu’il demeure primordial de respecter le voisinage en évitant de beugler inutilement, les gens s’amusent énormément à cette terrasse emmurée toujours protégée des intempéries. L’opérette des bières à la pinte ou à la demie est toujours interprétée avec tact par un staff dévoué et déluré, qui propose aussi la quille de 650 ml, comme à la belle époque de nos aïeux. Un seul bémol, mais vraiment anodin: foufounes un tantinet douillettes, évitez la tonnelle blanche s’il reste des chaises libres, car trois petites planches avec dossier de roc ne correspondent pas tout à fait à ce qu’il est coutume de nommer une banquette confortable. Arrivez au bon moment, les places sont rares par temps trop clément.
(447, rue Saint-Jean)
5- Chez Marius
Chez Marius, en bordure de l’autoroute 20 à Saint-Nicolas, n’est pas qu’une banale terrasse où il fait bon réserver pour les fiestas de bureau olé olé. Il s’agit aussi de l’un des endroits festifs par excellence à Québec offrant une variété incroyable d’activités toutes plus propices à s’éclater solide les unes que les autres. Naturellement, la piscine entourée de chaises longues avec musique latino-disco en prime demeure le centre d’attraction des vacanciers d’un jour, qui peuvent aussi se prévaloir d’un service de méchoui, jouer au volley-ball ou à la pétanque, de même que profiter d’une myriade d’autres occupations enivrantes. Il va de soi que le bar est bien garni et que le service est familier. Une fois la nuit tombée, la charmante piste de danse extérieure munie d’un mignon système d’éclairage à la Saturday Night Fever donne parfois l’illusion à certains, l’espace de quelques secondes, d’être au Club Med, nonobstant la rumeur incessante du trafic, difficile à confondre avec le chant de la vague qui meurt.
(610, chemin des Olivier, Saint-Nicolas)