Fraîcheur et légèreté, donc. Dans le décor, d’abord: salle longiligne aux murs vert… poire, banquettes et chaises de bois blond, hauts plafonds, œuvres d’artistes de la région, mur de fenêtres lumineux, coquette terrasse. Un seul reproche: la vue sur un stationnement qu’un petit coup d’imagination arriverait vite à masquer. Le service aussi se place sous le signe de la fraîcheur: sympathique, attentif, sans prétention aucune.
Et enfin, la fraîcheur se trouve dans les menus, qui évoluent quotidiennement, au gré des arrivages et des inspirations. Produits locaux, bio si possible, frais toujours. Issus de la Stratford Chefs School, école qui se plaît à réinventer l’art culinaire, les chefs-proprios Summer Lichty et Ben Baird participent donc de cette transformation de la scène gastronomique. Et grand bien nous fasse!
Nous nous attablons à quatre: rien de tel pour faire le tour du menu. D’abord, les entrées. Une assiette antipasto propose brie, olives marinées à l’ail et au chili, tête d’ail rôtie et fines tranches de poire d’Anjou. Rien de renversant – surtout à 9,95 $ -, mais l’équilibre est bon. Même chose du côté du petit mesclun bio, vinaigrette à l’orange, vinaigre balsamique et sariette. On préférera nettement le brie fondant en croûte de semoule de maïs et son très estival chutney poire et fraise, alors qu’une soupe de pommes de terre et fleur d’ail viendra voler la vedette avec ses saveurs franches et le contraste de sa texture crémeuse et du croquant de la salade de pommes de terre et maïs grillé qui la décore.
Un plat de penne ravira les yeux avec sa sauce crémeuse que teintent d’une riche couleur rubis tacheté de vert sombre de petites betteraves fraîches et leurs feuilles. Si les pâtes sont un brin trop cuites, l’ensemble est agréable à manger… et à regarder! Un sandwich au filet de bœuf, oignons caramélisés et céleri-remoulade offre une composition inventive qu’une pointe de moutarde de Meaux vient habilement relever. Tout aussi délicieux, des pétoncles dodus sont sautés et présentés sur un lit de patates grelots, haricots verts et carottes, que relève finement une vinaigrette tiède au soya et sésame. Seule la frittata à la fleur d’ail, brie, oignons caramélisés et patates grelots déçoit: triste et sèche. Et la petite salade qui l’accompagne a un air de déjà vu pour qui en a avalé une en entrée…
Nous nous laisserons finalement tenter par les desserts: sorbet poire et mangue d’un côté et pudding au chocolat et crème à l’espresso de l’autre. Si le premier est rafraîchissant, c’est le second qui remporte la palme avec sa texture fine et sa solide saveur de chocolat.
L’addition se montera à une centaine de dollars pour quatre, avant vin, taxes et pourboire. Un peu salé, diront certains, mais il y a un prix à payer pour toute cette fraîcheur…
Urban Pear
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